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Was können wir heute von Homer, Machiavelli und dem Herzog von Sachsen lernen? Ilja Leonard Pfeijffer untersucht, wie alte Denkweisen über Macht und Entscheidungsfindung in einer Zeit der Desinformation und politischen Umbrüche wieder relevant werden…
Illegitimate Ukrainian President Volodymyr Zelensky opened his comments at the peace negotiations in Turkey by gloating about Sunday’s surprise attack deep inside Russia and begging the West (NATO) for more weapons to hurl at Russia.
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The new left thinks it’s playing 4D chess, but normies figured out the pattern in 2D: befriend, moralize, accuse, control. You’re not complex — you’re predictable.
Naomi Klein : L’alliance entre l’extrême droite et la Silicon Valley fait naître un « fascisme de la fin des temps »
Il nous faut avoir foi en l’avenir si nous voulons lutter contre la vision apocalyptique que porte MAGA, déclare la journaliste Naomi Klein.
Source : Truthout, Amy Goodman, DemocracyNow !
Une alliance entre l’extrême droite et les oligarques de la Silicon Valley a donné naissance à une forme de « fascisme de la fin des temps », affirme la journaliste Naomi Klein, qui dans un récent essai coécrit avec Astra Taylor, détaille comment de nombreuses élites fortunées se préparent à la fin du monde alors même qu’elles contribuent à l’accroissement des inégalités, à l’instabilité politique et à la crise climatique. Selon Naomi Klein, alors que les milliardaires rêvent de se réfugier dans des enclaves bunkérisées ou même dans l’espace, le président Donald Trump et d’autres dirigeants de droite transforment leurs pays en forteresses militarisées afin d’empêcher les immigrants de venir de l’étranger tout en renforçant leur contrôle autoritaire à l’intérieur du pays.
« Le fascisme a toujours un côté apocalyptique, mais le fascisme des années 1930 et 1940 s’inscrivait dans une perspective d’avenir utopique, explique Klein. Aujourd’hui, en revanche : « Nous sommes face à des gens qui misent ouvertement contre l’avenir – et pas seulement en pariant ouvertement à son encontre, mais en alimentant les feux qui embrasent ce monde. »
AMY GOODMAN : Ici Democracy Now !, democracynow.org, The War and Peace Report. Je suis Amy Goodman. Nous passons le reste de cette heure avec la journaliste et auteure primée Naomi Klein. Elle vient de publier un nouvel article majeur, coécrit avec Astra Taylor, pour le journal The Guardian. Il s’intitule « La montée du fascisme de la fin des temps. » Il se penche sur la ferveur apocalyptique de l’extrême droite.
Elles y écrivent, entre autres : « Les personnes les plus puissantes du monde se préparent à la fin du monde, une fin qu’elles accélèrent elles-mêmes frénétiquement. On n’est pas très loin de la vision plus grand public des nations fortifiées qui s’est emparée de la droite [dure] dans le monde entier, de l’Italie à Israël, de l’Australie aux États-Unis : en cette période de péril incessant, les mouvements ouvertement suprémacistes de ces pays transforment leurs États relativement riches en bunkers armés », écrit Naomi Klein.
Elle est également professeur de justice climatique à l’université de Colombie-Britannique et co-directrice fondatrice du UBC Centre for Climate Justice. Son tout dernier livre est Doppelganger : A Trip into the Mirror World. (Le Double : Voyage dans le Monde miroir) [Doppelganger est le double fantomatique — le plus souvent un jumeau maléfique — d’une personne vivante. Dans le folklore, le doppelgänger n’a ni ombre ni reflet dans un miroir ou dans l’eau, NdT]
Naomi, bienvenue dans l’émission Democracy Now ! C’est un plaisir de vous avoir parmi nous. Pourriez-vous commencer en nous parlant de votre article et de ce que vous entendez exactement par le fascisme de la fin des temps ?
NAOMI KLEIN : C’est un plaisir d’être avec vous, Amy.
Ceci n’est pas l’article le plus joyeux que j’aie jamais écrit, avec Astra Taylor, une collaboratrice très proche, fondatrice de Debt Collective. Nous voulions mettre en évidence les similitudes et les différences qui existent entre les différentes politiques d’extrême-droite que nous observons aujourd’hui. Et je dois dire que ce document n’est pas seulement sinistre. Il se penche également sur les implications en termes de réponse à cette forme particulière de fascisme, parce que nous ne pouvons pas le combattre si nous ne le comprenons pas. Je pense donc qu’un grand nombre des excellents chercheurs qui tentent de comprendre l’autoritarisme aujourd’hui, qu’il s’agisse de Trump ou de personnalités comme Duterte ou Modi, se sont intéressés aux similitudes entre ces figures d’extrême droite comme, disons, Mussolini ou Hitler, et ont adopté une approche de type check-list en recherchant ce qui est similaire au passé, ok ? Et je pense que cela présente beaucoup d’intérêt. Mais le risque, c’est que cela ne tienne pas compte de ce qui est nouveau et de ce qui est propre à notre époque.
Les fascismes sont toujours nés d’une tentative de la droite pour résoudre une crise de son époque. Exact ? Ainsi, dans les années 1930, ils tentaient de répondre, vous savez, en Allemagne, aux humiliations de la Première Guerre mondiale, aux impacts de la Grande Dépression, et de proposer un front uni face à tout cela au bénéfice de leur groupe d’appartenance. Mais notre époque est différente, et l’une des choses qui la rendent différente : je veux dire, si vous pensez au fascisme des années 1930, cela se passait avant la bombe atomique. C’était avant qu’ils ne comprennent le changement climatique. Nous vivons un moment qui voit nos élites, qu’elles l’admettent ou non, réaliser que notre modèle économique – et j’ai écrit des livres à ce sujet et j’en ai parlé avec vous par le passé – est en guerre contre la vie sur Terre, pas vrai ? Et pour cela, il faut toujours plus d’extraction de combustibles fossiles, de toutes sortes de choses – vous savez, en gros, tout ce qui peut être extrait de cette Terre et transformé en énergie et en argent, en particulier maintenant avec l’IA, qui est un gros consommateur d’énergie et de ressources : l’eau, le GNL, les minerais essentiels, bref, tout ça.
Nous essayons donc de comprendre comment cela alimente le type de fascisme auquel nous assistons, et nous essayons également de comprendre ce qui rassemble cette sorte d’étrange coalition à la Frankenstein que représente Trump, où il rassemble ces – vous savez, les personnes les plus riches du monde qui aient jamais existé avec de nombreuses personnes de la classe ouvrière, ce qui fait le lien entre les deux visions, pas vrai ?
Et dans cet article, ce que nous avançons, ou ce que nous proposons, c’est qu’ils ont tous démissionné et abandonné notre monde. Ils adhèrent tous à une sorte de fièvre apocalyptique – pas vrai ? – qu’il s’agisse d’Elon Musk et de Jeff Bezos et de leurs investissements dans l’espace, du fait qu’ils ont plus ou moins rayé notre planète, de l’IA, qui est prête à sacrifier ce monde vivant pour construire un monde artificiel, ou de la vision plus populiste MAGA qui construit un État-nation forteresse. D’accord ? Et qui pensent : « D’accord, on sait que de plus en plus de gens vont venir ici. On sait que le désastre se profile à l’horizon. » J’ai beaucoup écouté Steve Bannon pour – vous savez, quand j’écrivais Doppelganger, et tout cela est très survivaliste, n’est-ce pas ? Vous savez, la plupart des publicités en fait vendent de l’or, parce que l’économie va s’effondrer, des repas prêts à consommer pour un laps de temps de 90 jours, parce qu’on ne sait jamais ce qui va se passer. On voit donc la nation et le groupe d’appartenance comme étant dans un bunker et donc que le groupe extérieur se retrouve dans ces territoires de non-droit dont vous avez parlé dans l’émission. Les deux visions ne sont donc pas les mêmes, mais ce qu’elles partagent, c’est cette fièvre apocalyptique.
Et puis, bien sûr, tout cela obéit à la même structure, une structure narrative similaire à celle de l’Apocalypse biblique. Et, bien sûr, au sein de la coalition Trump on trouve des gens qui croient à tout ça , qui sont, vous voyez bien, des sionistes chrétiens, comme Mike Huckabee et Pete Hegseth, qui sont convaincus que la fin des temps est proche, et ils pensent que tout va se passer en Israël. Et toutes ces horreurs dont vous rendez fidèlement compte dans l’émission sont autant de signes annonciateurs de ce que sera l’Apocalypse, n’est-ce pas ? Parce que cela signifie que la fin arrive et que les vrais croyants seront élevés vers une cité d’or dans le ciel. Il s’agit donc de la version religieuse de cette histoire, la version religieuse fondamentaliste de cette histoire, où vous croyez littéralement que vous allez être sauvé et emmené au paradis, mais aussi de la vision séculière, où votre richesse vous protège, ou votre citoyenneté vous protège, et vous vous retrouvez dans votre propre version de cette ville dorée et bunkérisée.
AMY GOODMAN : Vous avez parlé de Gaza, et vous revenez de la conférence de Jewish Voice for Peace qui s’est tenue à Baltimore, où plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées venant de tout le pays. Notre Une la plus récente parlait de l’armée israélienne qui est en train de rappeler des dizaines de milliers de réservistes alors que le cabinet de sécurité israélien a approuvé à l’unanimité ce week-end des plans visant à étendre son assaut sur Gaza, alors qu’Israël y a déjà tué plus de 52 000 Palestiniens – et c’est de loin une sous-estimation – au cours des 18, 19 derniers mois. Israël a tué plus de 2 400 Palestiniens depuis sa violation du cessez-le-feu en mars. Tout ceci se produit alors que le blocus dévastateur d’Israël concernant l’aide alimentaire est entré dans son troisième mois. Les autorités sanitaires palestiniennes affirment que 57 Palestiniens sont déjà morts de faim. Selon l’UNICEF, depuis le début de l’année, plus de 9 000 enfants ont été hospitalisés pour malnutrition aiguë. Les organisations humanitaires, comme le Conseil norvégien pour les réfugiés, fustigent une nouvelle proposition israélienne visant à prendre le contrôle de la distribution et à confier cette tâche à des entreprises de sécurité américaines. Pourriez-vous nous parler, comme vous le faites si souvent, de ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie et de la place centrale qu’occupe Israël dans la vision du monde et l’approche de la politique étrangère du président Trump et de l’actuel gouvernement américain – même si c’était aussi le cas, par le passé, du président Biden ?
NAOMI KLEIN : Eh bien, je ne pense pas que la réponse à la question de savoir quelles sont les forces motrices soit univoque. Et c’est ce que nous essayons de comprendre, il y a en fait une sorte de convergence de ces différentes visions apocalyptiques du monde. Certaines d’entre elles sont religieuses, d’autres sont laïques, pas vrai ? Je pense donc que les gens qui souscrivent à cette version littérale de l’Apocalypse pensent que tout cela c’est une bonne nouvelle, dans le sens où, selon l’histoire en laquelle ils croient, les Israélites doivent retourner dans le Grand Israël. Ce sont les conditions préalables au retour du Messie. Ils doivent reconstruire le Troisième Temple. Et voilà comment on se retrouve avec une convergence d’intérêts entre les extrémistes religieux et le gouvernement Netanyahou, tous sont absolument déterminés à reconstruire le Troisième Temple. C’est vraiment ce qu’ils veulent faire. Ils veulent détruire Al-Aqsa. Voilà pourquoi celle-ci fait l’objet de toutes leurs attentions.
Mais alors, voyons, Trump croit-il en tout ça ? Je ne pense pas que ce soit le cas. Ce que je veux dire c’est que ce que Trump voit pour Gaza, c’est tout simplement une source de richesse. Il voit de l’argent. Il voit un complexe touristique privé.
AMY GOODMAN : Complexe touristique…
NAOMI KLEIN : Tout à fait. Mais c’est ce que je dis depuis le début. Je pense que les intérêts ont été assez consistants en ce qui concerne l’objectif final, à savoir le dépeuplement de Gaza, l’expulsion des Palestiniens, que ce soit par la mort ou par l’exil forcé, ou encore par le nettoyage ethnique. Et du temps de l’administration Biden, il y avait un déni de ce qui se passait. Et avec l’administration Trump, tout est révélé au grand jour. Donc, vous voyez, c’est ça qui se passe.
Je pense que la raison en est différente. Mais c’est ce que – une partie de ce à quoi nous arrivons dans l’article, Astra et moi, est qu’il y a une convergence d’intérêts en termes de ce qu’Israël représente. Certains des partisans de l’administration Trump dans l’industrie de la technologie parlent de vouloir des villes de la liberté, par exemple, ces villes d’entreprises privées. Et ils en parlent comme étant du sionisme technologique. Ils ont beaucoup d’admiration pour l’idée qu’Israël a été créé, disent-ils, à partir d’un livre, les livres de Theodor Herzl. Et ils se sont dit : « Pourquoi ne pourrions-nous pas créer notre propre pays, nos propres pays privés ? Pourquoi devrions-nous – vous savez, pourquoi devrions-nous respecter les règles de l’État-nation ? »
Je pense donc qu’une partie du soutien que reçoit Israël n’est pas seulement due à nos conceptions classiques du sionisme juif ou du sionisme chrétien, bien que cela soit exactement ce qu’il se passe. C’est aussi l’idée d’un start-up pays très avancé sur le plan technologique, voyez-vous ? C’est ainsi qu’Israël s’est vendu sur le marché. Et beaucoup de ces entreprises technologiques veulent faire la même chose à San Francisco. Elles veulent expulser tous ceux qui ne sont pas d’accord avec elles, qui sont pauvres, qui ont davantage de besoins, et créer leur sorte d’utopie corporatiste et privatisée. Alors, vous savez, je ne prétends pas qu’il s’agit là d’un projet rationnel. Je dis qu’il y a beaucoup d’histoires qui se recoupent, qui suivent une structure similaire et qui partagent des objectifs similaires, si cela a un sens.
AMY GOODMAN : Je veux dire, oui, je veux dire, la question globale, évidemment, est difficile à comprendre.
NAOMI KLEIN : Mm-hmm, oui.
AMY GOODMAN : Pourtant, la plupart des partisans de Trump ne sont ni riches ni sionistes chrétiens. Alors, pourquoi soutiennent-ils entièrement une telle approche ?
NAOMI KLEIN : Eh bien, on ne sait pas exactement dans quelle mesure ils le soutiennent activement, mais je pense qu’ils estiment avoir un lien de parenté avec l’ethno-état – d’accord ? – parce que nombre des partisans de Trump adoptent une attitude de plus en plus nationaliste chrétienne vis à vis des États-Unis. Et cette tendance est fortement encouragée par des personnalités comme Steve Bannon. Et donc, ils observent Israël, qui est ouvertement un ethno-état qui se retranche face à un océan d’ennemis, et ils veulent faire quelque chose de similaire. Ils partagent des technologies. Ils partagent des précédents juridiques, des outils. Il y a donc bel et bien un sentiment de parenté. Et, vous savez, nous le voyons actuellement avec l’Inde et ses attaques au Cachemire, utilisant des techniques similaires à celles qu’Israël a utilisées à Gaza. Il existe donc une sorte de solidarité entre les ethno-états. Et ils mettent en commun – vous savez, ils échangent même des babioles comme des bippeurs couleur or et des tronçonneuses. Vous savez, c’est une chose que nous – je pense que quand vous êtes ici à la source, aux États-Unis sous l’ère Trump, il est difficile de voir dans quelle mesure il s’agit ici d’un projet international de la droite, et qu’ils s’influencent les uns les autres.
AMY GOODMAN : Et ce qui les unit, vous savez, toute cette mentalité de forteresse, c’est cette haine des immigrés. Vous avez…
NAOMI KLEIN : Oui.
AMY GOODMAN : Le président Trump vient de dire qu’il ne sait même pas – il n’est pas avocat, donc il ne sait pas s’il doit respecter la Constitution, a-t-il dit.
NAOMI KLEIN : Exact. Ce que je veux dire c’est que c’est ce que j’essaie de comprendre, que nous vivons une ère de conséquences, que lorsqu’on ne fait rien face à la crise climatique depuis des décennies, alors que les scientifiques nous mettent en garde, de plus en plus de régions du monde ne sont plus habitables, et voilà que les gens se déplacent pour essayer de trouver la sécurité face aux guerres, aux privations économiques et aux désastres écologiques.
Et donc cette transformation de l’État-nation en véritable forteresse – je pense que c’est ce qu’Israël en est venu à représenter, simplement une toute petite nation retranchée derrière des murs – même si c’est une muraille de haute technologie, le Dôme de fer. Trump explique aujourd’hui : « Ce n’est pas un dôme de fer que je veux, c’est un dôme de richesse ». N’est-ce pas ? Cela…
AMY GOODMAN : Ici.
NAOMI KLEIN : Ici. Et c’est à ça que tout se résume, que ce soit dit explicitement ou non.
AMY GOODMAN : Et un défilé militaire qui coûtera des dizaines de millions…
NAOMI KLEIN : Oui.
AMY GOODMAN : de dollars, le jour de son anniversaire, en juin, alors même qu’il fait tout pour mettre en pièces le gouvernement fédéral.
NAOMI KLEIN : C’est exact. Le modèle consiste donc à protéger le groupe d’appartenance et à procéder à une épuration concernant les groupes extérieurs. N’est-ce pas ? Et donc, je pense que c’est – vous savez, s’il y a un soutien de la base MAGA en faveur d’Israël, c’est moins par affection pour Israël que parce qu’il y a une identification, comme si eux faisaient ce que nous, nous souhaitons faire ici.
AMY GOODMAN : Vous écrivez beaucoup de choses dans votre article, et je voudrais juste revenir sur l’une d’entre elles. En parlant de la vision apocalyptique de Musk, vous parlez, et vous détaillez aussi le fascisme de la fin des temps, toute cette question de la montée de la ville-État, de la ville-État entreprise. Je pense que c’est un concept nouveau pour beaucoup. Ils ne sauront pas de quoi vous parlez.
NAOMI KLEIN : Oui.
AMY GOODMAN : Dans le sud du Texas, Starbase, ce groupe de gens, qui sont principalement des gens qui travaillent pour SpaceX, viennent de voter pour la création d’une ville juste à cet endroit ?
NAOMI KLEIN : Mm-hmm, oui. Oui. Je veux dire que l’idée d’une ville d’entreprise n’est pas entièrement nouvelle, n’est-ce pas ? Disney a eu Celebration, en Floride, et il existe une certaine continuité dans ce domaine, n’est-ce pas ? Des lignées coloniales. Vous savez, je vis au Canada, qui a commencé avec la Compagnie de la Baie d’Hudson, n’est-ce pas ? C’était donc une société avant d’être un pays. Il y a donc des précédents.
Mais je pense qu’il s’agit – je suis cela du coin de l’œil, Amy, parce que c’est la direction que les libertariens ont prise depuis un certain temps. Peter Thiel était obsédé par cette idée. Quand on en parle, il s’agit de plus en plus d’exil, c’est-à-dire de quitter la nation et de fonder son propre pays, où l’on peut fixer son propre niveau d’imposition, où l’on peut établir ses propres réglementations.
AMY GOODMAN : Ou pas.
NAOMI KLEIN : Ou pas. Et les pays – et ces petits pays d’entreprises – seront en concurrence les uns avec les autres pour essayer d’attirer les capitaux, n’est-ce pas ? D’une certaine manière, il s’agit donc d’une extension de la zone de libre-échange, n’est-ce pas ? – Il s’agit en quelque sorte d’un pays dénationalisé à l’intérieur d’un pays. Mais Trump a commencé à lancer cette idée en 2023, pendant sa campagne, l’idée qu’il créerait 10 villes de la liberté. Je ne pense pas que sa base savait de quoi il parlait. Mais maintenant, il y a tous ces lobbyistes qui ont bien l’intention de le prendre au mot. Et nous commençons à en voir les prémices avec cette ville SpaceX.
AMY GOODMAN : Vous vous exprimez également sur le Centre de confinement du terrorisme du Salvador, la célèbre prison, CECOT, où des centaines de personnes ont été envoyées depuis les États-Unis, et en même temps, au cours de ces dernières 24 heures, le Président Trump a dit qu’il voulait rouvrir la célèbre prison d’Alcatraz…
NAOMI KLEIN : Oui.
AMY GOODMAN : une île à San Francisco. Si nous pouvons parler de la prison comme d’un modèle pour ce que Trump veut mettre en avant, et en particulier en relation, comme nous le voyons, avec les immigrés ?
NAOMI KLEIN : Eh bien il s’agit là d’une vision incroyablement lugubre. De fait, la répression est toujours un élément essentiel de tout projet fasciste, n’est-ce pas ? Il faut endiguer le groupe extérieur. Il faut le faire disparaître. Cet aspect n’est donc pas nouveau. Mais ce qui me préoccupe le plus, c’est que Trump a été élu en promettant toutes sortes de choses à sa base, n’est-ce pas ? Il a promis d’éliminer l’inflation. Il a promis de ramener ces emplois formidables au pays. Il n’est en train de tenir aucune de ces promesses. La partie sadique de son projet est donc tout ce qu’il a à offrir, n’est-ce pas ?
Je pense que l’une des choses les plus glaçantes que j’aie jamais vues aux États-Unis, c’est la vidéo que Trump a partagée lors de son meeting des cent jours, du sadisme à l’état pur, où l’on voit des prisonniers, comme un divertissement, se faire raser, se faire entrâver par des chaînes, être exhibés. Par contre il ne tient pas ses promesses en ce qui concerne le prix des œufs. Et il ne tient pas ses promesses en matière d’emploi, parce qu’il mise tout, il se lance à corps perdu dans l’IA. Les emplois qui reviennent semblent donc être principalement destinés aux robots. Ils ne sont pas vraiment pour sa base. Et donc, toiut cela ne fait qu’augmenter le besoin de sadisme et de ces spectacles, n’est-ce pas ? Et je pense que c’est ce que représente quelque chose comme Alcatraz. Trump est un producteur de télévision, avant tout, n’est-ce pas ? Il produit des spectacles. Et moins il a à offrir économiquement, tangiblement, matériellement, plus il s’appuie sur le sadisme.
AMY GOODMAN : Vous écrivez : « L’idéologie de l’extrême droite est devenue un survivalisme monstrueux et suprémaciste. Notre tâche est de construire un mouvement suffisamment fort pour les arrêter. » À quoi ressemblerait un tel mouvement, ou que voyez-vous se dessiner à l’heure actuelle ?
NAOMI KLEIN : Vous savez, ce que nous faisons dans cette pièce en exposant la noirceur de la vision – et quand je dis « noirceur », vous savez, je pense que c’est au-delà de ce qu’on a jamais vu auparavant, parce qu’il y a toujours une facette apocalyptique au fascisme, mais le fascisme des années 1930 et 1940 avait un horizon. Disons qu’après l’apocalypse, on promettait aux gens un avenir, un petit coin de terre pastoral et paisible où ils pourraient vivre leur vie. Même si Trump parle d’un âge d’or, il n’y a pas vraiment d’avenir auquel la base croit, vous savez ? Et c’est ce que j’ai appris en avalant beaucoup trop de médias MAGA, Amy. Ils envisagent un avenir de guerre sans fin, n’est-ce pas ? Et c’est pour ça qu’ils se bunkérisent. C’est pour ça qu’ ils achètent des repas tout prêts pour subsister. C’est pour ça qu’ils achètent de l’or et des crypto-monnaies. Ils pensent que tout va s’écrouler. Donc…
AMY GOODMAN : Et c’est aussi pour ça qu’Elon Musk essaie d’avoir autant d’enfants, au moins 14 à ce jour. Mais il l’a explicitement indiqué par texto, en disant : « C’est une chose que nous devons faire beaucoup plus vite », comme il l’a proposé à l’une des femmes avec lesquelles il a des enfants, en disant : « Nous devons commencer à utiliser des mères porteuses. »
NAOMI KLEIN : Ils ne croient donc pas en l’avenir, c’est tout ce qu’il faut retenir. Et c’est – vous savez, je pense que j’ai été dans beaucoup d’espaces progressistes ces derniers mois pendant lesquels nous avons parlé de construire ces coalitions très larges, y compris avec des gens avec lesquels nous ne sommes pas entièrement en désaccord. Je n’ai jamais rencontré de coalition potentielle plus large que celle qui souscrirait à l’idée suivante : et si nous avions foi en ce monde ? Et si nous avions foi en l’avenir ? Parce que nous avons en face de nous des gens qui misent clairement en défaveur de l’avenir, n’est-ce pas ? Pas seulement en misant activement contre lui…
AMY GOODMAN : Vingt secondes.
NAOMI KLEIN : mais en alimentant les feux qui brûlent ce monde, en les attisant ouvertement. Je pense donc que si nous avons le courage de regarder en face la noirceur de ce en quoi ils croient, c’est-à-dire un avenir apocalyptique, alors nous avons du pain sur la planche pour être celles et ceux qui croient réellement en cet univers, en ce monde, en la beauté de la création et en chacun d’entre nous.
AMY GOODMAN : Naomi Klein, je tiens à vous remercier de nous avoir répondu, vous êtes une journaliste primée, autrice, chroniqueuse. Nous allons mettre en lien votre article avec Astra Taylor, « La montée du fascisme de la fin des temps ». Je suis Amy Goodman. Ici Democracy Now !
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Amy Goodman est l’animatrice et la productrice exécutive de Democracy Now !, un programme d’information national, quotidien, indépendant et primé, diffusé sur plus de 1 100 chaînes de télévision et stations de radio publiques dans le monde entier. Le Time Magazine a nommé Democracy Now ! son « Pick of the Podcasts », au même titre que Meet the Press de NBC.
Il nous faut avoir foi en l'avenir si nous voulons lutter contre la vision apocalyptique que porte MAGA, déclare la journaliste Naomi Klein. Source : Truthout, Amy Goodman, DemocracyNow ! Traduit p…
Aurélien BERNIER est journaliste et essayiste, spécialiste des politiques environnementales et souverainiste de gauche. Il a notamment publié « Désobéissons à l'Union européenne ! » (2011) et « La Gauche radicale et ses tabous, Pourquoi le Front de gauche échoue face au Front national » (2014). Il vient de sortir « Que faire de l'Union européenne ? » aux éditions de l'Atelier.
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France Info propose des balados qui décryptent « l’activité de la complosphère ». Le 4 avril, « Complorama » met en ligne « L’OTAN dans l’imaginaire complotiste », une sorte de gloubi-boulga mêlant propos d’influenceurs fantaisistes (et risibles), de responsables politiques comme MM. Nicolas Dupont-Aignan ou Jean-Luc Mélenchon, et enquête historique.
Coproducteur de l’émission, Rudy Reichstadt aime jouer les contempteurs de tous ceux qui osent s’interroger sur le pouvoir d’influence des États-Unis — même à l’heure où le pays annonce faire une pause dans ses cyberopérations contre la Russie (The New York Times, 2 mars 2025). Également directeur de Conspiracy Watch, un observatoire du conspirationnisme, il commence par relativiser la puissance de l’organisation atlantiste. « La Russie ne partage que 11 % de ses frontières terrestres avec des pays de l’OTAN », affirme-t-il. C’est faire peu de cas des 6 500 kilomètres de voisinage maritime entre la péninsule de Kola et les îles Aléoutiennes, et des bases américaines implantées du nord du Groenland au Japon, en passant par l’Alaska.
Reichstadt tient sa « fausse nouvelle », « selon laquelle l’OTAN ou les Occidentaux auraient fait la promesse à la Russie de ne pas admettre d’autres pays membres, de ne pas s’élargir à l’Est ». Selon lui une « fable (…) régulièrement reprise sur des sites alternatifs, des sites complotistes ou même des médias, comme Le Monde diplomatique ». Argument de poids : cela aurait été démenti « par Mikhaïl Gorbatchev en personne ».
La vérification est pourtant facile, dans les archives diplomatiques du gouvernement américain. Le 9 février 1990, par exemple, le secrétaire d’État américain James Baker affirmait à trois reprises devant son homologue soviétique Édouard Chevardnadze : « La juridiction militaire actuelle de l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est (1). » Certes, le traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne, qui se limite à ce pays, n’a pas consigné ces promesses orales concernant l’Europe centrale. Vingt ans après, Gorbatchev le regrettait et voyait bien l’expansion à l’Est de l’Alliance atlantique commencée en 1993 comme une « grave erreur » : « Ce fut irrévocablement une violation de l’esprit des déclarations et des assurances qui nous avaient été données en 1990 », concluait l’ancien dirigeant soviétique dans un entretien… cité en référence par l’observatoire de Reichstadt (2).
Philippe Descamps
(1) Lire « “L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est” », Le Monde diplomatique, septembre 2018.
(2) « Mikhail Gorbachev : I am against all walls », Russia Beyond ; « L’OTAN a-t-elle vraiment promis à la Russie de ne pas s’élargir à l’Est ? Pas si simple… », Conspiracy Watch, décembre 2017.
France Info propose des balados qui décryptent « l’activité de la complosphère ». Le 4 avril, « Complorama » met en ligne « L’OTAN dans l’imaginaire (...)
When rot is worse than a shutdown: The sad state of PC Call of Duty
Recently, a post I made discussing how games like Counter Strike or UT99 still are either playable or have communities went viral. I had many interesting responses to it, and while there were some weird comments many did grasp the point: older games were more moddable and some studios actually care about devs. Maybe I should have put “Multiplayer” in the title because old single-player games literally can never die as long as a single copy exists and is playable/preserved in some way, and there’s a computer out there that can run it (or there’s interest in writing an emulator to do such even if the hardware no longer exists or is rare, as with the Konix Multisystem or 3do m2.) In fact; as translations of games for Japan-only platforms such as the NEC PC-9801 or Bandai Wonderswan have shown, sometimes emulation can unlock a new audience for said games.
What also was mentioned was stuff like Stop Killing Games, something I 100% agree with as many AAA games either choose to force part of the game logic online, or have modes locked behind internet connections. While this trend wasn’t new (TGM: Ace needs a XBL Gold account for many modes while PSO on the OG Xbox needed a gamertag to play offline!), it’s ramped up with the rise of “cloud” stuff for online gaming. The Crew is a notorious example, along with NFS 2015, but even Call of Duty Zombies needs online for major functions of maps to function such as locking easter eggs behind a connection and this interesting video I found recently demonstrates this.
But what could possibly be worse than an online shutdown? What could be worse than a game that requires online connections to play either due to arbitrary restrictions the developers coded in or “cloud” connections? It’s a game that is literally unsafe to play online and I don’t mean that in an exaggerated way either.
Call of Duty and a brief history of the technical flaws
Call of Duty is a very weird franchise in many ways. It’s what happens when a company who only cares about money hits it big, only for the cracks to show quickly despite its popularity. Call of Duty is a very popular franchise and while part of this has to do with FOMO, the Xbox 360 era (and maybe some of the early next-gen games) held up well in theory.
The difference between Call of Duty and other games I mentioned in the last post, is that Activision absolutely hates their fans on a level only surpassed by Nintendo (in the legal department), without the excuse of having a record of making solid games like Nintendo does. The other difference is that Call of Duty is released in a yearly model reserved for sports games; with every year having a new title released. In fact, the exes for newer Call of Duty titles will have names like “cod23” or “cod22” for their exes and folders; literally being the release year. On top of that, the schizophrenic “3 development studio” model (where every year another dev releases their title) and pursuit of money has led to some very bizarre decisions that are inconsistent from game to game. Due to this, the Call of Duty playerbase is fragmented among different games that people like in particular. Some people like the WWII titles, others like something from the “golden age” of 360 titles from CoD4 to BO2, others like some of the Xbox One/PS4 era titles such as AW, Ghosts, and BO3, and others like the newest CoDs made after MW2019 acted as a reboot of the franchise (sometimes nicknamed the SBMM era).
While many of the core gameplay elements are there, the gameplay elements have shifted so dramatically between titles (think like Sonic or Need for Speed) that each person has their own individual game they love. In an ideal world, this would not be a problem. In fact for older titles like CoD1, 2, 4, and World at War on the PC, there’s even a server list one can use. Players essentially control that game to some degree, as these titles were PC focused games.
In 2009 however, Call of Duty on the PC would suffer a blow it would never recover from. PC Modern Warfare 2 was a straight up console port, with no mods, dedicated servers, LAN play (which was still on consoles), or similar. It was a giant middle finger from Activision to the PC audience, showing they were no longer their audience but rather the Xbox audience was. CoD on the PC would now be a matchmaking-based shooter, relying solely on VAC and maybe reports to get cheaters banned as opposed to the model of servers that worked. There were boycott MW2 campaigns that worked to varying degrees of success, and while people bought it initially over time interest waned. There were projects to replace the Steam matchmaking system in later PC Call of Duty titles with a server list like AlterIWNet, FourDeltaOne, and later IW4x/Xlabs. Every single one of them was shut down except for IW4x, which was designed with redundancy in mind for if this were to happen. Years later, these projects would gain more importance but keep this in mind.
Anyhow, back to 2009. Call of Duty MW2 launched and the cracks began to show. See; Call of Duty has this thing where they would reuse code all the time. The engine of CoD (at least for this era) is based on a heavily modified id Tech 3 engine, which CoD1 ran on. Call of Duty 2 and later titles for a while would run on descendants of this engine (to the point of still using Radiant), and even BO6 has the id Software copyright notice.
Still; the biggest problem with Call of Duty especially early on is the fact that the engine was not very locked down. The sole layer of security with older Call of Duty titles was if the platforms were secure to begin with. The Xbox 360 would get blown wide open with the JTAG hack of 2009, and the PS3 would follow not long after in 2010. VAC on the other hand was a total joke on the PC and there were bypasses being made and allegedly even ways to get other people VAC banned. Call of Duty’s high profile, lack of security (many “mod menus” were fancy GSC (the CoD engine scripting language) scripts), and desire for anyone to “get good” with cheats led to a period in which every Call of Duty title on every platform was “hacked” to death. It’s not uncommon to join a MW2 lobby in the current year and end up with hackers and mod menus, and don’t get me started on the infamous BO2 theater mode exploit years after launch that would run GSC scripts on unmodified consoles.
Activision tried many things to stop the modders on different titles that were new, but left the old ones to be abandoned and overrun with skids. This is maybe because they wanted people to plunk down $60 on BO2 if you wanted your CoD fix but didn’t want to run into xXBluntSmoker420Xx’s Wicked Sick Mod Menu being in use. As these older titles aged, Activision just abandoned them as they continued the eternal war on cheaters on newer titles with better security models. At least in a new CoD title the worst you’ll deal with are aimbotters and similar, which sounds crazy if you didn’t play these titles.
So you might be thinking, what’s the worst that can happen from a cheater on 360-era CoD? On a console, the worst that’ll happen is you’ll get “deranked” and find yourself unable to play online unless you jump into someone’s mod lobby or something to fix your rank (sometimes people have reported having corrupted files that cause an instant crash on Steam). The second worst thing that’ll happen is that your console can get frozen up and you have to reset it, and the third is that some kid will DDoS your internet connection.
On the PC, it’s so much worse it’s unreal.
RCE Exploits in your games? It’s more likely than you think
When Activision switched over to a mix of Demonware and Steam for Call of Duty’s network backend on PC, they had no idea of the can of worms they were opening at this point. There were the usual console exploits like mod menus mixed with VAC disablers and whatnot, but the worst was yet to come. In the late 2010s, people began to report having malware installed on their PC from playing Call of Duty titles. This wasn’t just some stuff that a CoD player was saying because he was mad online, oh no this was very much real. There are multiple different CVE entries from this period relating to Call of Duty. One of these would be documented by Call of Duty mod developer momo5502 and others, and by the time he wrote about it this exploit was floating around the CoD modder community for a while. This exploit used crafted packets in particular, while another exploited Steam’s auth and another exploits party joining commands. There are more exploits that haven’t had CVEs or only had patches for them, like one for MW3 and the MemberJoin call.
Now I’m no programmer or professional pentester, so I’m not going to talk about the nitty gritty that’s already out there since at least the PoC for one now-patched exploit is on the open internet and it’s safe to assume that other exploits use variants of this. But the crazy part is, all the code reuse bit them as it wasn’t just an exploit for one game but literally years’ worth of titles. There are recent reports on Steam forums of people getting malware dropped while playing Call of Duty titles on the PC version. In fact, this was talked about all the way back in 2018 (after at least one of the exploits was released) with a viral Reddit post by one such person having a RAT planted on his PC thanks to packets targeted towards him. But if this sounds like a “fake” story; this has happened to top streamers playing the game to the point YouTube videos would come out about this scare.
Essentially; Steam-era Call of Duty titles are vulnerable to some serious exploits that allow your PC to get hacked by someone who wants to take control of your PC and in one dramatic example, a self-spreading worm. Usually this targets streamers, big players, or anyone who makes a skid feel angry online. The exploits are real, and while it’s debatable on if the stream video is kayfabe for clicks or not, the point is Steam-era Call of Duty titles are not safe to play online on the PC in their unmodded form.
Mods to the rescue?
Call of Duty is a game that after its sell-by date passes, gets left to rot by Activision. The servers stay up, but playing the game becomes a gambling session. Playing the game online now might get you into a good match, or you’ll get into a match with some kid trying to render a 15-year-old game unplayable because he’s having a bad day or wants to cause chaos. I mean, the entire TF2 cathook fiasco that took forever for Valve to finally stomp out after dragging on for literal years with numerous “save this game” campaigns was a good example of this. Activision could care less, which has led to community members taking matters into their own hands.
Black Ops 3, probably the most popular title in the franchise on Steam for now, has a third-party fix for it. With t7patch, RCE bugs are patched and you can even put a password on your game or make it friends only to reduce the attack surface, and 2.04 even reduces it further by disabling Steam Workshop support (meaning that you have to subscribe to mods first, avoiding possibly malicious mods from being downloaded).
The situation is much more mixed for older titles. There are two major modding groups for older Call of Duty titles, AlterWare and Plutonium. Plutonium is the most successful of these, covering Black Ops 1, 2, MW3, and World at War (for when the servers go down for that like they did a while back). AlterWare (covering AW, MW2, and Ghosts) is much less popular due to some players moving back to the hacked dumpster fire of vanilla MW2 (thanks to the Xlabs shutdown) and the relative unpopularity of Ghosts and AW (it’s a shame because AW is really fun…and I’d love to not play on a P2P connection from Venezuela (and I’m not joking) on the PS3). Both of these are probably the best way to play older Call of Duty titles on the PC not only due to the RCE exploits, but also due to the fact that they run with a server list model. In fact, Plutonium has more people than the Steam versions do right now, and it’s the only way to play BO1 online once the server payments end for the few remaining servers on GameServers!
There are two major problems with this. The first is that due to how these mods work, the playerbase is rather split between people playing the Steam versions, and the mods with server lists. The second problem is that these mods have had a shaky legal history.
A few years back, Activision shutdown one of the modding groups, Xlabs, with legal action. There are different people who had different theories for why this happened but the big theories at the time were:
XLabs was literally linking to pirated game torrents.
The devs were Patreon-walling a BO3 PC client, which to add insult to injury wasn’t even GPL licensed but worse: a “proprietary” license.
Modding BO3 on the PC is also a touchy topic given that BO3 on the PC is the only CoD title made after CoD WaW to allow for full player control of the game, and the servers are still up. The motivation for modding the other PC titles had to do mostly with wanting dedicated servers and mods.
XLabs was not verifying that anyone using their patch and servers legally owned the game.
This led to several major events. AlterWare would pick up the mantle from XLabs, but due to the panic over XLabs and its shutdown the player count for IW4x decreased even with the fallbacks that allowed it to survive the shutdown. Meanwhile AW and Ghosts were unpopular on the PC as it was so this acted as a killing blow to those two games on the PC. Unlike XLabs, AlterWare does not link to pirated games and instead instructs you how to install the mod side by side with your Steam install. The bigger thing is that Plutonium would force you to link a Steam account to play online that showed you owned those games. This seems to have worked because neither project has been shutdown yet (and to be fair nobody cares about AW or Ghosts on PC, unfortunately).
The fear seems to have subsided for now about Activision shutting down these modders as they seem to be focused more on suing cheat developers and trying to get people to play Black Ops 6. Furthermore, what led up to the bnetd lawsuit and controversy over that was the inability to verify that anyone using their software owned the games as the CD Key was the copy protection measure of the time. By making sure that anyone on Plutonium owns Black Ops 2, this solves this problem and this has likely led Plutonium to stay active. If these servers would go down, it would be a massive loss for anyone trying to play this game online today.
It’s also why it’s unlikely you will see similar mods for SBMM-era Call of Duty titles for a good period of time, because most of the legal action against private servers took place when these games were still at their peak. Trying to make a mod to play any SBMM-era Call of Duty title online with servers instead of SBMM is just as legally risky as making AlterIWNet was when MW2 was still popular. Maybe in a few long years you might see these, but by then will anyone care? I don’t think people will be as nostalgic for MWII as they were for MW2.
It’s why user control of online games is important
The patches for these titles are not because of Activision, but rather despite them. Activision has left these titles out on a vine to die and they could care less. In fact, the saddest long-running joke about how Activision simply couldn’t care less is that the digital prices for old Call of Duty titles are still $60. Black Ops 2 in particular is still $60, along with later titles like Ghosts, AW, Infinite Warfare, and more. They could care less about lowering the price on a 2012 game that is so old that we’re living in the year it takes place in (2025!)
This game has serious exploits that remain unpatched unless something so blatant and drastic like “malware that self-spreads” is written for it. Even the theater mode exploit remained unpatched for a while. Activision just doesn’t care, but if this were an older game you could imagine how there’d be a community patch already and a serverside patch too by now. Yet because the control of the player was removed, these exploits are only fixed with a third-party patcher or an entire infrastructure designed for the sole purpose of escaping the closed system.
The point is; user control of online games isn’t just important because of shutdowns or matchmaking chugging because of a low player count. It’s because there are things a lot worse than shutdowns, like having your computer exploited by malware.
Activision is suing the people behind a well-known Call of Duty hack it alleged is so "toxic" it's causing fans to stop playing the PC version of Black Ops 6 completely.
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Timecodes: 00:00 Intro 00:44 Sponsor: Squarespace 01:45 What's a window manager? 06:02 Advantages of Tiling WMs 09:40 Why I don't like them 14:39 Sponsor: Tuxedo 15:44 Support the channel
All desktop environments provide a window manager, it's in charge of displaying your windows, handling their position and state, as in maximized, minimized, the size of the window, the current focused one, and everything along those lines. On top of these baked in window managers, you have tiling window managers.
Stuff like i3, hyprland, sway, awesomeWM, BSPWM, XMonad, qtile, ratpoison and a lot more.
Some are manual tilers, some are dynamic. Dynamic tilers will open each new window following something YOU defined.
Basically, you have plenty of choice, but tiling window managers will replace your current desktop with something that is more meant to be used with a keyboard, without much user input, to maximize the use of your screen real estate. So, let's look at why you'd want to use a tiling window manager.
The first, obvious advantage is that you never get anything overlapping anything else, unless you actively choose to do so. On a regular desktop, you'll have to move windows out of the way, or minimize them, or resize them, and this is basically wasted time; it's time not spent using the computer and accomplishing something.
The second advantage is that it sort of removes the need to use the mouse or the touchpad 99% of the time. The only time you'll probably need to use it is to interact with the contents of the window itself, like clicking a link in the web browser, or clicking a button in a window.
Another advantage is resource usage. A tiling window manager generally doesn't bring with it a whole system of panels, overviews, app grid, menus, effects and more, meaning that you don't load as many things in memory as with a complete desktop.
A big advantage is also screen usage: without a big panel and a dock, tiling windows always uses the most space available on your screen.
So, with so many advantages, why wouldn't I use a tiling window manager?
Most desktops already give me enough of the tiling features to suit my use case. Using KDE, or GNOME, I can already tile my windows if I want to. I can drag them to any corner or edge and have them use that screen size. In KDE, I even have a full tiling manager that I never use because I don't need it.
Sure, this edge tiling doesn't give you as much flexibility as a full tiling window manager, but for me personally, it's more than enough. And it all comes down to my use case: I make videos.
Which means I have 2 modes: research / writing mode, and video editing mode. In the first, I need 2 windows: A browser for research, and QOwnNotes to write. Sometimes, I'll use a virtual machine as well, but tiling this on a laptop display doesn't make sense, so I open it full screen on a virtual desktop.
In editing mode, I have my video editor, Davinci Resolve, in full screen. Again, not something a tiling WM would help me with.
My panel autohides behind windows, so it doesn't take up space, and while I do have title bars, I also don't have gaps between my windows when they're tiled, or between a window and a screen edge, so I'm actually pretty sure it's the exact same screen space usage.
I also don't lose out on configuration, at least on KDE: I can change all these shortcuts, I can change how windows open by default, they remember their previous size, it works. And finally, most of the time, I work on a laptop. It's a 16 inch screen, but it's still a laptop. And tiling there is just completely inefficient and makes things way too small.
What I'm saying is that yes, a tiling window manager is really useful, and cool, but it's NOT for every use case and every user.
Doctors warn of a horrifying new bone and muscle loss side effect of taking fat jabs - with the elderly and frail especially at risk | Xantha Leatham, Daily Mail
Weight-loss drugs could be linked to osteoporosis and increased risk of bone fractures, doctors have warned. x.com/OwenGregorian/status/192…
General PSA: don’t apply for a job at Canonical. Do NOT apply for a job at Canonical. Treat the blatantly artificially enormous number of job openings they post as the mirages of trickster fae. They are unhinged. Mark Shuttleworth is unhinged. They will drag you through the mud, disrespect you and your time, and definitely not give you a job. This article I saw today is like the thirteenth of its kind that I personally have seen dustri.org/b/my-experience-wit…
Greenalia se enfrenta a dos asociaciones y al ‘bulo de los 100.000 olivos’ en una inversión de 180 millones en Jaén Protestas y denuncias judiciales complican los planes del grupo gallego para levantar seis parques fotovoltaicos con capacidad para cubrir el consumo anual de 178.000 viviendas, el 60% de los hogares de Jaén
The Dunning-Kruger effect is when people with low ability overestimate their competence, while experts often doubt themselves. A little knowledge feels like mastery, but real understanding brings humility. Basically: the less you know, the more confident you sound.
The Overton Window defines which political ideas are seen as acceptable or mainstream. It shifts over time—what’s radical today may be normal tomorrow. Leaders often follow the shift, not cause it. Example: gay marriage, once taboo, is now widely accepted.
The Dunning-Kruger effect is when people with low ability overestimate their competence, while experts often doubt themselves. A little knowledge feels like mastery, but real understanding brings humility. Basically: the less you know, the more confident you sound.
Gell-Mann Amnesia is when you read an article on something you know and spot all the errors—then turn the page and trust the rest. You forget the outlet just showed its ignorance, but still believe it’s accurate on other topics. It’s trust without memory.
Ankara Büyükşehir Belediye Başkanı Mansur Yavaş, Dışişleri Şehitleri Anıtı ve Anı Mekanı Fikir Projesi Yarışması Kolokyumu'nda 1915 soykırımının başlıca sorumlularından Talat Paşa için Ankara'da bir anıt yaptırdığını açıkladı.
Ankara Büyükşehir Belediyesi Konferans Salonu’nda düzenlenen kolokyumdaki konuşmasında Yavaş “Ankara’mızda Talatpaşa Bulvarı üzerinde Osmanlı Devleti’nin son döneminde görev almış, Ittihat ve Terakki Cemiyeti’nin önde gelen isimlerinden Talat Paşa’nın anısını yaşatmak amacıyla bir anıt yerleştirdik. Bu projenin bir anıt olmanın ötesinde, bir toplumun geçmişine sahip çıkma iradesi olduğunu belirtmek isterim” dedi
CHP'li belediye başkanının bu açıklaması üzerine tarihçi yazar Ayşe Hür, X hesabından şu paylaşımı yaptı: “O kişi masum bir 'devlet adamı' veya 'diplomat' değil. 1915 Ermeni ve Süryani Soykırımı’nın mimarı; Osmanlı İmparatorluğu’nu Cihan Harbi’ne sokarak tarihe gömülmesinin baş müsebbibi; yenilginin sorumluluğunu yüklenmek yerine bir Alman torpidosu ile ülkeden firar eden bir suçlu.”
15 Mart 1921 tarihinde Berlin’de Daşnaktsutyun militanı Tehliryan tarafından tabanca ile vurularak öldürülen Talat Paşa’nın uzun süre Berlin Müslüman Mezarlığı’nda kalan nâşı yirmi iki yıl sonra 25 Şubat 1943'de İstanbul’a getirilerek törenle Abide-i Hürriyet’e gömülmüştü.
Ever since his first administration, US President Donald J. Trump has made a point to pressure the European powers to dramatically increase their defense spending.
In a jaw-dropping interview on Fox News’s Sunday Morning Futures, House Oversight Chairman James Comer (R-KY) laid out a stunning prediction: if evidence proves Joe Biden had no knowledge of the executive orders being signed in his name via autopen, they could be completely invalidated in court.
In a jaw-dropping interview on Fox News’s Sunday Morning Futures, House Oversight Chairman James Comer (R-KY) laid out a stunning prediction: if evidence proves Joe Biden had no knowledge of the executive orders being signed in his name via…
Forty-nine percent of registered U.S. voters are opposed to federal funding being cut from the Public Broadcasting Service and National Public Radio, according to a new survey conducted by the Napolitan Institute.
Blue states have not fared well in federal court, from the Supreme Court to district judges, when they directly regulate the speech of pro-life pregnancy centers on the argument they're trying to stop misinformation and protecting abortion-seeking women from being duped.
Green Mountain State lawmakers eliminate "limited-services pregnancy centers" from deceptive advertising law after federal judge largely sided with pro-lifers a year ago. Ruling upholding abortion referral mandate is "paradoxical."
A man yelled "Free Palestine" as he used a makeshift flamethrower Sunday to attack participants in Boulder, Colo., holding a vigil for Israeli hostages in Gaza, injuring six in what the FBI called a targeted terror attack.
A sprawling FBI investigation into possible criminal coverups during the COVID-19 pandemic is zeroing in on three separate plots involving the origins of the virus; the hiding and destruction of federal records; and the manipulation of the vaccine approval process and subsequent side effects.
What were and weren't told: The FBI seeks answers about coverups regarding the true origin of COVID and other aspects of the way the pandemic was handled.
🇫🇷🇹🇳| Mohamed, un Tunisien de 35 ans, a été assassiné samedi soir en France à Puget-sur-Argens (Var) par son voisin raciste !
Mohamed, coiffeur Tunisien de 35 ans, a été abattu par balles par son voisin français à Puget-sur-Argens. Un autre voisin, de nationalité turque, a également été blessé lors de l’attaque.
Après son passage à l’acte, le suspect a publié deux vidéos à caractère raciste et haineux sur les réseaux sociaux. Plusieurs armes ont été retrouvées dans sa voiture.
Rapidement interpellé, il a été placé en garde à vue. Le parquet a ouvert une enquête pour meurtre et tentative de meurtre à caractère raciste.
"No government ever voluntarily reduces itself in size. Government programs, once launched, never disappear. Actually, a government bureau is the nearest thing to eternal life we'll ever see on this earth!"
"No government ever voluntarily reduces itself in size. Government programs, once launched, never disappear. Actually, a government bureau is the nearest thing to eternal life we'll ever see on this earth!" ~ Ronald Reagan
You can’t preach inclusion while exiling 80% of the country for thoughtcrimes. That’s not progress. That’s just a nicer uniform for the same old purge.
“Although we give lip service to the notion of freedom, we know that government is no longer the servant of the people but, at last, has become the people's master. We have stood by like timid sheep while the wolf killed -- first the weak, then the strays, then those on the outer edges of the flock, until at last the entire flock belonged to the wolf.”
~ Gerry Spence Lawyer and author From Freedom To Slavery
"Although we give lip service to the notion of freedom, we know that government is no longer the servant of the people but, at last, has become the people's master.
Chris ABRAHAM
in reply to AAron Leckinger • • •