if the cops say "we will kill you" about something they legally must allow... honestly dog they shouldnt enjoy the "fighting cops is like extra assault" laws, you should be able to punch someone who says that, you should be able to sit on their big fat fuck barrel chest and punch their big fat fuck goblin face.

cops shouldnt be allowed to just say "were gonna kill you" thats a fucking threat against civilians doing civil rights. he should lose all special pig protections for that and have to go out in a tank top with hit big fat man pig tits.

Cehennemin kapıları nasıl kapanacak? İsrail’in saldırılarında yeni bir eßik
youtu.be/u6gue6sW13w?si=C6chct


Copiado de un grupo de #MarchaAGaza

Parece que hoy va a ser otro dĂ­a con pocas actualizaciones (đŸ„Č) al menos por este grupo, aunque sĂ­ que os llegarĂĄ mucho mĂĄs contenido en general sobre la GMTG por otros canales, puesto que amplificar la difusiĂłn es uno de los principales objetivos de hoy (junto con la negociaciĂłn con las distintas embajadas en Egipto).

Así pues, os dejamos este trabajazo de las compas de @radioalmaina radioalmaina.org/2025/06/13/es


Seguiremos informando, gracias por estar ahí! ✊

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[..."Quand tu vois un serpent Ă  sonnette prĂȘt Ă  frapper, frappe le premier."

Dans la nuit du 13 juin, IsraĂ«l a portĂ© l'une des frappes les plus coordonnĂ©es et destructrices contre un État souverain dans l'histoire rĂ©cente.

Tout cela a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© Ă  l'avance. De maniĂšre approfondie, mĂ©thodique et par des mains Ă©trangĂšres. Le fait principal est que ce n'Ă©tait pas une opĂ©ration israĂ©lienne, mais une opĂ©ration spĂ©ciale Ă  plusieurs niveaux, oĂč le #Mossad, le #MI6 et la #CIA ont effectuĂ© le gros du travail :
⚫ des agents infiltrĂ©s en Iran;
⚫ des sabotages;
⚫ une attaque de drones depuis le territoire du pays (exactement comme celle "menĂ©e par l'Ukraine" deux semaines auparavant;
⚫ un camouflage informationnel.
Les bombardements ne sont qu’un des derniers actes.

đŸ“Č Pour comprendre pourquoi l’Iran s’est retrouvĂ© dans une position aussi vulnĂ©rable, il faut remonter en arriĂšre. En #2024, le prĂ©sident Ebrahim #RaĂŻssi, figure dure, stratĂ©gique, pro-russe et attachĂ©e Ă  une politique Ă©trangĂšre souveraine, pĂ©rit dans un accident d’avion. À ce moment-lĂ , des forces internes en Iran souhaitaient dĂ©jĂ  rĂ©former le systĂšme. L’arrivĂ©e au pouvoir de Massoud #Pezeshkian a marquĂ© l’apogĂ©e de ce changement. En apparence, un humaniste, mĂ©decin, libĂ©ral. En rĂ©alitĂ©, un homme souple, conciliant et parfaitement adaptĂ© au standard d’un dirigeant «acceptable» aux yeux de l’Occident.

Au cours de l’annĂ©e suivant ce changement de direction, l’Iran a commencĂ© Ă  perdre l’initiative stratĂ©gique :
⚫ il a renoncĂ© Ă  un soutien ferme Ă  la #Palestine;
⚫ il s’est distancĂ© du conflit en Syrie;
⚫ il a sans cesse retardĂ© la ratification de l’accord de partenariat stratĂ©gique avec la Russie.
Tout cela a donnĂ© une impression d’affaiblissement, offrant aux services secrets des États-Unis, du Royaume-Uni et d’IsraĂ«l une fenĂȘtre d’opportunitĂ© pour prĂ©parer un coup dĂ©cisif.

L’opĂ©ration contre l’Iran ne visait pas son programme nuclĂ©aire. Le prĂ©texte nuclĂ©aire n’est qu’une enveloppe. Les objectifs Ă©taient plus profonds et prĂ©cis :

⚫ PremiĂšrement, priver l’ #Iran de son statut de centre de pouvoir indĂ©pendant.
⚫ DeuxiĂšmement, l’exclure de l’équation en #Syrie, dans le Caucase du Sud et dans le dĂ©troit d’Ormuz.
⚫ TroisiĂšmement, dĂ©gager l’espace stratĂ©gique pour la #Turquie, #IsraĂ«l et l’ #OTAN.
⚫ Enfin, crĂ©er un prĂ©cĂ©dent qui pourra ĂȘtre invoquĂ© pour de futures frappes contre d’autres pays, en d’autres termes, normaliser la pratique des Ă©liminations Ă©tatiques contrĂŽlĂ©es.

À TĂ©hĂ©ran, les dĂ©clarations se multiplient, affirmant que l’ancienne politique de retenue et de maĂźtrise de soi a perdu tout sens. Face Ă  une menace militaire directe, Ă  l’élimination de hauts responsables et au refus de l’Occident de nĂ©gocier, l’Iran pourrait accĂ©lĂ©rer son programme nuclĂ©aire. Un consensus commence Ă  se former au sein de l’élite politique iranienne pour revenir Ă  une stratĂ©gie complĂšte de dissuasion nuclĂ©aire.

Pendant ce temps, la rhĂ©torique d’IsraĂ«l se durcit Ă©galement. Le Premier ministre Netanyahou Ă©voque ouvertement la possibilitĂ© d’une escalade du conflit en cas de menace de dĂ©faite stratĂ©gique. Ainsi, le conflit passe d’une phase chaude habituelle Ă  un format de menace nuclĂ©aire potentielle.

Les consĂ©quences sont dĂ©jĂ  visibles. Ce n’est pas seulement un conflit rĂ©gional, mais un redĂ©ploiement des forces Ă  l’échelle mondiale. Ne pas le comprendre, c’est sous-estimer les risques.

Pour la Russie, la situation est claire :
⚫ PremiĂšrement, la neutralisation de l’Iran signifie la perte d’un tampon stratĂ©gique sur le flanc sud.
⚫ DeuxiĂšmement, cela intensifie la pression sur le Caucase.
⚫ TroisiĂšmement, cela Ă©largit un schĂ©ma transnational de dĂ©stabilisation, dĂ©jĂ  testĂ© sur le territoire russe.
🔮 Enfin, c’est une attaque psychologique : une dĂ©monstration que ni une armĂ©e, ni une rhĂ©torique souverainiste, ni une histoire nationale ne constituent un obstacle pour ceux qui sont prĂȘts Ă  agir de maniĂšre systĂ©matique, discrĂšte et sans Ă©gard pour le droit. Aujourd’hui, le coup a Ă©tĂ© portĂ© Ă  TĂ©hĂ©ran ; demain, il pourrait l’ĂȘtre ailleurs, contre ceux qui ont dĂ©jĂ  reçu un « verdict conditionnel ».

Les dĂ©clarations d’inquiĂ©tude ou les appels Ă  la retenue n’ont aucun poids dans ce nouveau type de conflit, oĂč la guerre ne commence pas par un tank Ă  la frontiĂšre, mais par des nominations, des accords en coulisses et l’isolement de structures clĂ©s. L’Iran n’a pas Ă©tĂ© victime de missiles, mais d’un ensemble de mĂ©thodes rodĂ©es dans d’autres pays. C’est pourquoi son sort ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une tragĂ©die rĂ©gionale, mais comme un scĂ©nario froid et professionnellement exĂ©cutĂ©. Un scĂ©nario qui indique clairement : si tu ne rĂ©sistes pas Ă  l’avance, il n’y aura plus personne pour rĂ©sister ensuite...]

'[...] protesters marched through The Hague on Sunday demanding a tougher stance from the Dutch government against Israel's war in Gaza.

Organiser Oxfam Novib said around 100,000 protesters had joined the march, most dressed in red expressing their desire for a "red line" against Israel's siege on Gaza, where it has cut off medical, food and fuel supplies.'
reuters.com/world/tens-thousan


in reply to b9AcE

"Tens of thousands of protesters gathered in the Netherlands on Sunday to oppose Israel’s siege of Gaza and the Dutch government’s policy on the war.

The second major rally in a month drew an estimated 150,000 people to The Hague, according to organisers [...]"
theguardian.com/world/live/202


in reply to CedarTea

@CedarTea
I wouldn't be surprised if Trump's fascist attempt to "own" the military have led to both cultural conflict inside (hence, low morale) and friction between them and civvies across the country.

The crazy part is that if Trump had just, like, *pretended* to care about basically *anything*, he probably could have gotten the military to do whatever he wanted.

This is why I'm so grateful that US fascists are so profoundly incompetent and incurious.

#France #Israel #Collabo #armes

L’Europe et la France financent des armes israĂ©liennes avec de l’argent public, rĂ©vĂšle Disclose


Une filiale d’IsraĂ«l Aerospace Industries, principale entreprise de dĂ©fense d’IsraĂ«l et propriĂ©tĂ© de l’État, a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e coordinatrice d’un programme de 59 millions d’euros pour construire des drones, selon une enquĂȘte de Disclose, Investigate Europe et Reporters United. Le financement provient du fonds europĂ©en de la dĂ©fense et de sept autres pays europĂ©ens, dont la France.

N. E. Felibata đŸ‘œ reshared this.

And apparently now Pakistan has entered the picture. They have said if US hits Iran with a nuclear attack, they will respond in kind on israel.

If you thought things were bad, prepare yourself because they're about to get much much worse.

instagram.com/p/DK6qgMXIuPl/?i


To die by bullets is better than to die of hunger


An Al Jazeera report about the deadly shootings at US-Israeli aid distribution centres in Gaza describes them as “bait” being used to “lure” starving aid seekers in the “sport of hunting”.

At least 245 Palestinians have been killed while desperately trying to secure food parcels for their families from the US and Israeli-led food distribution centres, which have been branded as “human slaughterhouses” by UN rapporteur Francesca Albanese since they began operating on 27 May.

Al Jazeera reporter Majed Abdul Hadi says those who are complicit in the killings “deny their involvement when bullets are fired into their empty bellies and skulls cracked from extreme hunger”.

Abdul Hadi says desperate parents are left with no other choice but to risk their lives for aid and “crowd around the bait set out to trap them” as they watch their children starve “despite knowing full well that the hunters are poised to shoot”.

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"To die by bullets is better than to die of hunger”

An Al Jazeera report about the deadly shootings at US-Israeli aid distribution centres in Gaza describes them as “bait” being used to “lure” starving aid seekers in the “sport of hunting”.

#Gaza #GazaGenocide #IsraelWarCrimes

vid.sofita.noho.st/w/sbdJS2D2U



To die by bullets is better than to die of hunger


An Al Jazeera report about the deadly shootings at US-Israeli aid distribution centres in Gaza describes them as “bait” being used to “lure” starving aid seekers in the “sport of hunting”.

At least 245 Palestinians have been killed while desperately trying to secure food parcels for their families from the US and Israeli-led food distribution centres, which have been branded as “human slaughterhouses” by UN rapporteur Francesca Albanese since they began operating on 27 May.

Al Jazeera reporter Majed Abdul Hadi says those who are complicit in the killings “deny their involvement when bullets are fired into their empty bellies and skulls cracked from extreme hunger”.

Abdul Hadi says desperate parents are left with no other choice but to risk their lives for aid and “crowd around the bait set out to trap them” as they watch their children starve “despite knowing full well that the hunters are poised to shoot”.

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in reply to Fou

At least 245 Palestinians have been killed while desperately trying to secure food parcels for their families from the US and Israeli-led food distribution centres, which have been branded as “human slaughterhouses” by UN rapporteur Francesca Albanese since they began operating on 27 May.

Al Jazeera reporter Majed Abdul Hadi says those who are complicit in the killings “deny their involvement when bullets are fired into their empty bellies and skulls cracked from extreme hunger”.

Long-term neurological and cognitive impact of #COVID19: a systematic review and meta-analysis in over 4 million patients | BMC Neurology | Full Text

bmcneurol.biomedcentral.com/ar


REPLAY: President Trump Honors U.S. Army's 250th Anniversary With a Grand Military Parade - 6/14/25

youtube.com/watch?v=9Ekqv7tgZX


Full: US Army 250th Parade Fireworks Finale

youtube.com/watch?v=Lno_hVgTp6


Robotic dogs symbolize the future of Army equipment

youtube.com/watch?v=rDlnYa-oYn


I have these two sentences stuck in my head these days:

A French minister: we need to prepare ourselves for a future when temperatures are 4°C higher.

A climate scientist: with a rise of 4°C above pre-industrial age, up to 90% of the world's population may die.

(edit: muting the post, it's going way beyond its intended audience, I'd like to be able to see notifications about other things. thanks you all for sharing)

#ClimateCrisis #Climate #ClimateEmergency

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Unknown parent

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S.P.Zeidler

@violetmadder if so they severely underestimate just how many skilled people and stuff from all over the world you need to make a modern computer. Unless a digital god running on ancient hardware that cannot be replaced is the goal ... frankly, in a plus 4 deg C world, pretty shells are a much better proposition for money than anything that needs an Internet to be feasible.

#GazaGenocide / Red Line protest: 150,000 march for Gaza in the Hague

Tens of thousands gathered in The Hague to protest #Israel’s (revenge) war on #Gaza. The demonstrators demanding the #Dutch government to take stronger action against Israel, calling for an end to the #genocide and criticizing Dutch complicity.

Demonstrators, dressed in red, marched to the International Court of Justice as a symbol of the line they believe Israel is crossing. The protest is a joint action by over ninety aid organizations

According to organizers, the second "Red Line" demonstration in The Hague against the war on Gaza and the Dutch cabinet's policy towards Israel drew approximately 150,000 participants A previous protest in May drew over 100,000 people.

france24.com/en/live-news/2025


Dutch volkskrant.nl/binnenland/rode-


@palestine
@israel

This entry was edited (2 months ago)

Here's an interesting chart (form @adamtooze chartbook blog) which identifies where CEOs of global corporations come from (their previous jobs); so if you needed some (more) evidence on the cultural shape of the global economic elite this is going to be some help.

So, if you wondered why so many global corporations seem to adopt a similar strategic playbook, the role of consultancies in shaping CEOs outlook, looks like a good bet.

#economics #politics #corporations

Hey @peertube is close to their 3rd goal of 55K €, which would allow people to livestream right from their phone! 😊 2 days left to donate, I just did! đŸ’”

Edit: Woah! We're at 58K € now! Good job everyone! 😍 27 hours to make it to the 4th goal at 75K €. đŸ€ŸđŸ»

support.joinpeertube.org

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“Lower Manhattan (B&W Edition)”

Yet another classic view of Lower Manhattan at night from the Hudson bank in Brooklyn, now in black and white.

🔎 nicolas-hoizey.photo/photos/lo


📅 23 May 2015

📾 Canon 5D II + 24-70mm
đŸŽ›ïž ISO 200, ƒ/11, 30 s

#TravelPhotography #NorthAmerica #UnitedStates #NewYork #Manhattan #Photography #Canon #5DMark2

ICE raiding a crowded supermarket in Rosemead, California with no identification, indistinguishable from cartel hitmen, pulling high caliber rifles on unarmed US citizens trying to ask questions about wtf is going on. #3E #StopICE

🛬 Plane lands. Flight mode off.
💬 “Welcome to Italy! Use your mobile plan just like at home.”

8 years of free EU roaming – we've come a long way:

→ 2000s: €0.50–€1/min calls
→ 2007: roaming caps
→ 2017: the end of roaming charges
→ 2022: the improved “Roam like at home” pack extended to 2032, bringing:

🌐 Fast 5G access across the EU
💰 Protection from unexpected charges
🆘 Better access to emergency services

Fair for operators. Free for you.

#ThisIsTheEU

Don't confuse someone just saying that something has happened or is happening for that someone saying that something is good or bad, or that they are somehow responsible for the thing happening.

As someone who often toots about things happening in the world I do sometimes get angry responses unmistakably aimed at me for that thing happening and I see the same aimed at others in the same circumstance too.
Seeing that happen at someone else again recently is why I write this now.

As an illustration: Imagine if a meteorologist on TV tells you that there is a hurricane causing or about to cause devastation. They did not decide that there should be a hurricane and just for saying there is/will be one they aren't saying it is in their opinion a good thing.

There are often good reasons to be angry about events happening in the world, but direct it at the actual cause(s), driving possibility for change, and not just at someone telling you about there being something that you are angry about while they are as powerless against it as you are.

Esad yönetiminin devrilmesi ve İransız yeni bir Ortadoğu’nun doğußu

İran-Suriye ilißkileri nasıl baßladı, Suriye İran için nasıl “vazgeçilmez” oldu? Tahran, Esad’ın devrilmesini nasıl yorumluyor? Rejimin yıkılmasının İran açısından sonuçları neler? İran’ın Suriye’nin geleceğine dair beklentisi ne? Arif Keskin yazdı.

fikirturu.com/jeo-politika/esa


"Cory Doctorow @pluralistic says Canada's internet is in desperate need of saving."

[Canada's] "policy environment rewards companies & execs who do things that are bad for the internet & bad for users, & does not punish them 
 " said Doctorow, a tech journalist, activist, & host of the CBC podcast: Understood: Who Broke the Internet?.

"He believes the troubles could free Canada to fix how it polices the internet — more in line with the rest of the world 
"
#cdnPoli
flipboard.com/@cbcnews/british


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⚠ Flash Info ⚠

Au moins 25 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées ce samedi, par des tirs israéliens, alors qu'ils tentaient d'obtenir une aide humanitaire, prÚs du couloir de Netzarim à Gaza.

#Gaza #StopGenocide

Depuis la réouverture partielle du blocus (18 mai), au moins 274 morts et plus de 2 000 blessés autour des points d'aide humanitaire.
leperepeinard.com/flash-info/a


🔮 A child was killed and others injured following an Israeli drone strike that targeted a group of civilians in Gaza City's Al-Zaytoun neighborhood.

Remember she died hungry...

[G&T]

Credit: WarfareAnalysis on TG

#Israel #Genocide #Palestine #Gaza #FreePalestine #USA #Trump #Iran

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Latest Big Tech investor scam just landed! 🎉

I was saying for quite a while "quantum" is the next hype cycle:
mstdn.social/@rysiek/113077042


Yes, this is real:
https://quantumai[.]google/

This entry was edited (2 months ago)

"The command centre of the Israeli military is located in the middle of Tel Aviv's urban centre, not isolated on military grounds, but embedded in densely populated residential areas. Civilians live all around, while surface-to-air missiles are perched on the rooftops, ready for use. This deliberate merging of military infrastructure with civilian structures is a clear violation of international humanitarian law. Articles 48 and 51(7) of Additional Protocol I to the Geneva Conventions clearly prohibit this practice.

The technology of these systems leaves no room for doubt. The radar covers a radius of over 100 kilometres and the missiles themselves have a range of around 70 kilometres. These defence systems could easily be located outside urban areas. But they are located in the centre of the city. The Israeli military leadership is not choosing this location out of necessity, but out of calculation.

A defence system is not simply being built here. Civilian life is being deliberately interwoven with military infrastructure. The effect is clear. Any attack on these military targets automatically poses a threat to the civilian population. Even if there is no evidence of a direct intention to use protective shields, this is precisely the de facto effect. "

News brief in #Haaretz which I think is now removed but visible in archive.today read the following:

[
] An Israeli official told the #Saudi channel Al-Arabiya that American involvement in the fighting against Iran is essential to achieving the war's objectives, adding that without destroying the nuclear reactor in #Fordow, the operation would be useless. According to him, #Israel is concerned that the US will pressure the parties to end the fighting before the war's objectives are achieved, but if US President Donald Trump demands that Israel agree to a ceasefire, it will agree.

While Israel attempts to compel the U.S. into a war with #Iran, the #GazaGenocide persists unabated, and possibly intensifying.

@israel
@palestine

This entry was edited (2 months ago)

friendica - Link to source

This, is how I feel with my coffee.


#MorningAll & #TZAG G’day Squirrel Fans, hope I find you bright eyed & bushy tailed!

Sunday slipped in after a late night, slightly dazed & desperately needing a quiet day.

It’s started overcast again here in deepest, darkest Yorkshire but there is talk of sunshine later.

Due to go across for a family BBQ today but spoons are low & I would much rather stay at home.

Had to have a cup of tea instead of my usual big mug of coffee - bladder considerations are now a thing, especially if I’m gonna be int he car for 2 hours last this morning.

Right I gues I aught to get a wiggle on & get my ass in gear - I should have gone for an automatic, a stick shift looks really silly on an ass!

Cashew later Peeps, have a fabulously nutty day #Today ! đŸ˜ŠđŸ«¶:party_major_squirrel:🖖

@weirdfolks
#WeirdFolks #SquirrelsOfMastodon #TheMammutMoves


#MorningAll & #TZAG G’day Squirrel Fans, hope I find you bright eyed & bushy tailed!

Sunday slipped in after a late night, slightly dazed & desperately needing a quiet day.

It’s started overcast again here in deepest, darkest Yorkshire but there is talk of sunshine later.

Due to go across for a family BBQ today but spoons are low & I would much rather stay at home.

Had to have a cup of tea instead of my usual big mug of coffee - bladder considerations are now a thing, especially if I’m gonna be int he car for 2 hours last this morning.

Right I gues I aught to get a wiggle on & get my ass in gear - I should have gone for an automatic, a stick shift looks really silly on an ass!

Cashew later Peeps, have a fabulously nutty day #Today ! đŸ˜ŠđŸ«¶:party_major_squirrel:🖖

@weirdfolks
#WeirdFolks #SquirrelsOfMastodon #TheMammutMoves

The stunning reversal of humanity’s oldest bias
https://www.vox.com/future-perfect/416809/sexism-girl-preference-sex-ratios-discrimination-ivf?utm_source=flipboard&utm_medium=activitypub

Posted into World Politics @world-politics-Vox

Un pequeño grupo del Pirineo estå participando en la Marcha Global a Gaza.

Desde allĂ­ compartirĂĄn breves actualizaciones sobre lo que ocurre en el terreno.

Es importante que esta acciĂłn internacional no violenta tenga seguimiento.

Puedes unirte a su canal de WhatsApp/Telegram aquĂ­:

WhatsApp: chat.whatsapp.com/EMC4DYZqq462


Telegram: t.me/+DibbWBu21Ow0OWY0

#PalestinaLibre #MarchaAGaza

Pues como estoy un poco hasta las narices de que nadie aclare el tema del lobo y la normativa, he decidido tomar la iniciativa y hacer uso del portal de transparencia, que para algo lo tenemos los ciudadanos.

#Lobo #LESPRE

En un mes, se supone, que me darån respuesta. No diré que no me he currado la solicitud de información. Cuando me respondan, lo subiré todo al blog.

TAJÊ demande justice pour 19 femmes yĂ©zidies brĂ»lĂ©es vives Ă  Mossoul en 2016


IRAK / SHENGAL – Le Mouvement pour la libertĂ© des femmes yĂ©zidies (en kurde: TĂȘgĂȘrayüƟĂȘ AzadĂźya CinĂźyan ĂȘ ÊzidĂźyan – TAJÊ) exhorte Bagdad et l’ONU Ă  identifier les 19 femmes yĂ©zidies brĂ»lĂ©es vives par DAECH Ă  Mossoul en 2016 et Ă  qualifier de fĂ©minicide cet acte barbare.

kurdistan-au-feminin.fr/2025/0


#international #irak

Emmanuel Florac reshared this.

Le #RN, parti du peuple ?


Les sénateurs RN ont voté avec la droite et les macronistes pour rejeter la taxe #Zucman, perpétuant ainsi les privilÚges des ultra-riches, qui continueront à payer moins d' #impÎts que les classes populaires et moyennes.

Le RN, l'autre parti des riches !

Cette taxe: un impĂŽt plancher de 2% sur la fortune des ultra-riches qui aurait pu rapporter jusqu’à 25 milliards d’euros par an. Elle aurait concernĂ© les individus dĂ©tenant plus de 100 millions d’euros de patrimoine — ne touchant ainsi qu’une infime minoritĂ© de trĂšs riches.

#FN #sénat #MLP #Bardella #lepen #inégalités #macron #ISF

via #attac #oxfam

france.attac.org/actus-et-medi


Emmanuel Florac reshared this.

« L'eau est mise au service de l'industrie et de la pollution » - Fabrice Nicolino


S’attaquer Ă  l’eau revient Ă  commettre un attentat contre nous-mĂȘmes. Dans L’eau qu’on assassine (Les liens qui libĂšrent), le journaliste Fabrice Nicolino, crĂ©ateur du mouvement « Nous voulons des coquelicots », dĂ©crit une situation dramatique, oĂč l’eau du robinet est souillĂ©e tout comme l’eau de pluie, et appelle Ă  la rĂ©volte. Il met en cause la structuration de la dĂ©cision publique, sous la coupe des ingĂ©nieurs d’État, qui se contentent d'objectifs de dĂ©pollution au lieu d’empĂȘcher la pollution de l’eau. Entretien.

Par Laurent Ottavi

Laurent Ottavi (Élucid) : Vous comparez votre livre Ă  une affiche appelant Ă  la mobilisation gĂ©nĂ©rale Ă  la veille d’une guerre. Qu’est-ce que cette mĂ©taphore dit de la situation actuelle ?

Fabrice Nicolino : Les humains, les autres animaux et les vĂ©gĂ©taux sont trĂšs majoritairement constituĂ©s de ce miracle qu’est l’eau. Comme chacun le sait, elle est vitale. 80 % de notre cerveau est constituĂ© d’eau. Sans elle, on peut mourir en 48-72h alors qu’on peut se priver bien plus longtemps de nourriture. Pourtant, la situation est devenue trĂšs grave. L’eau a longtemps Ă©tĂ© une bĂ©nĂ©diction mĂȘme s’il y avait bien sĂ»r des Ă©pidĂ©mies hydriques et des tas de problĂšmes par le passĂ©. Elle paie dĂ©sormais les effets d’une rĂ©volution qui a cours depuis un peu moins d’un siĂšcle, celle de la chimie de synthĂšse, une industrie devenue folle et hors de contrĂŽle.

La chimie de synthĂšse produit des millions de molĂ©cules chimiques de synthĂšse fabriquĂ©es en laboratoire ou dans des Ă©tablissements spĂ©cialisĂ©s, destinĂ©es Ă  quantitĂ© d’usage de tous ordres (cosmĂ©tique, plastique, pesticide, PFAS qui sont les derniers venus dans la longue liste des polluants trĂšs toxiques). Elle lĂąche, sans aucun contrĂŽle, des molĂ©cules qui se mĂ©langent entre elles (le fameux « effet cocktail ») dans tous les milieux naturels.

S’opĂšre alors une sorte de synergie qu’on connaĂźt trĂšs mal, voire pas du tout. L’alliance chimique de ces molĂ©cules est du domaine de l’inconnu, donc, et peut-ĂȘtre mĂȘme de l’inconnaissable ! On ne sait pas ce que ces rencontres de tous ordres font Ă  un milieu naturel, Ă  un sol, Ă  l’air qu’on respire et, en l’occurrence, Ă  l’eau, qu’elle soit de pluie, des nappes phrĂ©atiques, des riviĂšres, des fleuves ou que ce soit l’eau dite potable.

L’eau du robinet avait reprĂ©sentĂ© un progrĂšs monumental et fabuleux pendant plusieurs dizaines d’annĂ©es. MĂȘme dans les temps lointains, les riches pouvaient se payer des porteurs d’eau pour accĂ©der Ă  une eau d’à peu prĂšs de bonne qualitĂ©, tandis que les pauvres devaient se contenter parfois d’une eau polluĂ©e. Or, nous sommes maintenant dans une situation insoluble, c’est le maĂźtre mot de mon livre, dans une impasse assez tragique.

L’irruption de la chimie de synthĂšse a dĂ©vastĂ© tous les milieux naturels, donc on retrouve des rĂ©sidus absolument partout, y compris dans l’eau de pluie. Je cite une Ă©tude convaincante menĂ©e dans le monde entier d’aprĂšs laquelle l’eau de pluie, qu’on a toujours considĂ©rĂ©e comme quelque chose de pur, partout dans le monde jusque dans l’Antarctique, contient des PFAS, ces polluants qu’on dit Ă©ternels.

La mĂ©taphore de la guerre Ă  laquelle je recours est une image comme une autre pour dire que, face Ă  une situation extraordinaire, il nous faut trouver la force d’ĂȘtre actif, de ne plus laisser faire.

  • « Notre gouvernement a laissĂ© les industriels de l’eau embouteillĂ©e comme NestlĂ© ou Vittel violer la loi en traitant l’eau qu’ils ne pouvaient plus distribuer sinon, car elle contenait des bactĂ©ries. »

Élucid : Les normes ne permettent-elles pas d’assurer la qualitĂ© de l’eau malgrĂ© tout ?

Fabrice Nicolino : Il n’est plus possible d’offrir de l’eau de qualitĂ©, donc nos autoritĂ©s de contrĂŽle, y compris le ministĂšre de la SantĂ©, sont en train de casser le thermomĂštre. Elles modifient les normes de qualitĂ© de maniĂšre Ă  ce qu’on puisse continuer Ă  distribuer l’eau du robinet. LĂ  oĂč on considĂ©rait qu’il fallait ne pas dĂ©passer 0,1 microgramme par litre d’eau de concentration de polluants dans l’eau distribuĂ©e pour certaines molĂ©cules, on en est maintenant Ă  0,9 microgramme. Les autoritĂ©s font cela parce qu’il n’y a pas de solution. Elles sont prises en tenaille : il faut bien continuer Ă  distribuer de l’eau du robinet, mais les normes de qualitĂ© ne sont plus possibles Ă  respecter.

La complicitĂ© des autoritĂ©s est bien illustrĂ©e par le cas des eaux minĂ©rales naturelles, c’est-Ă -dire les eaux qu’on allait prendre dans les nappes profondes et qu’on servait sans traitement (ce qui est une rĂšgle de droit). Notre gouvernement a laissĂ© les industriels de l’eau embouteillĂ©e comme NestlĂ© ou Vittel violer la loi en ajoutant des filtres, donc en traitant illĂ©galement l’eau qu’ils ne pouvaient plus distribuer sinon, car elle contenait des bactĂ©ries, qui peuvent donner des gastro-entĂ©rites, mais aussi des rĂ©sidus de pesticide, de PFAS, etc.

Vous avez Ă©voquĂ© l’impasse dans laquelle se trouvent les autoritĂ©s, mais vous soulignez aussi dans votre livre le poids des intĂ©rĂȘts et de la vision du monde. En quoi la formule de « noblesse d’État » de Pierre Bourdieu vous paraĂźt-elle Ă©clairer la situation et en quoi l’approche du monde de cette noblesse d’un nouveau genre conduit-elle au dĂ©sastre ?

Une question trop peu prĂ©sente dans le champ public est celle de la structuration de la dĂ©cision publique. On ne s’interroge pas assez, ni dans la presse ni chez les partis politiques, sur la maniĂšre dont les dĂ©cisions sont prises, sur le fait de savoir qui est Ă  la manƓuvre, qui met en place la dĂ©cision. Ce ne sont pas les hommes politiques. Quand un homme politique passe du ministĂšre de la Famille aux Sports puis Ă  l’Économie, il est en train de faire carriĂšre. Il n’a pas le temps pour dĂ©couvrir les dossiers techniques. Il s’en remet donc fatalement Ă  la noblesse d’État constituĂ©e des grands ingĂ©nieurs. Ces derniers ont ainsi le monopole de l’expertise.

Il y avait historiquement trois corps d’ingĂ©nieurs d’État : le corps des mines, le corps des ponts et chaussĂ©es et le corps du gĂ©nie rural et des eaux et forĂȘts. Depuis la rĂ©forme de 2009, il n’y en a plus que 2 : le corps des mines et le corps des ponts, des eaux et des forĂȘts (IPEF). Ces ingĂ©nieurs, qui doivent ĂȘtre environ 4 000 en activitĂ©, occupent toutes les places importantes sur le sujet de l’eau, mais c’est valable pour d’autres thĂ©matiques.

Ils sont Ă  tous les lieux de dĂ©cisions, au sein des ministĂšres, dans les agences de l’eau qui sont des instances trĂšs importantes en France (il y a six grandes agences de l’eau par bassin hydrographique). La vision de ces ingĂ©nieurs forgĂ©e par leur formation est Ă  mon avis extĂ©rieure Ă  l’esprit rĂ©publicain. Ces corps d’ingĂ©nieurs ont Ă©tĂ© fondĂ©s le plus souvent avant 1789, et ont survĂ©cu Ă  toutes les rĂ©volutions. Ils sont trĂšs soudĂ©s. Ils sont la condition d’une carriĂšre dans la haute administration française.

L’histoire des corps d’ingĂ©nieurs est liĂ©e Ă  celle de l’industrialisation de la France dans tous les domaines (routes, barrages hydroĂ©lectriques, agriculture, etc.). Ils ont donc une vision profondĂ©ment enracinĂ©e de ce qu’est la gestion de l’eau. Ils ne peuvent pas comprendre, ne veulent pas comprendre et n’ont pas intĂ©rĂȘt Ă  comprendre que l’eau est un Ă©cosystĂšme, quelque chose de fragile, Ă  considĂ©rer.

J’avais fait un dossier pour un journal au printemps 1989 dans lequel je dĂ©crivais toutes les problĂ©matiques aujourd’hui exposĂ©es : la pollution des nappes phrĂ©atiques, les problĂšmes d’efficience des stations d’épuration, l’apparition de ce qu’on appelait Ă  l’époque les « micropolluants » c’est-Ă -dire les molĂ©cules de la chimie de synthĂšse. Tout cela avait Ă©tĂ© mis sur la place publique et 35 ans plus tard, les choses n’ont fait que s’empirer. C’est donc un problĂšme de structure, pas de bonne ou de mauvaise volontĂ©.

  • « S’attaquer Ă  l’eau est un crime. C’est un attentat contre nous-mĂȘmes et contre tout ce qui vit sur Terre. »

À la vision des ingĂ©nieurs d’État qui rĂ©duisent les cours d’eau Ă  de la tuyauterie, vous opposez une approche « sacrĂ©e » de l’eau. Que voulez-vous dire par lĂ  ?

Nous devrions tous pouvoir tomber d’accord sur le fait que l’eau est sacrĂ©e. Pourquoi ? Parce que c’est nous ! Il n’y a pas de distance entre l’eau et nous, car sans elle nous mourrons.

J’avais lu les deux premiers tomes de Dune de Franck Herbett qui m’avaient beaucoup marquĂ©. Ils racontent l’histoire d’un peuple du dĂ©sert, les Fremen, qui vit reclus dans des grottes sur une planĂšte aride. Son but cachĂ© est de rĂ©tablir la fertilitĂ© de cette planĂšte morte en quelque sorte. Les Fremen entretiennent ainsi un rapport Ă  l’eau qui est aux antipodes du nĂŽtre. Pour eux, l’eau est sacrĂ©e. Ils cherchent Ă  en recrĂ©er Ă  partir de la sueur, de l’urine et des excrĂ©ments. Ils cherchent Ă  en produire Ă  partir de l’atmosphĂšre pourtant aride de la planĂšte grĂące Ă  un piĂšge Ă  humiditĂ©. Tout cela prend des siĂšcles.

Pour les Fremen comme pour moi, s’attaquer Ă  l’eau est un crime. C’est un attentat contre nous-mĂȘmes et contre tout ce qui vit sur Terre. Il nous faut donc changer de regard, ce qui est le sens de mon appel Ă  une rĂ©volution copernicienne Ă  la fin de mon livre. Il ne s’agit pas de dĂ©polluer, ce qui est la parole habituelle des industriels. En effet, s’ils devaient diffuser de l’eau non polluĂ©e, nous n’aurions pas besoin d’eux ! L’enjeu est de ne pas polluer l’eau, ce qui implique de revoir tous les procĂ©dĂ©s agricoles, voire domestiques.

Vous prenez dans le livre l’exemple des barrages pour opposer la vision des ingĂ©nieurs Ă  ce que vous appelez « l’eau vivante ». De quoi sont-ils les rĂ©vĂ©lateurs ?

J’ai toujours Ă©tĂ© frappĂ©e par la beautĂ©, l’énergie d’un cours d’eau, d’une riviĂšre vivante. C’est ma part d’animisme. Une riviĂšre est un flot naturel qui abreuve les populations humaines et animales, ce qui n’est pas rien, et qui permet Ă©normĂ©ment de choses pour la production de biens alimentaires. Plus une riviĂšre a un fonctionnement naturel (avec des crues au moment de l’automne et au dĂ©but de l’hiver, avec des moments d’étiage quand l’étĂ© est sec), plus elle offre de services Ă©cosystĂ©miques aux humains. Moins elle est vivante et plus elle est utilisĂ©e Ă  d’autres fins que son cours naturel, moins elle rend service.

La vision des ingĂ©nieurs d’État a conduit Ă  l’édification d’un grand nombre de barrages hydroĂ©lectriques en France qui permettent d’utiliser la force de l’eau pour fabriquer de l’électricitĂ©. Des centaines et des centaines de barrages de ce type ont vu le jour en France dans le cours du XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe siĂšcle surtout. Ils ont Ă©tĂ© créés de maniĂšre lamentable, car ce sont les ingĂ©nieurs qui s’occupaient de les construire, notamment ceux des ponts. Or, ils considĂ©raient les riviĂšres (et ils les considĂšrent encore Ă  mon avis trĂšs largement ainsi) comme de simples tubulures au service exclusif des intĂ©rĂȘts humains, exclusivement comme une source d’énergie.

Ces barrages ont complĂštement transformĂ© l’écosystĂšme-fleuve et l’écosystĂšme-riviĂšre en empĂȘchant leur fonctionnement. Un barrage retient l’eau par dĂ©finition, mais il retient aussi des quantitĂ©s de boue et de sĂ©diments invraisemblables qui viennent de l’amont (l’eau qui coule arrache aux berges des limons, des sĂ©diments, du sable, du gravier, etc., et tout cela va s’amonceler sur le barrage). À un moment donnĂ©, il faut donc faire quelque chose. Il y a eu des exemples de vidanges de ces barrages qui contiennent des millions de tonnes de boue toxique qui ont conduit Ă  des catastrophes en aval.

Les barrages ont, par ailleurs, tellement modifiĂ© les Ă©cosystĂšmes des cours d’eau que les poissons migrateurs ont quasi disparu. Les saumons de l’axe Loire-Allier, dont on pense qu’ils Ă©taient prĂšs de 100 000 au dĂ©but du XXe siĂšcle Ă  remonter depuis l’Atlantique vers leur riviĂšre d’origine, ne sont plus que quelque dizaines. Et encore, tout cela est sans compter le fait que les fleuves ont servi de dĂ©potoir pendant des annĂ©es !

En somme, le barrage est une construction technique qui ne tient aucun compte de ce qu’est la riviĂšre vivante. Il est une manifestation d’une soif de maĂźtrise de la nature, d’une volontĂ© d’imposer sa loi. Il symbolise la conception des ingĂ©nieurs d’État pour qui la ligne droite doit se substituer Ă  la courbe, aux mĂ©andres de la riviĂšre vivante qui permettent pourtant la crĂ©ation de mieux trĂšs favorable Ă  la vie. Pour les ingĂ©nieurs d’État, il faut que ça coule droit !

  • « L’eau continue Ă  ĂȘtre mise au service de l’industrie et de la pollution alors qu’elle devrait ĂȘtre au service de l’eau et des vivants, vĂ©gĂ©taux et animaux compris. »

Qu’ajoute le dĂ©ploiement numĂ©rique Ă  ce bilan dĂ©sespĂ©rant ?

C’est une folie qui n’en finit pas et n’en finira pas tant qu’il n’y aura pas de rĂ©volte. Certaines commencent heureusement. Dans plusieurs villes amĂ©ricaines, les gens se sont opposĂ©s au dĂ©tournement de l’eau au profit des data centers.

Les data centers sont en effet Ă  la base de tout le systĂšme du numĂ©rique et des gigafactories comme on dit maintenant, c’est-Ă -dire des mĂ©ga-entreprises. Leur nombre explose dans le monde entier, y compris en France. Il leur faut pour fonctionner des quantitĂ©s astronomiques d’eau, des quantitĂ©s qui vont d’autant plus augmenter dĂ©jĂ  dans les annĂ©es qui viennent Ă  cause des besoins de l’industrie (agriculture, nuclĂ©aire, etc.).

L’eau continue Ă  ĂȘtre mise au service de l’industrie et de la pollution alors qu’elle devrait ĂȘtre au service de l’eau et des vivants, vĂ©gĂ©taux et animaux compris.

Pouvez-vous Ă©voquer le pavillon bleu comme illustration du « greenwashing » relatif Ă  l’eau ?

Le pavillon bleu est un procĂ©dĂ© publicitaire qui sert grandement les intĂ©rĂȘts de l’industrie touristique. Quand une commune hisse le drapeau bleu sur ses plages, tout le monde est rassurĂ© sur la qualitĂ© de l’eau. Pourtant, il suffit d’aller regarder ce qu’on cherche comme Ă©lĂ©ments pour dĂ©terminer si on peut hisser ou non le pavillon. On ne regarde en vĂ©ritĂ© que s’il y a prĂ©sence ou non de deux sĂ©ries de bactĂ©ries, qui sont des bactĂ©ries fĂ©cales, celles qui peuvent Ă©ventuellement, s’il y en a trop, donner des gastro-entĂ©rites ou des maladies intestinales, ce genre de choses. On ne trouve aucune analyse concernant la chimie de synthĂšse qui peut se trouver dans l’eau de baignade en bord de mer.

Je cite dans mon livre l’étude effarante, qui porte sur la pĂ©riode comprise entre mai 2017 et octobre 2020, menĂ©e par Fatima M’Zali, qui dirige un laboratoire de microbiologie liĂ©e Ă  l’universitĂ© de Bordeaux. C’est la seule existante en Europe, Ă  ma connaissance, qui a prĂ©levĂ© des eaux de baignade, mais aussi du sable sur des plages. L’étude a portĂ© sur la zone entre Hendaye et La Rochelle.

RĂ©sultat : l’eau de baignade contient de sacrĂ©es nuisances, des bactĂ©ries qui rĂ©sistent Ă  tous les antimicrobiens, des bactĂ©ries par exemple qui rĂ©sistent aux antibiotiques. L’étude a Ă©tĂ© nourrie Ă©galement par des informations fournies par des cabinets de mĂ©decins de ville. Elle dĂ©termine un lien entre le fait d’avoir une blessure ou de se blesser en mer, avec un coquillage par exemple, ce que contient l’eau de mer et de baignade et (mĂȘme si cela est heureusement trĂšs rare) des maladies qui peuvent conduire Ă  des septicĂ©mies et Ă  des amputations.

Le problĂšme est qu’on ne cherche pas et donc qu’on ne risque pas de trouver. C’était la mĂȘme chose pour les nappes phrĂ©atiques. On ne cherchait pas pendant longtemps et donc on ne pouvait pas trouver. Si des chercheurs s’intĂ©ressent au sujet des eaux de baignades, ils trouveront certainement des choses. Pour une raison simple : les fleuves charrient des quantitĂ©s phĂ©nomĂ©nales de molĂ©cules parfois toxiques et les dĂ©versent en mer. Il y a des dĂ©bouchĂ©s oĂč l’on trouve des communes balnĂ©aires, comme Trouville au dĂ©bouchĂ© de la Seine. Je ne prĂ©tends pas que l’eau soit dangereuse, mais on a le droit de questionner et de chercher.

Je prends d’ailleurs le pari que ce sujet deviendra important dans 5 Ă  10 ans. J’espĂšre qu’alors, des rĂ©seaux efficaces se seront structurĂ©s pour poser et reposer encore ces mĂȘmes questions : est-ce qu’il est juste que l’eau soit polluĂ©e ? Est-ce qu’il est juste que l’eau qui nous constitue soit dans un Ă©tat si lamentable ? Est-ce qu’on va enfin faire quelque chose ?

Propos recueillis par Laurent Ottavi.

youtu.be/lvcgbLceOMM

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La guerre de l'ombre en UKRAINE: Les raisons inavouables du conflit ukrainien


Journaliste indĂ©pendant et expert gĂ©ostratĂ©gique, Maxime Chaix publie « La guerre de l’ombre en Ukraine » (Ed Eric Bonnier). Il revient sur les origines du conflit et les derniers dĂ©veloppements, en particulier la guerre clandestine menĂ©e par l’Ukraine.

youtu.be/drKIjGJYqHI

Au sein du bloc occidental, le mouvement du Maïdan est généralement qualifié de simple « soulÚvement populaire » pro-européen.

L’invasion russe de fĂ©vrier 2022 est habituellement dĂ©signĂ©e comme le point de dĂ©part de la guerre en Ukraine. Certes totalement condamnable, cette agression dĂ©cidĂ©e par Vladimir Poutine est majoritairement dĂ©crite comme « non provoquĂ©e », en particulier par les puissances de l’OTAN.

Dans ce nouvel essai dense et percutant, Maxime Chaix fait voler en Ă©clat ces arguments orwelliens, en exposant la guerre de l’ombre antirusse menĂ©e en Ukraine par les services spĂ©ciaux Ă©tats-uniens et leurs alliĂ©s dĂšs l’hiver 2013-2014 – un sujet crucial, mais largement occultĂ© dans les mĂ©dias occidentaux.

À travers ce livre solidement documentĂ©, l’auteur dĂ©taille le processus, lancĂ© par le DĂ©partement d’État Ă  la fin 2013 puis par la CIA et le Pentagone l’annĂ©e suivante, qui a conduit Poutine Ă  prendre la dĂ©cision catastrophique d’envahir le territoire ukrainien. Il expose le rĂ©seau nationaliste et antirusse au sein du MaĂŻdan qui, avec la complicitĂ© de Washington, s’est emparĂ© du pouvoir en instrumentalisant le massacre de Kiev du 20 fĂ©vrier 2014 – l’évĂšnement dĂ©clencheur d’une guerre en Ukraine initiĂ©e cette annĂ©e-lĂ , et non en 2022.

Tel que dĂ©montrĂ© par l’auteur, cette tuerie fut commise par des snipers depuis des bĂątiments contrĂŽlĂ©s par les factions les plus radicales du MaĂŻdan, dont les principaux leaders furent presque immĂ©diatement nommĂ©s Ă  des postes clĂ©s du gouvernement ukrainien – avec la bĂ©nĂ©diction du cabinet Obama. En rĂ©ponse, la Russie annexa la CrimĂ©e et dĂ©stabilisa le Donbass, alors que Kiev et Moscou souhaitaient rĂ©chauffer leurs relations en novembre 2013.

En se basant sur les meilleures sources, et sans dĂ©douaner le Kremlin de sa coresponsabilitĂ© dans cette catastrophe, il explique comment la guerre de l’ombre menĂ©e par la CIA sur le sol ukrainien depuis dĂ©but 2014 a jetĂ© les bases de la gigantesque guerre par procuration lancĂ©e par l’OTAN en fĂ©vrier 2022, et qui vise Ă  affaiblir l’armĂ©e russe en excluant toute solution

communcommune.com/2025/06/la-g


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Jacobins : pourquoi tant de haine ?


Simon Férelloc

« Cet air de libertĂ© au-delĂ  des frontiĂšres, aux peuples Ă©trangers qui donnaient le vertige et dont vous usurpez aujourd’hui le prestige, elle rĂ©pond toujours du nom de Robespierre : ma France ». La cĂ©lĂšbre chanson de Jean Ferrat tentait, Ă  la fin des annĂ©es 1960, de faire rimer l’amour de son pays avec la dĂ©fense de la fraternitĂ© et du progrĂšs humains. La tĂąche n’était pas aisĂ©e, aprĂšs deux dĂ©cennies de dĂ©colonisation. Le poĂšte s’y est pourtant illustrĂ© en cĂ©lĂ©brant pĂȘle-mĂȘle l’écrivain Victor Hugo, le poĂšte Paul Eluard, l’hĂ©roĂŻsme des travailleurs ou les rĂ©formes du Front Populaire. Sur un air de dĂ©fi, il ajouta dans ce PanthĂ©on progressiste le nom de Robespierre et le souvenir des jacobins, conscient de l’odeur de soufre qui les accompagnait. De ce point de vue, la situation n’a pas beaucoup changĂ©, ce qui explique le choix des historiens CĂŽme Simien et Guillaume Roubaud-Quashie d’intituler leur ouvrage : Haro sur les jacobins (PUF, 2025). Les deux spĂ©cialistes se proposent ainsi d’étudier les tribulations de ce « mythe politique français » sur plus de deux siĂšcles.

« On peut uniformiser le langage d’une grande nation de maniĂšre que tous les citoyens qui la composent puissent sans obstacle se communiquer leurs pensĂ©es. Cette entreprise [
] est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l’organisation sociale, et qui doit ĂȘtre jaloux de consacrer au plus tĂŽt, dans une RĂ©publique une et indivisible, l’usage unique et invariable de la langue de la libertĂ© ». PrononcĂ© au sein de la Convention en juin 1794 par le dĂ©putĂ© Henri GrĂ©goire, ce discours s’inscrit dans un moment oĂč la jeune RĂ©publique respire enfin.

Au prix de dizaines de milliers de morts, les « Bleus » ont difficilement repoussĂ© les ennemis qui menaçaient d’éteindre la flamme rĂ©volutionnaire. Plus que jamais soucieux d’installer la RĂ©publique dans les tĂȘtes et dans les cƓurs, l’abbĂ© GrĂ©goire ambitionnait d’universaliser l’usage de la langue française sur tout le territoire mais aussi du mĂȘme coup, « d’anĂ©antir les patois », c’est-Ă -dire les langues « rĂ©gionales».

Ce rapport mĂ©rite d’ĂȘtre citĂ© car il incarne les deux traits principalement associĂ©s aux jacobins jusqu’à nos jours : le centralisme et l’uniformisation culturelle. DĂ©roulant ce fil, les dĂ©tracteurs du jacobinisme ont assimilĂ© ce dernier Ă  un autoritarisme lointain, surplombant des « territoires » pĂ©riphĂ©riques ignorĂ©s et des habitants mĂ©prisĂ©s. À l’origine, les jacobins Ă©taient pourtant tout l’inverse. Fers de lance de la RĂ©volution, ils Ă©taient Ă  l’avant-garde du combat dĂ©mocratique, Ă  la fois contre le despotisme d’Ancien RĂ©gime et la volontĂ© de la grande bourgeoisie de se rĂ©server les bĂ©nĂ©fices politiques de la RĂ©volution.

Comment expliquer que leur image fut à ce point transformée depuis ? CÎme Simien et Guillaume Roubaud-Quashie reviennent en détail sur ce détournement. De cette façon, ils nous font toucher du doigt la promesse inédite de la République jacobine : celle de faire entrer une nation toute entiÚre en politique1.

Les jacobins, diapason de la Révolution

Dans leur ouvrage, les deux spĂ©cialistes commencent par rappeler que, durant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire, le nom de « jacobin » fut celui d’un club politique. Les auteurs insistent sur le caractĂšre inĂ©dit de cette forme de sociabilitĂ© politique en France, et prĂ©sentent les origines, Ă  la fois britanniques et amĂ©ricaines de cette « histoire atlantique ». Ils nous apprennent notamment que le club s’est constituĂ© durant l’automne 1789, en miroir Ă  la London Revolution Society.

  • Les auteurs dĂ©montrent que les jacobins de l’an II tirent leur force de la diversitĂ© de ce que l’on appellerait aujourd’hui leur maillage territorial

Cette derniĂšre, fondĂ©e en 1788 pour cĂ©lĂ©brer le centenaire de la Glorieuse RĂ©volution et dĂ©fendre une libĂ©ralisation de la monarchie britannique, attira l’attention des Ă©lites françaises « Ă©clairĂ©es », tant pour le fond de ses combats que pour la forme de son organisation. En effet, il ne s’agissait plus seulement de dĂ©battre de grands sujets mĂ©taphysiques ou auxiliaires dans des cercles trĂšs restreints, comme ceux des premiĂšres loges maçonniques ou des clubs de lecture, mais de mettre en question l’organisation politique de la sociĂ©tĂ© elle-mĂȘme.

Ces nouvelles sociĂ©tĂ©s se rĂ©vĂ©lĂšrent les seules aptes Ă  structurer l’entrĂ©e en politique de la bourgeoisie, bien dĂ©cidĂ©e Ă  disputer Ă  l’aristocratie et au haut clergĂ© la gestion des affaires publiques. L’ouvrage dresse ensuite la gĂ©nĂ©alogie de la SociĂ©tĂ© des Amis de la Constitution, le nom officiel du Club des Jacobins. Cette chronologie proposĂ©e par les auteurs prĂ©sente deux atouts. PremiĂšrement, celui de mettre le club en perspective avec les autres sociĂ©tĂ©s qui fleurirent sous la RĂ©volution. Ensuite, celui de montrer que « jacobin » ne fut pas synonyme de « conventionnel » ou mĂȘme de « montagnard ». En effet, la Convention fut inaugurĂ©e trois ans aprĂšs la crĂ©ation du club et ses membres furent loin d’avoir tous Ă©tĂ© des sociĂ©taires.

À l’image de la RĂ©volution, le Club des Jacobins connut une Ă©volution politique considĂ©rable au cours de ses cinq annĂ©es d’existence. L’ouvrage y revient en dĂ©tail et montre que, dĂšs la « prĂ©histoire » du club au printemps 1789, on y retrouva l’intransigeance qui fit son pouvoir, Ă  la fois d’attraction et de rĂ©pulsion. DĂšs ce moment, le club dĂ©chaĂźna les passions en raison de « la force de ses attaques contre la noblesse et [de] la vigueur de son rejet des privilĂšges ».

Clin d’Ɠil de l’histoire, ce Club des Jacobins fut d’abord un « Club Breton ». En effet, il a Ă©tĂ© fondĂ© par les dĂ©putĂ©s du tiers-Ă©tat originaires de cette province, oĂč les nobles Ă©taient particuliĂšrement nombreux et rĂ©actionnaires, ce qui explique la dĂ©termination de leurs adversaires.

Démocratisation de la Révolution en 1793

Bien sĂ»r, les jacobins furent ensuite concurrencĂ©s. D’un cĂŽtĂ©, par des sociĂ©tĂ©s plus radicales qui portĂšrent trĂšs tĂŽt les revendications des sans-culottes – comme le Club des Cordeliers (fondĂ© au printemps 1790) ; de l’autre cĂŽtĂ©, par des clubs plus modĂ©rĂ©s qui tentĂšrent de sauver le nouvel ordre constitutionnel de la monarchie – comme le Club des Feuillants (créé durant l’étĂ© 1791). Pour autant, les jacobins ne perdirent jamais leur attrait aux yeux des rĂ©volutionnaires de toute la France, comme le montre les trĂšs nombreuses affiliations de sociĂ©tĂ©s provinciales au club parisien.

Comment l’expliquer ? D’abord par le jusqu’au-boutisme de la noblesse et du clergĂ© qui donna raison Ă  l’intransigeance des jacobins. Par la suite, le dĂ©roulement des Ă©vĂšnements, depuis la trahison du roi jusqu’aux dĂ©faites militaires des girondins (fin 1792-dĂ©but 1793), convainquit la plupart des « patriotes » que le radicalisme jacobin Ă©tait appropriĂ© Ă  cette situation d’urgence inĂ©dite. Les auteurs rappellent ainsi que, durant la crise de l’étĂ© 1791 entre feuillants et jacobins, ces derniers remportĂšrent l’adhĂ©sion de beaucoup plus de sociĂ©tĂ©s provinciales que leurs adversaires. Les affiliations de nouvelles sociĂ©tĂ©s aux jacobins augmentĂšrent encore largement en 1793.

Au sujet de cette pĂ©riode de l’an II (fin 1793-fin 1794), l’ouvrage permet de dĂ©construire, non seulement les prĂ©jugĂ©s qui pĂšsent sur le Club des Jacobins mais aussi sur toute la pĂ©riode dite de « Terreur ». Certes, les auteurs reconnaissent que les lieux classiques de la sociabilitĂ© politique au siĂšcle des LumiĂšres – les acadĂ©mies et les loges maçonniques – firent alors l’objet d’une rĂ©pression croissante. NĂ©anmoins, ils montrent que l’an II fut aussi celui d’une activitĂ© politique intense avec l’éclosion d’une myriade de sociĂ©tĂ©s politiques autoproclamĂ©es « jacobines ».

L’étude fournit les donnĂ©es de cette poussĂ©e dĂ©mocratique en soulignant qu’elle impliqua alors, des « classes moyennes infĂ©rieures » (artisans et paysans) qui Ă©taient demeurĂ©es plutĂŽt en retrait de l’activitĂ© publique jusque-lĂ . Cette dĂ©mocratisation s’accompagna d’une dĂ©centralisation, au sens oĂč ces sociĂ©tĂ©s se créÚrent souvent de façon spontanĂ©e, en dĂ©passant les bastions urbains du jacobinisme pour fleurir dans des bourgs plus modestes (voire trĂšs modestes comme celui de Charroux dans l’Allier qui comptait alors 1 400 habitants et une sociĂ©tĂ© jacobine).

On observe nĂ©anmoins de trĂšs fortes disparitĂ©s rĂ©gionales. Chiffres Ă  l’appui, les auteurs dĂ©montrent que le jacobinisme Ă©tait trĂšs implantĂ© dans le Midi provençal, le DauphinĂ©, le sud-ouest et dans la zone qui court du bassin parisien jusqu’à l’Artois. À l’inverse, il fut quasi-absent dans l’ouest, dans les hautes terres du Massif central et dans le nord-est. Prolongeant cette analyse, on peut remarquer une certaine continuitĂ© de cette partition territoriale sur plus de deux siĂšcles. C’est ce que tendent Ă  montrer par exemple, les rĂ©sultats de l’élection prĂ©sidentielle de 1981. Une autre carte, celle de la pratique catholique des adultes Ă©tablie en 1946 par le chanoine Boulard recoupe assez largement ces tableaux et en Ă©claire le soubassement religieux2.

Le mythe de la centralisation jacobine

Autre idĂ©e reçue battue en brĂšche par l’étude : celle d’une opposition schĂ©matique entre des jacobins centralisateurs et des « girondins » – rĂ©publicains eux aussi et pour beaucoup membres du club jusqu’à la fin de l’annĂ©e 1792 – partisans prĂ©coces de la dĂ©centralisation. Pour CĂŽme Simien et Guillaume Roubaud-Quashie, il n’en fut rien. Les auteurs nous dĂ©fient de pouvoir identifier une pensĂ©e cohĂ©rente de l’organisation territoriale chez les uns ou chez les autres. Ils s’amusent Ă  prendre notre mĂ©moire Ă  revers en insistant d’un cĂŽtĂ©, sur la volontĂ© de Robespierre et de Saint-Just de « confier un rĂŽle essentiel aux communes dans l’animation de la vie dĂ©mocratique » ; de l’autre, sur la dĂ©fense par les girondins d’une subordination stricte des agents territoriaux Ă  l’État central.

Ce contre-pied est bienvenu car il dĂ©construit l’assimilation du « jacobinisme » au « parisianisme » et Ă  la ploutocratie. Les auteurs dĂ©montrent qu’au contraire, les jacobins de l’an II tirĂšrent leur force de la densitĂ© et de la diversitĂ© de ce qu’on appellerait aujourd’hui leur maillage territorial. Cette rĂ©ussite n’est pas fortuite. Elle s’explique par la volontĂ© de la petite bourgeoisie jacobine d’impliquer des pans entiers du pays dans la RĂ©volution et pour ce faire, de s’intĂ©resser Ă  la question de l’égalitĂ© sociale.

  • Le jacobinisme a Ă©tĂ© attaquĂ© au moyen de son association avec une rĂ©volution postĂ©rieure, celle d’octobre 1917 en Russie

Cette association entre jacobinisme et « centralisation fĂ©roce » naĂźt avec la lĂ©gende noire forgĂ©e aprĂšs le renversement de Robespierre et de ses partisans. De la mĂȘme maniĂšre que les thermidoriens3 inventĂšrent l’existence d’un « systĂšme de terreur », ils créÚrent de toutes piĂšces le mythe d’une centralisation Ă  outrance de l’administration, qui aurait Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par Robespierre pour rĂ©gner en despote. Les travaux de Jean-ClĂ©ment Martin ont dĂ©jĂ  fait un sort Ă  cette idĂ©e. Ils ont notamment dĂ©montrĂ© la grande difficultĂ© pour la Convention de contrĂŽler – non seulement le territoire français dont des pans entiers Ă©taient insurgĂ©s contre elle, voire occupĂ©s par des troupes Ă©trangĂšres – mais aussi ses propres troupes et agents, munis de consignes floues qui les rendaient relativement autonomes sur le terrain.

Pour Simien et Roubaud-Quashie, ce mythe d’une « centralisation totale » jacobine est inaugurĂ© par le dĂ©putĂ© Bertrand BarĂšre. Cet ancien montagnard chercha alors des boucs-Ă©missaires pour expliquer la radicalisation de la RĂ©volution, tout en prĂ©servant les institutions dont il fut membre avec nombre de ses collĂšgues. Tous ces thermidoriens accusĂšrent donc Robespierre et le club des jacobins, qui serait devenu sa crĂ©ature au cours de l’an II.

Aujourd’hui, alors que l’image sombre de la Terreur commence Ă  se modifier sous l’effet du renouvellement historiographique, la persistance de celle du centralisme jacobin interroge. D’autant que, comme les auteurs le soulignent, les rĂ©gimes succĂ©dant Ă  la Convention firent « franchir Ă  la France un palier de centralisation autrement dĂ©cisif que celui atteint en 1793-1794 ». En la matiĂšre, le Premier Empire a mĂȘme Ă©tĂ© caricatural.

À partir de 1804, NapolĂ©on Bonaparte dĂ©signa seul et sans en rendre aucun compte les ministres, les prĂ©fets, les sous-prĂ©fets, les maires des communes importantes, les sĂ©nateurs, les conseillers d’État et de maniĂšre indirecte, les membres du Tribunat et du Corps lĂ©gislatif. Rien de tout cela en l’an II oĂč les comitĂ©s de Salut Public et de SĂ»retĂ© GĂ©nĂ©rale Ă©taient contrĂŽlĂ©s en permanence par la Convention. À ce sujet, Albert Soboul notait que les robespierristes avaient Ă©tĂ© simplement renversĂ©s par un vote parlementaire, l’équivalent actuel d’une motion de censure4.

Au moyen d’un chapitre entier, Haro sur les Jacobins parvient donc Ă  dĂ©faire l’idĂ©e que le jacobinisme aurait Ă©tĂ© une dictature centralisĂ©e. En revanche, l’ouvrage dĂ©laisse une autre dimension de la lĂ©gende noire du jacobinisme : celle d’une volontĂ© supposĂ©e d’uniformisation culturelle dont l’origine remonterait Ă  la RĂ©volution. Le rapport de l’Etat jacobin Ă  ses pĂ©riphĂ©ries est pourtant un Ă©lĂ©ment d’analyse crucial. En effet, une partie importante des critiques actuellement adressĂ©es au jacobinisme visent sa volontĂ©, largement fantasmĂ©e, d’écrasement des cultures rĂ©gionales. La dĂ©construction de cette image pourrait ĂȘtre un point essentiel des prochaines Ă©tudes qui voudraient rĂ©actualiser la pensĂ©e et les combats jacobins.

Offensives contre le « jacobino-marxisme »

Au-delĂ  de la question de la centralisation, les auteurs montrent comment le jacobinisme a Ă©tĂ© attaquĂ© au moyen de son association avec une rĂ©volution postĂ©rieure – celle d’octobre 1917 en Russie – et le communisme. Si la question de l’hĂ©ritage de 1793 fit largement dĂ©bat chez les marxistes, on constate que la droite associa sans ambages les deux rĂ©volutions, française et russe, dans un mouvement de rejet commun.

En France, c’est Pierre Gaxotte, membre de l’Action française qui participa Ă  Ă©tablir cette filiation en prĂ©tendant donner ainsi des clefs historiques pour combattre le pĂ©ril rouge dont il Ă©tait contemporain. Pour Gaxotte, le communisme « donne son sens Ă  la Terreur, en explique la marche et la durĂ©e ». Il n’y a pas qu’en France que l’hostilitĂ© Ă  la RĂ©volution cimente la droite la plus dure.

CĂŽtĂ© allemand, l’historien Johann Chapoutot a dĂ©montrĂ© comment les intellectuels nazis furent hantĂ©s par la RĂ©volution française, particuliĂšrement son inspiration rousseauiste. En effet, l’idĂ©e d’un contrat social Ă©tait insupportable Ă  des nationalistes convaincus du caractĂšre inĂ©luctable du « darwinisme social », c’est-Ă -dire de la lutte continuelle des individus et des peuples pour leur survie. En activant un rĂ©flexe de dĂ©fense patriotique, l’occupation allemande de la France entre 1940 et 1944 fit fleurir les rĂ©fĂ©rences Ă  1789 et Ă  1793 dans la RĂ©sistance. Ainsi, de nombreux dĂ©tachements de partisans se nommĂšrent par exemple « Valmy » ou « Saint-Just », comme le rappellent Simien et Roubaud-Quashie.

AprĂšs-guerre, c’est encore l’hostilitĂ© au communisme qui nourrit une critique du jacobinisme, venue de la gauche cette fois et inaugurĂ©e par François Furet et Denis Richet Ă  partir de 1965. Pour Furet, le pĂ©chĂ© originel de la RĂ©volution est clairement identifiĂ© : « Le jacobinisme, sous la fiction du Peuple, se substitue Ă  la fois Ă  la sociĂ©tĂ© civile et Ă  l’État. À travers la volontĂ© gĂ©nĂ©rale, le peuple-roi coĂŻncide dĂ©sormais mythiquement avec le pouvoir ; cette croyance est la matrice du totalitarisme5». Il est difficile de ne pas interprĂ©ter la critique du « peuple-roi » comme une mise en garde contre la dĂ©mocratie. Il en va souvent de mĂȘme pour les prĂ©ventions actuelles contre le populisme.

L’époque Ă©tait alors au triomphe des « antitotalitaires » et Ă  leur critique d’une gauche jacobine dĂ©noncĂ©e comme « Ă©tatique, nationaliste [et] protectionniste » (Michel Rocard6). On le voit, les jacobins ont pĂąti de leur association avec deux hĂ©ritages de la fin du XVIIIe qui n’étaient plus dans l’air du temps : l’État-nation et la souverainetĂ© populaire. Ces principes commençaient alors Ă  ĂȘtre dĂ©tricotĂ©s par une Europe supranationale. Tache aveugle de l’ouvrage : cet Ă©lĂ©ment n’est pas mentionnĂ© par les auteurs, mais il est indĂ©niable que l’acceptation de la construction europĂ©enne ait facilitĂ© la relĂ©gation du jacobinisme Ă  gauche.

Ces critiques de gauche furent bientĂŽt dĂ©passĂ©es par l’offensive gĂ©nĂ©rale des rĂ©actionnaires contre la RĂ©volution, prise dans sa totalitĂ©. Les flĂšches les plus dures restĂšrent nĂ©anmoins rĂ©servĂ©es Ă  1793. Les auteurs reviennent sur la comparaison, caricaturale mais dĂ©sormais classique, qui fut alors faite entre la « Terreur » jacobine et les « totalitarismes » du XXe siĂšcle notamment par Philippe de Villiers. Celui-ci obtint ses lettres de noblesse mĂ©diatiques en 1989, Ă  l’occasion du bicentenaire de la RĂ©volution. Il fit alors la tournĂ©e des micros pour appeler, le premier, Ă  dĂ©boulonner les (rares) statures et Ă  dĂ©baptiser les rues portant les noms des pĂšres fondateurs jacobins. Est aussi signalĂ©e l’invention, par Reynald SĂ©cher, d’un « gĂ©nocide vendĂ©en » que la RĂ©publique aurait commis contre les populations des dĂ©partements de l’ouest, embrasĂ©s par les soulĂšvements royalistes.

  • Ainsi, pour RaphaĂ«l Glucksmann, il faudrait « dĂ©laisser Jupiter comme Robespierre ».

Face Ă  ce dĂ©ferlement contre-rĂ©volutionnaire, la bataille historiographique s’annonçait rude. L’ouvrage rappelle que certains la menĂšrent. On les retrouva dans la galaxie communiste avec notamment l’historien Claude Mazauric, ou chez Jean-Pierre ChevĂšnement et RĂ©gis Debray, les « derniers jacobins » du Parti Socialiste – qui finirent par le quitter. Dans sa majoritĂ©, la gauche resta bien timide pour dĂ©fendre ses principes hĂ©ritĂ©s. Il faut dire qu’une partie d’entre elle avait portĂ© les premiers coups contre la RĂ©volution. À ce titre, les auteurs rappellent que celui qui mettait en garde les citoyens contre la dangerositĂ© d’une rĂ©volution – dont il convenait de « faire l’économie » – n’était autre que le premier ministre Michel Rocard en 1988.

Reprendre le flambeau ?

MalgrĂ© le tombereau de critiques dont il fit l’objet, le jacobinisme ne cessa jamais d’ĂȘtre un drapeau brandi par toute une sĂ©rie d’intellectuels, d’artistes, de femmes et d’hommes politiques. Les auteurs montrent ainsi que la rĂ©fĂ©rence aux jacobins est restĂ©e incontournable pour tous les rĂ©publicains du XIXe siĂšcle, un tant soit peu attentifs Ă  la question sociale. Le rĂŽle de Philippe Buonarotti – compagnon d’insurrection de Babeuf et thĂ©oricien de la Conjuration des Égaux – comme passeur de la mĂ©moire jacobine au tournant des XVIIIe et XIXe siĂšcles est soulignĂ©.

Il serait intĂ©ressant de revenir sur la lecture que les babouvistes firent de l’expĂ©rience rĂ©volutionnaire de 1793-1794. Soboul avait Ă©tudiĂ© les hĂ©sitations de Babeuf entre un mouvement populaire de masse (l’option sans-culotte) et une avant-garde rĂ©volutionnaire (l’option jacobine), une rĂ©flexion qui pourrait ĂȘtre actualisĂ©e7. Traversant le XIXe siĂšcle, l’étude de Simien et Roubaud-Quashie s’arrĂȘte Ă©videmment sur la Commune de Paris de 1871 et met en lumiĂšre l’importance du jacobinisme et du ComitĂ© de Salut Public dans la rhĂ©torique des fĂ©dĂ©rĂ©s. Au-delĂ  des discours, une analyse dĂ©taillĂ©e des traces de 1793 dans les politiques expĂ©rimentĂ©es par les communards permettrait une comparaison passionnante entre les deux sĂ©quences rĂ©volutionnaires.

Du cĂŽtĂ© des marxistes, les auteurs montrent que ceux-ci entretiennent d’abord une certaine dĂ©fiance avec la RĂ©volution française, mĂȘme dans sa phase montagnarde. Pour eux, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, il s’agissait surtout d’inaugurer une rĂ©volution d’un type nouveau qui ne devait plus se concentrer sur le tiers-Ă©tat mais sur le « quart-Ă©tat » : le prolĂ©tariat ouvrier. Les jacobins purent nĂ©anmoins compter sur leur rĂ©cupĂ©ration par JaurĂšs qui, dans son Histoire socialiste de la RĂ©volution française, fit un Ă©loge vibrant du robespierrisme tout en condamnant les girondins et les sans-culottes hĂ©bertistes.

Finalement, l’ouvrage nous montre c’est face Ă  la pire adversitĂ© que la gauche se rassembla autour des principes de la grande rĂ©volution. En effet, la puissance de la contre-rĂ©volution fasciste des dĂ©cennies 1920 et 1930 amena les frĂšres ennemis, socialistes et communistes Ă  faire front commun. Pour mener cette bataille, nombre d’entre eux trouvĂšrent dans l’expĂ©rience jacobine – Ă  laquelle ils donnĂšrent « une couleur de classe » – une « source d’énergie puissante, rĂ©solue et rassembleuse », nĂ©cessaire pour contre-attaquer.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Une partie de l’historiographie rĂ©cente consacrĂ©e Ă  la RĂ©volution se fĂ©licite que l’analyse de cette pĂ©riode se fasse enfin de maniĂšre dĂ©passionnĂ©e, comme si ce cycle historique Ă©tait dĂ©finitivement clos. Pour autant, la reprise de plusieurs caractĂ©ristiques de la RĂ©volution par le mouvement des gilets jaunes de 2018-2019 (l’écriture de cahiers de dolĂ©ances, la mĂ©fiance vis-Ă -vis des reprĂ©sentants politiques, la rĂ©volte contre une taxation injuste) dĂ©montre au contraire, que le spectre jacobin peut ressurgir avec une vigueur insoupçonnĂ©e. Si la RĂ©volution jacobine ne manque donc pas d’hĂ©ritiers dans les mouvements sociaux, ni d’adversaires du cĂŽtĂ© de la bourgeoisie populophobe, elle peine Ă  trouver des dĂ©fenseurs Ă  l’intĂ©rieur des forces progressistes.

Le Parti de Gauche, puis la France Insoumise ont longtemps maintenu allumĂ©e la flamme de 1793 avec toute sa galerie de symboles (bonnet phrygien, cocardes, Marseillaise Ă  la fin des meetings) avant de paraĂźtre l’attĂ©nuer. Les raisons de ce tournant sont multiples. On peut y voir la rĂ©duction de cet hĂ©ritage rĂ©volutionnaire Ă  un folklore universaliste, vidĂ© de son sens depuis sa rĂ©cupĂ©ration par les conservateurs. Mais aussi dĂ©plorer l’abandon d’un socle indispensable pour « fĂ©dĂ©rer le peuple » au profit d’approches fragmentaires, de l’acceptation de revendications autonomistes – puissantes dans certaines rĂ©gions comme la Corse ou la Bretagne – Ă  une apologie de la « crĂ©olisation » aux implications stratĂ©giques hasardeuses.

Au sein du reste de la gauche, l’abandon du socle national est bien souvent actĂ©e. On y considĂšre le cadre europĂ©en comme horizon indĂ©passable, tandis que l’on vante les mĂ©rites des territoires – soit les collectivitĂ©s locales – perçus comme des espaces plus propices aux consensus. Les Ă©lections dĂ©partementales et rĂ©gionales Ă©tant particuliĂšrement dĂ©sertĂ©es, on peut avancer que cette prĂ©dilection pour l’échelon local fait Ă©tat de la frilositĂ© dĂ©mocratique d’une certaine gauche.

Cette derniĂšre se mĂ©fie des rĂ©surgences jacobines, aussitĂŽt qualifiĂ©es de populistes ou d’autoritaires. Ainsi, pour RaphaĂ«l Glucksmann, dĂ©putĂ© europĂ©en apparentĂ© au groupe socialiste, il faudrait « dĂ©laisser Jupiter comme Robespierre ». En 1986, François Furet Ă©crivait que la « RĂ©volution est terminĂ©e8». Aurait-il eu raison trop tĂŽt ?

Tout au long de l’ouvrage, CĂŽme Simien et Guillaume Roubaud-Quashie ont pourtant dĂ©montrĂ© la force du jacobinisme comme point d’appui historique pour toutes celles et ceux qui s’en emparĂšrent depuis deux siĂšcles. Des inspirations les plus politiques aux rĂ©cupĂ©rations les plus cosmĂ©tiques, tous ses hĂ©ritiers comprirent le moment jacobin comme celui d’une audace politique inĂ©dite et d’une Ă©nergie inĂ©puisable.

Dans les moments de reflux des forces progressistes comme dans ceux de la reconstruction, l’esprit jacobin est apparu comme celui d’un Ă©lan irrĂ©sistible, capable d’emporter l’ancien monde. Encore aujourd’hui, il demeure un moyen pour le peuple de « reprend[re] l’histoire » (Guillaume Mazeau)9. Mieux encore, de recrĂ©er une intensitĂ© politique indispensable pour sortir du « there is no alternative » thatchĂ©rien et de la sclĂ©rose gĂ©nĂ©rale.

Notes :

1 Il faut rappeler que cet universalisme resta alors strictement masculin. La non-extension des droits politiques aux femmes fut une limite majeure de la Révolution, restée infranchissable pour des hommes de la fin du XVIIIe siÚcle, fussent-ils républicains.

2 Le Monde du 16 novembre 1946 citĂ© par L’Histoire, n° 529, p. 57.

3 Il s’agit du nom que l’on donne aux dĂ©putĂ©s ayant renversĂ© les robespierristes en thermidor an II (fin juillet 1794).

4 Albert Soboul, « V – ProblĂšmes de la dictature rĂ©volutionnaire (1789-1796) ». Dictatures et lĂ©gitimitĂ©, PUF, 1982. p.159-173 (Disponible sur Cairn : shs.cairn.info/dictatures-et-legitimite–9782130373445-page-159?lang=fr).

5 François Furet, Penser la Révolution française, cité par CÎme Simien et Guillaume Roubaud-Quashie, p. 320.

6 Cité par Simien et Roubaud-Quashie, p. 320.

7 Albert Soboul, art. cit.

8 Cité par Simien et Roubaud-Quashie, p. 323.

9 Guillaume Mazeau, Les « gilets jaunes » et la RĂ©volution française : quand le peuple reprend l’histoire, Agone, 2018

lvsl.fr/jacobins-pourquoi-tant


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Summary of recent Google Cloud (and as fallout - also clownflare) outage:

- sh***y code review practices
- sh***y code testing practices
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Now the question is - who's to blame? Vibe coding or low-wage code monkeys from labour-law-abhorring countries?

status.cloud.google.com/incide


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