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La politique du virus: ce que révèlent les documents fuités de l’État allemand (RKI Files)
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Ce que montrent les divers documents allemands, c’est le paradoxe d’une « science » qui permet de passer de la politique fondée sur les preuves aux preuves fondées sur la politique. Ce faisant, la gestion de la pandémie du Covid illustre jusque dans de moindres détails la façon dont certains experts et intellectuels peuvent collaborer au soutien d’un État répressif au nom de la « science ».

Si au moment de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la « sûreté » signifiait d’abord la « protection de l’individu contre les arrestations et détentions arbitraires », c’est-à-dire la protection du citoyen contre le pouvoir potentiellement illimité de l’État, le régime d’urgence de la politique pandémique a contribué à la transition politique de la sécurité vers la « sûreté de l’État » (Hennette Vauchez, 2022, p. 64).

La normalisation de l’état d’urgence mène ainsi à une restriction progressive des libertés et des droits fondamentaux, à un paternalisme affirmé des élites politiques menant une « guerre » contre des ennemis de l’État. Dans cette optique, qu’il s’agisse du virus, du terrorisme, du conspirationnisme, des ennemis de la démocratie ou des représentants d’extrême-gauche ou d’extrême-droite, toute critique politique, tout débat scientifique, tout discours critique risque d’être défini comme menace pour la sécurité de l’État (ibid., p. 55).

L’actuelle ministre de l’Intérieur allemande, Nancy Faeser, a d’ailleurs récemment illustré ce virage sécuritaire de la manière la plus claire et la plus orwellienne qui soit, dans le cadre d’une « loi de promotion de la démocratie » : « Ceux qui se moquent de l’État doivent faire face à un État fort » (Mangold, 2024). Et comme nous le constatons au quotidien, depuis la pandémie ce tournant autoritaire de l’État peut compter sur le soutien indéfectible de journalistes, d’experts scientifiques et d’intellectuels qui œuvrent ainsi pour la normalisation et la durabilité de l’état d’urgence.