La France ouvre le rail à la concurrence pendant que le Royaume-Uni renationalise - Élucid

#économie #politique #UE #dinguerie

Il faut détruire l'UE, vite !

Alors que le Royaume-Uni renationalise son réseau ferroviaire après l'échec cuisant de sa privatisation dans les années 1990, la France, sous l'impulsion de l'Union européenne, ouvre ses trains de passagers à la concurrence. Cette libéralisation initiée en 2020 soulève des questions cruciales sur la gestion et le financement des infrastructures. Avec des opérateurs privés réticents à investir, le modèle économique fragile de la SNCF basé sur un équilibre entre lignes rentables et non rentables se trouve menacé. Le risque est de laisser les infrastructures et les lignes déficitaires à la charge du contribuable, pendant que les lignes bénéficiaires viennent remplir le portefeuille du secteur privé sans que le contribuable consommateur y gagne.

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Pour SNCF Réseau, l’arrivée de nouveaux clients sur ses lignes est donc à priori une opportunité. Sauf que là encore, dans la réalité, les concurrents de la SNCF Voyageurs ne contribuent pas beaucoup à la modernisation du réseau. Ainsi, pour amadouer la concurrence italienne, la France offre sur les trois années à venir une aide de 30 millions d'euros à l'entreprise Trenitalia sur la ligne Paris-Marseille qui a ouvert en juin 2025. La compagnie italienne avait déjà reçu 50 millions d'euros en 2022 lorsqu'elle s’était lancée sur la ligne Paris-Lyon en 2021.

Trenitalia peut donc financer en partie sa politique marketing agressive grâce à l’argent public des contribuables français… et proposer des billets moins chers que ceux de la SNCF Voyageurs, elle aussi financée par les mêmes contribuables.
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Autrement dit, pour se soumettre aux directives européennes et donc à la loi du marché libre et non faussé, on fausse le marché en subventionnant avec de l’argent public l'installation d’entreprises concurrentes à nos entreprises publiques…

elucid.media/analyse-graphique…

La France ouvre le rail à la concurrence pendant que le Royaume-Uni renationalise

La France ouvre ses trains à la concurrence alors que le Royaume-Uni renationalise son réseau après l'échec de sa privatisation

^{Alexandra Buste, Xavier Lalbin (Élucid)}

Sommet de Washington : le problème von der Leyen

Pas chef d'Etat, la présidente de la Commission européenne a été priée de quitter le bureau ovale avant les discussions.

Patricia Cerinsek

C’est une séquence du sommet à Washington qui est passée inaperçue. A tous ceux qui se posaient la question de savoir ce que Ursula Von der Leyen faisait là alors que l’Union européenne n’a pas compétence sur les questions de défense et d’armement, Donald Trump a fourni la réponse. Lapidaire et brutale. Passée la séquence introductive servie au médias et la séance photo, il a gentiment été fait savoir à la présidente de la Commission européenne quelle était la suite de son programme : la porte de sortie.

Cette séquence, c’est le média allemand Apollon News qui la révèle, sur la base d’une déclaration du vice-président du Bundestag (le parlement allemand), Omid Nouripour, dans l'émission"Frühstart" de n-tv, la chaîne de télévision allemande d'information en continu, filiale du groupe RTL.

eclaireur.eu/p/sommet-de-washi…

Sommet de Washington : le problème von der Leyen

Pas chef d'Etat, la présidente de la Commission européenne a été priée de quitter le bureau ovale.

^{Patricia Cerinsek (L'ÉCLAIREUR)}

« La France subit une vraie saison des vagues de chaleur » - Serge Zaka - Élucid

#environnement #climat #agriculture #sol

Lucie Touzi (Élucid) : D’après Météo France, le mois de juin 2025 a été le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré avec une anomalie de +3,3 degrés. Peut-on dire que les vagues de chaleur sont de plus en plus précoces ? Dans un futur proche, ces vagues de chaleur « exceptionnelles » deviendront-elles la norme ?

Serge Zaka : Face aux températures observées au mois de juin 2025, on peut dire que la vague de chaleur est exceptionnelle sur plusieurs niveaux. Avec plus de deux semaines de canicule en France, c'est la plus longue canicule observée pendant le mois de juin, battant le fameux juin 2019. Cependant, nous n’avons pas atteint les 46 degrés, comme en juin 2019, mais la surface concernée par une température supérieure à 39 degrés était bien plus vaste que cette année-là ; c'est pour cela que la moyenne est plus élevée.

Les statistiques des vagues de chaleur montrent qu'il y a plus de vagues de chaleur tout au long de l'été, à partir du mois de juin jusqu’au mois d’août. On a 4 fois plus de vagues de chaleur après les années 2000 qu'avant cette même année… Aujourd’hui, on ne parle plus de « risque de vagues de chaleur », mais d’une vraie « saison des vagues de chaleur ».

Les vagues de chaleur sont de plus en plus nombreuses au mois de juin, rivalisant et dépassant celles qu’on pouvait avoir aux mois de juillet et août du siècle passé. Elles sont de plus en plus précoces et, d’ici la fin du siècle, on pourrait observer des vagues de chaleur commencer dès le début du mois de juin, voire même à la fin du mois de mai d’ici 2100.

À l’inverse, pour le mois de septembre, on n’a pas encore eu de vagues de chaleur, même si certaines années c'était limite… Cependant, elles pourraient être de plus en plus nombreuses dans les prochaines années.

La saison estivale s'étend et les écosystèmes eux ne changent pas, c'est-à-dire que les stress au niveau des écosystèmes et du secteur agricole sont plus intenses, plus nombreux, plus fréquents et plus longs. Nos forêts, par exemple, sont toujours les mêmes qu’au siècle passé, du moins les essences présentes à l'intérieur et elles ne sont pas habituées à ce type d'événement.

« Les chaleurs précoces qui tombent au début de la période de développement et de floraison de certaines plantes, notamment pour le maraîchage, provoquent un avortement floral. »

Serge Zaka : Ces vagues de chaleur tombent justement sur plusieurs périodes cruciales pour le développement des écosystèmes agricoles. Elles se superposent à des stades de sensibilité des végétaux, des oiseaux ou d'autres insectes et écosystèmes qui n'avaient pas l'habitude d'avoir ces températures. La floraison est le stade le plus sensible au gel, aux sécheresses et aux vagues de chaleur. Les chaleurs précoces qui tombent au début de la période de développement et de floraison de certaines plantes, notamment pour le maraîchage, provoquent un avortement floral.

À partir des 34 et 35 degrés, la fleur perd de sa fertilité, et à partir des 38 degrés, la plupart des tomates, des courgettes et des légumes du potager ne sont plus fertiles. Les maraîchers sont vraiment les plus concernés par ces vagues de chaleur précoces qui entraînent un déficit de production en début de saison et, à la suite de l'été, ce dernier peut se combler si les conditions redeviennent plus clémentes.

Les animaux d'élevage sont-ils sensibles à ces événements climatiques ?

Les animaux d’élevage vont subir des stress – appelés stress thermiques – et ils vont devoir dépenser de l'énergie pour réduire leur température corporelle. Les vaches laitières, notamment, ne sont pas génétiquement prêtes et destinées à réduire leur température corporelle, mais plutôt à produire du lait. C’est pourquoi l’énergie supplémentaire dépensée pour réduire leur température et la réguler se fait au détriment de la production de lait. Lorsqu'il fait chaud, les vaches laitières mangent moins et sont donc moins productives.

Il est important, aussi bien pour le bien-être animal que pour l'économie de la production agricole, de faire attention à ce stress thermique. Il est nécessaire de continuer à travailler sur le bien-être animal dans les prairies, avec la présence d’arbres, de haies et d'ombrage. Dans les bâtiments d'élevage, il faut installer, par exemple, des ventilateurs, des brumisateurs et des douches. Instaurer un décalage de la nutrition au cours de la journée en privilégiant une nutrition plutôt à la fraîche, le matin ou le soir, pour éviter l’échauffement corporel par la digestion des animaux d’élevage en journée.

Les vaches laitières sont les plus sensibles aux fortes chaleurs, tandis que les vaches à viande, les moutons et les chèvres le sont beaucoup moins. Chez les poules, on peut observer une baisse du taux de ponte localement, notamment dans les bâtiments d'élevage qui ne sont pas trop ventilés, qui ne sont pas forcément adaptés à ces fortes chaleurs et qui peuvent provoquer parfois de la mortalité. Depuis 2003, les éleveurs travaillent sur l'amélioration de ces bâtiments et sur l'anticipation et la gestion du cheptel lorsqu'il y a des vagues de chaleur.

« Le principal aspect négatif des vagues de chaleur tardives est le retard de la mise en dormance de nos forêts. »

Le principal aspect négatif des vagues de chaleur tardives est le retard de la mise en dormance de nos forêts, surtout si les douceurs continuent jusqu’en octobre. Les écosystèmes se fatiguent, car leur cycle régulier de mise en repos n'est pas respecté. La chute des feuilles des arbres est retardée ; ils doivent alors utiliser l’eau de pluie pour maintenir leurs feuilles, retardant la saison de recharge des nappes phréatiques qui commence à partir du moment où les arbres n’ont plus de feuilles.

Ces chaleurs tardives dans la saison impactent également l’alimentation des animaux, provoquant le retard de pousse de la prairie. Si le printemps a été suffisamment humide et qu’il y a assez de réserves dans les étables, ce retard peut être comblé. Cependant, les impacts sont beaucoup plus conséquents lorsqu’il y a des vagues de chaleur entre les mois de juin et août – pendant les floraisons et les implantations des végétaux – qu’au mois de septembre.

La sécheresse agricole risque-t-elle d’être historique cette année ?

Cette sécheresse n’est pas un record, elle est modérée, mais fortement accélérée par la canicule du mois de juin, qui a augmenté l'évaporation et la transpiration, desséchant nos écosystèmes. Normalement, après les orages et le retour de la fraîcheur, cette évaporation diminue et les précipitations complètent le déficit, mais, malheureusement, nous n'avons pas eu cette chance-là.

Les orages ont été trop ponctuels, les précipitations peu nombreuses et au final, le déficit hydrique s'est accentué, c'est-à-dire qu'il y a plus d'évaporation et de transpiration que de précipitations qui arrivent dans les écosystèmes. La sécheresse continue de s'accentuer, mais il faudra surveiller le retour de la pluie pendant le reste de la saison.

« Nous avons besoin de nouvelles variétés de blé ou de maïs, de nouvelles races de vaches et de nouveaux cépages pour la vigne qui puissent s'adapter aux fortes chaleurs. »

Face aux sécheresses et aux canicules, certaines mesures peuvent être immédiates, comme rentrer les animaux dans un bâtiment d'élevage, l’irrigation, l'ombrage sur les courgettes et les tomates, évitant l’accentuation des stress hydriques et thermiques sur nos potagers et nos maraîchers. On met parfois du talc blanc sur les arbres pour limiter l’échauffement des feuilles et des fruits ; on le retrouve notamment sur les pommes.

Ce sont des mesures d'urgence, mais avec l'accentuation de la fréquence de ces canicules, il y a un moment où les mesures d'urgence, qui sont aussi coûteuses, ne sont plus suffisantes. Il faut travailler sur des mesures de fond qui se déclinent en plusieurs aspects.

Concernant la génétique, nous avons besoin de nouvelles variétés de blé ou de maïs, de nouvelles races de vaches et de nouveaux cépages pour la vigne qui puissent s'adapter aux fortes chaleurs. Dans le sud de la France, on pourrait même changer d'espèces et, dans ce cas, c’est toute l'économie de la filière qui doit se mettre en place.

En réalité, le changement d'espèces est très coûteux et il prend beaucoup de temps. En général, pour développer une filière, il faut à peu près 30 ans pour que celle-ci devienne économiquement intéressante, donc on est très en retard par rapport à l'évolution de l'aire de répartition de nos cultures, c’est ce qu'on appelle la biogéographie.

« Le débat ne doit pas être seulement centré sur l'irrigation ou les mégabassines ; il faut absolument le coupler à une évolution paysagère et une évolution agricole. »

Si elle est raisonnée, l'irrigation peut être intéressante, basée ou non sur des systèmes de retenue d'eau qui peuvent être des mégabassines. Mon problème n'est pas forcément la retenue d'eau ou la volonté d'avoir plus d'eau pour l'agriculture, car il est nécessaire d’avoir plus d’eau dans un contexte de changement climatique et d'évolution de la température. La question n’est pas juste de savoir s’il faut retenir l’eau, l’utiliser et irriguer, mais plutôt « pourquoi, pour quelle production et comment ».

Une fois qu’on a cette irrigation et ces retenues d’eau, il faut absolument travailler sur l'évolution profonde du système agricole. Il est inutile de travailler sur l’irrigation si l'on continue à produire exactement de la même façon, avec les mêmes variétés et les mêmes filières sur un territoire. C’est ce qu’on appelle une mal-adaptation.

Il faut travailler sur des irrigations de résilience ou de l’irrigation raisonnée. Tout en ayant des retenues d’eau, il est essentiel de mettre en place des systèmes d'irrigation moins coûteux en eau et de changer les filières. On peut remplacer les cultures de maïs par du tournesol, du sorgho ou encore de l’olive, pour avoir une production beaucoup plus rémunératrice.

Le plus important est de travailler sur le sol, le principal et le seul réservoir d'eau pour les plantes. Un sol vivant stocke plus d'eau, c’est pourquoi il va falloir apprendre à diminuer le labour et l’utiliser qu'en cas d'extrême urgence, telle que l’invasion de mauvaises herbes (les adventices). Il faut absolument un couvert végétal permanent sur la parcelle, même s'il n'est jamais récolté car, souvent, entre deux cultures, on n’a plus de sol nu. Des sols plus vivants passent aussi par l'introduction de légumineuses dans les rotations qui sont des fertilisants naturels.

À long terme, il faut aussi travailler sur les paysages car, entre 1950 et 2000, le remembrement a simplifié nos paysages et l’écoulement de l’eau s’est accéléré, notamment avec l’expansion des villes et la bétonisation. Aujourd’hui, les paysages sont plus séchants et plus exposés au vent et au soleil. Qu’ils soient urbains ou agricoles, il est nécessaire de les recomplexifier et l’hydrologie régénérative consiste à façonner les paysages pour ralentir la course de l'eau et lui laisser le temps de s'infiltrer, en installant à nouveau des mares, des retenues collinaires, des haies bien placées, des murets ou encore des arbres isolés pour couper du vent. Le sens des semis et des plantations des cépages pour la vigne peuvent faire barrière à l’écoulement de l’eau sur une pente et laisser ainsi plus de temps à l’eau de s’infiltrer dans le sol, notamment en cas d'orage diluvien en été.

Le débat n'est pas seulement centré sur l'irrigation, les retenues collinaires ou les mégabassines ; il faut absolument le coupler à une évolution paysagère et une évolution agricole. C’est beaucoup plus complexe que ce que l’on peut voir à la télévision où la seule question posée est « pour ou contre les mégabassines ? ». Je ne suis ni pour ni contre, cela dépend de ce qui est déployé à côté de cette irrigation et pour éviter que le système agricole consomme encore plus d'eau et qu'il se limite lui-même dans cette consommation d’eau. L'idée est de garder cette eau uniquement en cas d'urgence et en cas de sécheresse, c'est très important avec les événements en cours.

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« La France subit une vraie saison des vagues de chaleur » - Serge Zaka

Quels sont les impacts des chaleurs précoces sur les cultures et le bétail et comment assurer notre souveraineté alimentaire ?

^{Lucie Touzi (Élucid)}

Lombard Street - Walter Bagehot - podcast et résumé du livre - Élucid

#économie #politique #finance

Cet ouvrage, souvent considéré comme la Bible des banquiers centraux, constitue la première analyse des fondations du système financier encore en place aujourd’hui. L’auteur y décrit le fonctionnement de la finance, en se basant sur des exemples concrets, et met en lumière les fragilités et les forces des mécanismes à l’œuvre. Deux cent cinquante ans après, ces écrits sont riches d’enseignements. Les relire à la lumière des récentes crises financières et des politiques monétaires qui prévalent depuis plus de dix ans permet de comprendre que les dangers et les précautions qu’il aurait fallu prendre étaient parfaitement identifiés dès l’origine.

Podcast dans mon partage

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Lombard Street - Walter Bagehot

Comment remédier aux crises financières ? En 1873, Walter Bagehot analysait le rôle des banques centrales en cas de crise

^Élucid