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« Le droit est devenu l'arme principale du capitalisme extractif » - Anne-Marie Voisard - Élucid


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Laurent Ottavi (Élucid) : Pouvez-vous rappeler ce qu’est le livre Noir Canada et ce qu’il mettait en cause ?

Anne-Marie Voisard : Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique, cosigné par Alain Deneault, William Sacher et Delphine Abadie, est un ouvrage tristement fameux au Québec, en raison des poursuites en diffamation pour 11 millions de dollars qu’il a valu à ses auteurs et son éditeur. Publié en 2008 aux éditions Écosociété, une maison d’édition indépendante et engagée basée à Montréal, Noir Canada prend à contre-pied l’image de bienfaiteur que le Canada cultive sur la scène internationale, celle d’un pays vertueux, humanitaire, et « ami » du continent africain.

Nourri par une documentation internationale très abondante, l’ouvrage recense et analyse un grand nombre de cas allégués d’abus, de violations de droits, de corruption, voire de crimes, dont se rendraient responsables certaines sociétés extractives canadiennes opérant en Afrique, et ce dans une impunité quasi totale. Surtout, Noir Canada cherche à lever le voile sur la manière dont l’État canadien soutient ces industries, tant sur le plan diplomatique que financier et juridique, en dépit d’allégations très graves sur les impacts qu’auraient leurs activités à l’étranger. Ce n’est pas un hasard si 75 % des entreprises extractives mondiales étaient enregistrées au Canada au moment de la publication de l’ouvrage. Le Canada est un véritable paradis judiciaire et fiscal pour les compagnies minières qui y établissent leur siège social.

Comme ils le précisent dans leur introduction, les auteurs de Noir Canada n’ont jamais eu pour prétention de se substituer à la justice. On ne saurait attendre de chercheurs indépendants qu’ils départagent dans l’absolu le vrai du faux quant à une litanie d’allégations sérieuses et circonstanciées pesant sur de très nombreuses sociétés canadiennes présentes en Afrique, notamment, dans des contextes où des conflits sanglants, des expropriations violentes et de multiples exactions sont en grande partie motivées par une ruée vers les ressources naturelles. Leur démarche consistait plutôt à susciter un débat public, en interpellant les citoyens canadiens – dont l’épargne est bien souvent investie dans cette industrie à travers des produits d’épargne-retraite ou des fonds de pension – et en exigeant des autorités canadiennes qu’elles mettent sur pied une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur toutes ces allégations.

Élucid : Comment et pourquoi les auteurs et les éditrices se sont-ils retrouvés sur le banc des accusés ? Quelles ont été les réactions face à ces attaques en justice et quelle évolution législative cette affaire a-t-elle entraînée ?

Anne-Marie Voisard : La première mise en demeure, celle de Barrick Gold, nous est parvenue par huissier avant même le lancement du livre. Elle était de nature à anéantir toute velléité de courage. On y lisait que la mise en circulation « ne serait-ce qu’une seule copie » [sic] de Noir Canada, dont le lancement était prévu le lendemain, vaudrait à chaque membre du conseil d’administration d’Écosociété, aux auteurs, ainsi qu’à « toute personne qui contribuerait à propager davantage ces fausses allégations » d’être poursuivis pour « dommages et intérêts substantiels ». Ce ne fut là que le prélude d’une correspondance juridique foisonnante, parfois burlesque, toujours intimidante.

La suite appartient à l’histoire. Dans les semaines qui suivirent la sortie de Noir Canada, au printemps 2008, deux sociétés minières canadiennes citées dans le livre, Barrick Gold et Banro Corporation, intentèrent respectivement au Québec et en Ontario des poursuites en diffamation totalisant 11 millions de dollars contre Écosociété et ses trois auteurs.

Sur la scène politico-législative, l’affaire joua un rôle de catalyseur dans la mobilisation citoyenne en faveur d’une loi contre les poursuites-bâillons. Écosociété et ses auteurs reçurent l’appui moral et financier de dizaines de milliers de citoyens, de 500 professeurs et de plusieurs dizaines de juristes, dans leur plaidoyer en faveur d’une réelle protection des conditions du débat public.

En juin 2009, l’Assemblée nationale du Québec adopta la Loi modifiant le Code de procédure civile pour prévenir l’utilisation abusive des tribunaux et favoriser le respect de la liberté d’expression et la participation citoyenne aux débats publics. Pour Écosociété, la « victoire » fut un peu amère. Le législateur avait fait preuve d’un réformisme conservateur. Le régime général du droit de la diffamation, qui de l’avis de plusieurs est le nerf de la guerre, ne fut pas modifié en substance. Le droit à la réputation conserva sa portée excessive, l’espace de la liberté de critique demeurant restreint, et les causes d’intérêt public, assujetties à cette norme liberticide du « raisonnable » (1).

La loi ne permettra d’ailleurs pas aux défendeurs de Noir Canada de faire rejeter la poursuite de Barrick Gold. En 2011, le tribunal reconnut qu’elle présentait une « apparence d’abus », mais accorda néanmoins à la minière son droit à un procès de 40 jours. Procès qui n’aura jamais lieu, puisqu’après trois ans de procédures – mille jours à redécouvrir tout le génie de Kafka – les auteurs et Écosociété se résignèrent à signer un règlement hors cour pour mettre fin aux poursuites. Le livre fut retiré du marché. Il entra alors dans une autre histoire, celle du contentieux immémorial du livre avec le pouvoir.

« L’affaire Noir Canada ne fait que révéler, comme sous l’effet d’une loupe grossissante, les logiques profondes qui traversent l’institution judiciaire lorsque celle-ci croise la raison marchande. »

L’affaire Noir Canada révèle, écrivez-vous, les affinités électives entre la raison du droit et la raison des affaires. En quoi est-elle une exagération, et non pas une exception, qui nous renseigne à ce titre sur les rapports de pouvoir et de domination dans nos sociétés ?

Tout dans cette affaire avait quelque chose d’excessif, ne serait-ce qu’en raison de la démesure absolue des rapports de force entre les parties : opposant, d’un côté, un petit éditeur indépendant et des chercheurs aux moyens dérisoires ; de l’autre, la première société aurifère du monde, une multinationale tentaculaire, disposant de milliards en chiffre d’affaires et d’armées d’avocats à sa solde. Ce face-à-face improbable tenait par moments de la caricature – avec des coups de théâtre nombreux, des réclamations abusives, une mobilisation débridée de la procédure et des avocats rappelant, par leur rhétorique belliqueuse et leur théâtralisation du droit, les lithographies de Daumier.

La position antagonique des acteurs sur l’échiquier politique contribuait aussi à donner à cette affaire des allures de « guerre des Dieux », suivant la formule de Max Weber, soit un conflit insurmontable entre des visions du monde inconciliables. D’un côté, un projet intellectuel critique, porté par des philosophes et une maison d’édition dont tout le catalogue interroge les fondements du capitalisme avancé ; de l’autre, une multinationale parmi les plus controversées du secteur extractif mondial.

En raison du caractère exceptionnel de l’affaire, il pourrait être tentant d’y voir un cas isolé, de la reléguer au rang des irrégularités du système. J’ai défendu au contraire que si l’affaire Noir Canada nous a bel et bien offert un théâtre de la démesure, elle n’en est pas moins exemplaire. Mieux : elle ne fait que révéler, comme sous l’effet d’une loupe grossissante, les logiques profondes qui traversent l’institution judiciaire lorsque celle-ci croise la raison marchande.

L’affaire Noir Canada révèle les affinités électives entre la raison du droit et la raison des affaires : une proximité de langage, de références, de visions du monde, entre le monde juridique et celui de la grande entreprise. C’est en cela qu’elle n’est pas une exception, mais une exagération : un moment où les rapports de force deviennent si visibles qu’ils éclairent, par contraste, le fonctionnement normalisé d’un ordre qui se dit neutre, mais qui penche souvent du côté des puissants.

Pourquoi avoir intitulé votre le livre le « droit du plus fort ». Cela a-t-il un rapport avec le fait que la procédure judiciaire, écrivez-vous, agit tel un « contre-droit » ?

Durant les cinq années qu’aura duré cette affaire, nous nous sommes retrouvés moins en procès que soumis à la procédure judiciaire, puisque malgré de nombreuses audiences devant les tribunaux, jamais les parties ne se seront formellement adressées à un juge quant au fond de cette affaire. Or, nous avons tôt fait de découvrir un système judiciaire à deux vitesses, entièrement assujetti à l’argent, et une « justice » dont les pleines formes ne sont accessibles qu’aux riches.

Car le système de justice dont nous disposons au Québec et au Canada demeure encore très largement inaccessible pour le contribuable moyen. Ce qu’il en coûte aujourd’hui de se défendre en justice est de nature à fragiliser économiquement, voire à acculer à la faillite, quiconque se voit contraint d’assurer une défense, avant même qu’il n’ait pu s’adresser formellement à un juge.

À l’inverse, du moment que les moyens de la partie adverse sont pour ainsi dire illimités, celle-ci a tout le loisir de mobiliser la procédure dans une guerre d’usure, moins pour faire valoir ses droits que pour nier ceux d’autrui. Pire encore, elle se découvre un ensemble de droits sur la partie défenderesse : l’astreindre à des interrogatoires hors cour interminables, la mettre en demeure de répondre dans l’urgence à des requêtes de toute nature, l’intimer de fournir dans les plus brefs délais une myriade de documents ou la sommer de se plier à un calendrier qu’elle n’en finit plus de bousculer arbitrairement. Si bien que, avant même qu’il ait pu s’adresser à un juge, la procédure prend, pour qui la subit, toutes les allures d’un châtiment.

C’est en ce sens que j’ai parlé dans Le droit du plus fort d’un contre-droit. Un dispositif qui se retourne contre ses propres promesses et qui, plutôt que d’atténuer le déséquilibre des forces entre les parties, exacerbe au contraire ces déséquilibres, jusqu’à introduire des dissymétries parfois insurmontables.

Mais l’expression le droit du plus fort ne renvoie pas uniquement à cette expérience de la procédure. Elle désigne plus largement, dans nos sociétés néolibérales, un ordre juridique qui tend à défendre l’ordre propriétaire et à faire valoir une raison qui impose de penser les choix collectifs à l’aune d’une seule loi – celle du marché – au profit des intérêts privés d’une poignée de possédants. Ce droit offre aussi tout un arsenal de dispositifs juridiques destinés à réprimer la contestation citoyenne et politique. À réprimer ceux-là mêmes qui, devant les constats des failles, voire des faillites de l’État de droit, prennent sur eux d’en analyser les ressorts, de dévoiler des malversations ou des crimes, ou de couler des documents qu’ils jugent d’intérêt public. Et qui, dans un retournement pervers digne de la fable Les animaux malades de la peste de La Fontaine, se retrouvent au banc des accusés, tandis que les termes du débat ont été fallacieusement inversés.

Qu’est-ce que la « diffamania » ?

Dans Le droit du plus fort, j’emploie ironiquement le terme « diffamania » pour désigner une pathologie contemporaine marquée par une défense d’autant plus obsessionnelle de la « réputation » que l’honneur qu’il s’agit de défendre est cousu de toute pièce. Le diffamaniaque, figure conceptuelle de cette époque, est celui qui s’érige en victime dès qu’on égratigne l’image qu’il cherche à imposer de lui-même. Il brandit la diffamation comme une arme, dans une logique où l’honneur n’est plus fondé sur une quelconque dignité morale, mais sur la mise en scène d’un prestige fabriqué (parfois à coup de millions). Cette figure conjugue cynisme, paranoïa et instrumentalisation du droit à des fins de domination. Elle prospère dans un monde où la reconnaissance sociale est réduite à la réputation, où la vérité cède devant l’image, et où la justice elle-même se trouve enrôlée au service d’intérêts privés. La diffamania n’est donc pas une simple sensibilité blessée : elle est le symptôme d’un imaginaire néolibéral où toute critique devient un risque pour les affaires – et toute mise en lumière, une offense.

Dans ce procès, nous nous sommes retrouvés face à une entreprise multimilliardaire qui voulait faire reconnaître en justice le fruit de ses investissements en image, en philanthropie stratégique et en relations publiques, comme correspondant ni plus ni moins à la valeur marchande de sa réputation (bilans financiers à l’appui). Une réputation quantifiable, en somme, et surtout, indemnisable. Il ne s’agissait plus de savoir si nos propos étaient fondés, ni même si un débat public était légitime, mais de trancher si une multinationale pouvait être contredite sans qu’un dommage — évalué à plusieurs millions de dollars — ne lui soit automatiquement reconnu.

Le diffamaniaque ne cherche pas la vérité, ni même la réparation d’un préjudice réel : il réclame un prix pour l’atteinte à son vernis de façade. Cela révèle la culture foncièrement antidémocratique dont il est imprégné, lui à qui rien ne semble moins naturel que de faire taire les critiques qui lui sont adressées à coup de lettres d’avocats et de poursuites en diffamation.

« La violence de classe d’une petite poignée de riches ne peut s’exercer sans la complicité de ces avocats, qui acceptent de fermer les yeux sur les comportements les plus moralement répréhensibles de leurs clients, au nom d’une conception purement instrumentale du droit. »

Vous soulignez l’emprise du néolibéralisme sur le droit, qui s’apparente d’après vous aujourd’hui à une guerre continuée par d’autres moyens. Comment cela se manifeste-t-il ?

Le droit n’est pas seulement la cible, au même titre que d’autres institutions, des réformes néolibérales. Il en est aussi le moteur, le terrain privilégié, le langage de prédilection et l’arme principale. L’interpénétration des champs de l’économie financiarisée et du droit est aujourd’hui triplement fortifiée, par les acteurs de l’économie mondiale, par les grands cabinets d’avocats, mais également par les États eux-mêmes, qui n’ont eu de cesse d’organiser un transfert de la fonction de justice vers le secteur privé (notamment en favorisant l’explosion de l’arbitrage privé) et d’opérer des réformes structurelles de leur droit pour mieux satisfaire les attentes des investisseurs.

Pour une certaine oligarchie, la bataille pour asseoir ses intérêts, imposer sa « raison » et supprimer ce qui fait obstacle au règne de l’intérêt privé s’est largement transposée sur le terrain du droit.

Depuis les années 1980, les avocats d’affaires, ainsi que les grands cabinets où ils se trouvent concentrés, sont devenus des acteurs incontournables de la financiarisation accélérée de l’économie et de la montée en puissance des multinationales. L’endoctrinement de ces juristes au service des valeurs et des intérêts du pouvoir privé est profond. Pour satisfaire les demandes et les intérêts de leur riche clientèle d’affaires, ils sont prêts à contourner les règles de l’État, à multiplier le lobbying législatif, à manipuler le droit ou à faire faire évoluer la jurisprudence à l’avantage de leurs clients.

La convergence d’intérêts entre l’oligarchie financière et toute une classe de « juristes du marché » est désormais bien consolidée. Le langage, l’argumentation et la stratégie juridiques font désormais partie de l’arsenal des détenteurs du pouvoir économique, tandis que les préoccupations, les cadres de référence et la vision du monde de ces derniers sont parvenus à être diffusés, internalisés et normalisés dans tout l’appareil de production et d’application du droit. En fait, la violence de classe d’une petite poignée de riches ne peut aujourd’hui s’exercer sans la complicité et la collaboration de ces avocats, qui acceptent – en échange d’honoraires exorbitants – de défendre ou de fermer les yeux sur les comportements les plus moralement répréhensibles de leurs clients, au nom d’une conception purement instrumentale du droit.

Au Québec et au Canada, par exemple, les accointances sont profondes entre l’industrie extractive, les grandes firmes d’avocats, mais aussi avec la classe politique. Elles sont incarnées et soudées par une multitude de trajectoires professionnelles croisées, de réseaux d’intérêts communs, une même vision du monde, des mêmes valeurs… Il en résulte une perversion très profonde, qui se donne à voir de manière très décomplexée, des ressorts éthiques de la Justice, des conceptions et des finalités du droit, du langage et des catégories juridiques. Tout mon essai s’attache à montrer combien la raison des affaires s’est durablement enracinée dans tout l’ordre juridique, au point d’y proliférer avec un naturel déconcertant.

« Le droit permet, d’une main, l’accumulation indécente de richesses par une poignée d’extracteurs et de spéculateurs, et de l’autre, il relègue une multitude de vies à une position de subalternes dans l’ordre juridique. »

Au-delà des enjeux juridiques que soulève votre ouvrage, vous semblez viser une critique plus fondamentale : celle d’un ordre économique, politique et symbolique qui rend possible – et tolérable – l’expropriation violente des ressources et des corps. Cette violence légale appelle-t-elle, selon vous, une remise en cause du rôle que joue le droit dans nos sociétés ?

En Afrique, les exploitations minières canadiennes sont le point de rencontre de violences multiples, diverses, réitérées, cumulatives. Une violence qui n’est pas qu’une simple « externalité », un dommage collatéral et malencontreux du pillage des ressources, mais l’un de ses aspects structurels et structurants. Les torts causés sont proprement incommensurables : abus, incidents, morts, destructions, exactions violentes à l’endroit des communautés environnantes, violations de droits humains, notamment dans le contexte d’évictions forcées et de déplacement de population.

La mine de North Mara, en Tanzanie, par exemple, est depuis son acquisition par la société aurifère canadienne Barrick Gold le théâtre répété d’actes d’une extrême violence – viols, passages à tabac, mutilations, meurtres – perpétrés par les forces de sécurité et de police à l’encontre de la population locale. Des chercheurs d’or locaux, en particulier, ceux qu’on appelle des « mineurs artisanaux » périssent à intervalle régulier sous les balles des forces de police avec lesquelles la filiale contracte des accords de sécurité.

Or, dans une narration héritée des représentations coloniales sur la nature primitive des Africains, ces « mineurs artisanaux » - désarmés et réduits à une précarité extrême – sont dépeints par la minière comme des assaillants agressifs, incontrôlables, dangereux, violents, et elle les désigne dans ses communications internes ou destinées à la presse comme des intrus [intruders], des illégaux [illegals]. Cette terminologie n’est d’ailleurs pas propre à l’industrie ; on la retrouve aussi abondamment dans la littérature produite par la Banque mondiale ainsi que dans la correspondance diplomatique canadienne.

C’est là, précisément, que le droit entre en cause. Non pas comme garant imparfait d’un ordre juste, mais comme opérateur actif d’un ordre économique, politique et symbolique fondé sur la dépossession. Car c’est bien au nom du droit — du droit de propriété, du droit contractuel, du droit de l’investissement — que s’organise aujourd’hui l’expropriation violente des ressources, et que s’énonce le verdict d’illégalité qui frappe des milliers d’Africaines et d’Africains. Ce droit, loin de tempérer la brutalité du capitalisme extractif, en constitue l’un des instruments les plus puissants. Il permet, d’une main, l’accumulation indécente de richesses par une poignée d’extracteurs et de spéculateurs, et de l’autre, il relègue une multitude de vies à une position de subalternes dans l’ordre juridique — des vies qu’on peut déplacer, discipliner, éradiquer, sans que cela ne trouble l’ordre établi. Des vies rendues négligeables, dans un monde juridiquement structuré pour qu’elles le demeurent.

Une telle réalité oblige à repenser le droit non plus comme le garant d’un cadre de justice neutre, mais comme un langage de pouvoir parmi d’autres — souvent l’un des plus efficaces. Sortir de cette illusion suppose de desserrer l’emprise du droit sur nos imaginaires politiques, de refuser d’en faire le dépositaire exclusif du juste et du légitime, de s’autoriser à penser au-delà du droit – et parfois, contre lui – pour faire valoir, envers et contre tout, une exigence inconditionnelle de justice.

Propos recueillis par Laurent Ottavi.

Notes

(1) Véritable clé de voûte de la procédure civile, la « personne raisonnable » désigne ce modèle abstrait et idéal de référence à l’aune duquel on juge de la responsabilité civile. Dans Le droit du plus fort, je m’attarde longuement sur la manière dont cette injonction au « raisonnable » agit tout au long de la procédure judiciaire tel un constant rappel à l’ordre : écrire en auteur raisonnable, publier en éditeur raisonnable, philosopher en penseur raisonnable, questionner, critiquer, se prévaloir de sa liberté de parole, certes, mais raisonnablement. Agiter cet épouvantail est une manière commode de rejeter ceux qui exercent leur sens critique hors du champ de la discussion raisonnée, à l’heure où le mot d’ordre est celui du consentement au réel tel qu’il se donne à voir.

elucid.media/democratie/le-dro…

"A CT scan of the man’s abdomen showed a foreign object that seemed to have pierced his stomach and ended up in his abdominal cavity."
#cringe #medical #gross #food #weird #weirdnews #offbeat #odd #sick #nasty
odditycentral.com/news/doctors…

A friend’s son took this photo. Basically a bunch of teenagers taped duct tape onto their pant legs sticky side out and ran around in some open grassland. They did this — just because. I keep meaning to show this to my company HSE department to show we aren’t over-reacting to ticks after all. This is from Marin County about a few weeks ago.


m.ai6yr.org/@hisstogramma/1147…

Yes, just pay the ranchers for the tiny number of cattle they lose to #wolves. Pay bounties if they allow a den with pups on their land. We know from experience this works, #Colorado! It’s a very cheap program, it transforms the attitude of ranchers toward wolves, heals the pointless conflict and brings them on board with the ecological goal.

From: @coloradosun
mstdn.social/@coloradosun/1148…

Mount Rainier National Park today (Sunrise Mountain and Sunrise from the Visitor Center). Learn more at nps.gov/mora/index.htm and nps.gov/mora/planyourvisit/sun… and #mountrainier #interpretation #nps #nationalparks #publiclands #photography #landscapephotography #summer Image credit National Park Service #snow #wawx #trees #mountain #sunrise #subalpine #flag #meadow

Jessica Simpson - When You Told Me You Loved Me


"When You Told Me You Loved Me" by Jessica Simpson is a heartfelt ballad that beautifully captures the emotions of love and vulnerability. With its poignant lyrics and Simpson's soulful delivery, this track from the album "Irresistible" resonates with anyone who has experienced the complexities of romance.

¸.•★´¸.•´¨)★ ¸.•¨)★
(¸.•´★ (¸.•´ .•★´ : (´¸.•
´¯`•★ .....This is a song I love too much ..•★´¸.•´¨)★ ¸.•¨)★

🎵 L Y R I C S 🎵:
Was doesn't mean anything to me
Come, show me the meaning of complete
Where did our love go wrong?
Once we were so strong
How can I go on?

When you told me you loved me
Did you know it would take me the rest of my life
To get over the feeling of knowing a dream
Didn't turn out right
When you let me believe
That you weren't complete without me by your side
How could I know?
That you would go, that you would run
Baby, I thought you were the one

Why can't I just leave it all behind?
I felt passion so bright that I was blind
Then something made me weak
Talking in my sleep
Baby, I'm in so deep and you know I believe

When you told me you loved me
Did you know it would take me the rest of my life
To get over the feeling of knowing a dream
Didn't turn out right
When you let me believe
That you weren't complete without me by your side
How could I know?
That you would go, that you would run
Baby, I thought you were the one

Your lips, your face, something that time just can't erase
My heart could break all over again

When you told me you loved me
Did you know it would take me the rest of my life
To get over the feeling of knowing a dream
Didn't turn out right
When you let me believe
That you weren't complete without me by your side
How could I know?
That you would go, that you would run
Baby, I thought you were the one

Album Artist: Jessica Simpson
Album(s): Irresistible
Written by: Billy Mann, Walter Afanasieff
Music genre(s): Pop
Released: 2001
Decade for first release: #2000sMusic

#JessicaSimpson #Irresistible #whenYouToldMeYouLovedMe #Pop #2000sMusic #love #vulnerability

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In March 2017 I predicted the trans madness would be over in “5-8 years.” It’s been 8 years now and things are finally turning around, although it’s far from over. Read my predictions here: blog.ninapaley.com/2017/03/23/…

current mood: youtube.com/watch?v=A0uYoWyVIn…

@Phil

The Rancher's Wife

A blonde city girl, named Amy, marries a Colorado rancher.

One morning, on his way out to check on the cows, the rancher says to Amy: “The insemination man is coming over to impregnate one of our cows today, so I drove a nail into the 2 by 4 just above where the cow's stall is, in the barn. Please show him where the cow is when he gets here, OK?"

The rancher leaves for the fields.
After a while, the artificial insemination ...

in reply to HunDriverWidow

man arrives and knocks on the front door. Amy takes him down to the barn.

They walk along the row of cows and when Amy sees the nail, she tells him, "This is the one right here."
The man, assuming he is dealing with an air head blond, asks, "Tell me lady, cause I'm dying to know, how would YOU know that this is the right cow to be bred?"
"That's simple," she said. "By the nail that's over its stall," she explains very confidently.

Laughing rudely at her, the man says,

contribution from my son:

A house painter cheats his clients by thinning out the paints and keeping the profits. One day he is hired to paint a church. As usual, he thins out the paints in order to overcharge his client. He's standing on a ladder admiring his handiwork when a bolt of lightning from a cloudless blue sky knocks him to the ground and a sudden torrential downpour washes all the paint off the church.

Realizing the significance of these events, he calls out, “Oh Lord, I am truly sorry for my transgressions. How can I show my remorse?”

The Heavens part and he hears a Divine Voice say, “Repaint! Repaint and thin no more.”

Emmanuel Florac reshared this.

Do you make #notes? Wanna do it from within your #shell? In files located _anywhere_? Without switching tabs, apps, directories? Then search across all these notes files wherever they are _without_ grepping your _entire system_?

HAMNT - hyper aggressively minimal note taking... app.
github.com/tezoatlipoca/hamnt?…

New and improved with v0.3 flavor!
github.com/tezoatlipoca/hamnt/…

#linux #windows #notes #apps #FOSS

change of topic and world events, how if your relationship with woman going?

am friendly but after i was accused of sexual harassment, i stop been flirty, walk away from them and finally there are a few who i just said hi and a comment in conversation and bereded me, so they are dead to me, i ignore their very existence.

i wish to start a family in the future but, i don't want a relationship with a woman that way, fuck dating, the last few times i had sex, i end up paranoid of pregnancy.

Something I realized about separating responsibility from authority is that it creates an endless cycle of apathy and degradation.

If you have responsibility for something but no authority and a problem happens, you just want to the problem to go away as fast as possible. But since you have no authority there’s nothing you can do to prevent other problems from happening.

So you just become apathetic and lazy & you just want to “make it to Friday” endlessly. And that’s why nothing gets better.

archive.ph/QDBjS "What happened wasn’t just emotional manipulation, she says. It was sexual abuse. “We were 17, 18, 19 years old. Vulnerable. Undressed. There were no warnings, no separate stalls. And suddenly there’s a man right next to you, fully intact, fully exposed.”
And if you think that language is harsh, she has a response for you. “Anyone who attempts to normalize that or silence women who object to it is a sexual predator,” she says simply. “Call it what it is.”
Gaines is clearly done with being told that her concern for women’s safety is “hate.” She’s done with the gaslighting, the guilt-tripping, the “restorative justice circles” where young women are made to feel like monsters for recognizing their own vulnerabilities when men enter their private spaces. :

Estaba leyendo que se estima que aproximadamente un 30% del contenido musical de Deezer es generado por IA. Probablemente en Spotify pasa lo mismo, además de que Spotify los sugiere por sobre artistas reales.

Hay una banda (la de la imagen) generada por IA en Spotify que tiene 500 mil oyentes mensuales, lo que genera 200USD por mes.

Todo indica que en el futuro (demasiado) cercano las plataformas de streaming de música estarán completamente basadas en música generada por IA, pagando menos comisión a artistas reales.

in reply to francisco@localhost:~$ 🐧

@fcoarias, bueno, aunwue fake bands siempre han existido, mucho tiempo antes de AI. Por ejemplo, asi de pronto, Boney M, Koko Mia y otros, donde se usaba algunos chavales carentes de talento, para que actuaban con play back en el escenario.

La industria discografica ha hecho mucho daño a la musica y el arte durante mucho tiempo. Pujando estrellitas incapaz de cantar o tocar alguna nota derecha sin samplers y electronica, mientras artistas verdaderos están muriendo de asco tocando en el Metro.

Que ahora usan AI es sólo una consecuencia y desarrollo lógico para lanzar discos en cadena para el consumo rápido.

Today's Tune 🎵🎶 from Jeangu Macrooy

Independent Girls & Nasty Evil Gays 🎵🎶 ♀️️‍🌈
Abandoning the kitchen
Dancing in a pink parade
Louder than they should be
shouting horrible profanities, like
We won't live in chains
We won't be erased
Those Independent Girls & Nasty Evil Gays

#gay #lgbt #feminism #pride #song #music

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Sustainability Times: “We Can’t Stop It Anymore”: Climate Scientists Confirm Critical Warming Threshold Will Be Breached Within Just Three Years
sustainability-times.com/clima…

"I find it incredibly suspicious that Tucker quit Fox News to spend a year doing diplomacy with Milei, Vox, Orban, & Bukele.

Then traveled the Gulf doing diplomacy with the leaders of Saudi, Qatar, and UAE.

Then interviews US adversaries like Putin and now the Iranian president.

This is a talk show host?

Seems more like an operative of domestic/foreign intelligence . . ."

Nick Fuentes on X

x.com/NickJFuentes/status/1941…

in reply to Steve Swan

Tucker was fired because he covered the Jan 6th videos on his show. The network owners were annoyed that he wasn't following orders and too much of a free hand so they fired him. At the time, he was the top ranked show by viewers on any network.

After he went independent he found he could actually earn more money than on his former Fox contract. He has continued to release top tier interviews.

Fox tried to sue him to prevent him from making content but their lawsuit failed.

in reply to Phantasm

@phnt @mangeurdenuage
Yeah cryptocurrency so far looks like a non-starter as an actual alternative because you still effectively end up with exchange points (banks original form) due to the stupid amount of different cryptocurrencies.
And their fees are stupidly high you might as well pay the 1€ extortion that your bank has (luckily mine hasn't pulled that crap for SMS-2FA).

Pretty much why so far it's mostly been used for grey/black market kind of stuff as for them the only other way is cash.

¿Se puede hacer una película sobre la amistad entre un perro y un humano sin caer en la cursilería? Por supuesto que sí. Un ejemplo es ‘Black Dog’, donde hay tanto sentido del humor y tanta poesía como ausencia de sentimentalismo. Una preciosidad. Se ha estrenado este fin de semana y escribo de ella en @lamarea 👇 lamarea.com/2025/07/04/black-d…

Only problem with this current line of bullshit the cops are spewing? Photoshop doesn't integrate with ChatGPT (at least not directly and not in any meaningful ways that a social media person working for a Police Department is going to be familiar with.)

boston.com/news/local-news/202…
#acab

On July 9th, Queer Cinema for Palestine will release their program for free viewing online. This third edition of QCP coincides with the 20th anniversary of BDS, and features eight short films (90 min) with subtitles in sixteen languages. Here's the link:
vimeo.com/1094197216

It's clear that anti-war direct action will be targeted for neutralization as "terrorism", we *must* prepare for what that means.

news.met.police.uk/news/update…

The western friendly ISIS regime of Syria is doing what old #ISIS did to #Yazidi women of #Iraq, but this time with support and backing of #EU, #NATO and #Israel.

Don't expect any feminist groups in Europe or US to raise their voices against this or any famous celebrities holding rallies to raise awareness of this outrageous atrocities. Just like Sudan and Gaza, these feminists and fake women's rights warriors don't give a rats ass about these women. Because the monsters committing those crimes are all part of the "new" new world order with Israel/KSA/UAE reshaping the region to be free from enemies of the western style facade of a free world.

"Syria’s Alawite communities are in the grip of a fear that their women and girls could be kidnapped and held as sabaya, or sex slaves. After the Assad dictatorship fell, amid revenge attacks by militias loyal to the country’s new rulers, there were reports of abductions for rape and even of forced marriage. Alawite human rights activists say that some women are still being held prisoner and that kidnappings are still happening. They accuse the Syrian authorities of being unwilling or unable to stop it."

spectator.co.uk/article/the-al…

#Syria #Slavery #Hypocrisy #WestAsia #ArabLeague #Politics #WomensRights #HumanRights #EUpol #USpol #Lebanon

@iran @israel @palestine

reddit.com/r/TheDeprogram/comm…

Hindutva Is the Death of the Living

"Hindutva is not a religion. It is not faith. It is not culture. It is a fascist political machine built by caste elites, financed by capital, and protected by the state. It has nothing to do with worship and everything to do with power. It is not trying to kill everyone in its path. It is trying to break them down into obedient workers, housewives, soldiers, informants. Hindutva is slavery rebuilt as nationalism. It is caste apartheid in the uniform of a soldier. It is the enemy of every worker, every student, every farmer, every woman, every Muslim, every Dalit, every voice that does not bend the knee. And the only reason it rules is because the Indian state let it..."

I visited Durham once before but that might well have been more than twenty years ago. I remember the cathedral very well, but the town itself is much nicer than I remember.

I've spent the whole afternoon traipsing about, buying books in the cathedral gift shop and the local three storey Waterstones. If I didn't have a baggage limit, I'd have spent dangerous amounts of money in there...

So far this has been an extremely smooth trip. I collected my fabric-printed posters and the quality is excellent : better than our office's paper printer. Total delay on the trains : 4 minutes. Now I just have to survive the week and get down to Cardiff.

#Travel
#Photography

Eileen Brophy reshared this.

It might be a long shot, but I have to try.

If there is anyone out there with a scanner, who has issue 11 of Total! magazine, would you be willing to scan a part of a page for me.

Below is the cover of this issue as well as the affected page.
A previous owner has cut out a coupon on the opposite side.
That side is no issue as the ad is reprinted in the following issue as well, which I have, so I can replace that easily.

The problem is page number 61, where the bottom review for a Super Nintendo game is also gone.
If anyone can get me a clean scan of this part, I'd be able to complete this magazine without any missing sections.

#RetroGaming
#Nintendo

*EDIT*

For the people who might see this post for the first time.

A kind soul has bought a copy of this issue himself and will be scanning the missing part.

So thank you so much, once again, Charles! 😊

This entry was edited (3 weeks ago)

BİR DAHA KİMSEYE MUHTAÇ OLMAMAK İÇİN

Mahmut Uzun

Hiçbir Yahudi, Auschwitz fırınlarında yanarken “Yaşasın Demokratik Almanya!” demedi.

Hiçbir Yahudi, kendisini gaz odalarına gönderen devlete güzelleme yapmadı.
Hiçbir Yahudi, faşizmin gölgesinde oyalanmadı.
Onlar ne yaptılar?
Bir daha kimseye muhtaç olmamak için İsrail’i kurdular.

Peki biz ne yaptık?
Ne yaptı bu halk, Roboskî’de paramparça edilirken?
Zîlan’da, Dersim’de, Mahmur’da, Serêkaniyê’de katledilirken?
Ne yaptı bu halk, cezaevlerinde binlerce yiğidini kaybederken, dağlarda bedenleri kimsesiz bırakılırken?

Biz ne yaptık?

Biz, bize kurşun sıkanlara “demokratikleşme umudu” yükledik.
Bize inkârı reva görenlerin Meclisinde “çözüm aradık.”
Bizi fişleyen, yargılayan, yok sayanların yargısına “adalet” dedik.
Ve bazı Kürtler, hâlâ, o devleti kutsuyor.
Hâlâ Ankara’nın gölgesinde bir siyaset inşa etmeye çalışıyorlar.
Hâlâ bu barbar devletin, Türkiyeleşme masalının peşinden sürükleniyorlar.

Oysa halkımızın tarihi kanla, inkârla, imhayla yazıldı.
Oysa hepimiz biliyoruz:
Bu sistemin demokrasiyle, adaletle, eşitlikle hiçbir bağı yok.
Bu devlet Kürtlere ne verdi?
Kırımı, sürgünü, dil yasağını, mezarsızlığı…

Ve şimdi bizden ne istiyorlar?
Bu faşist düzene biat etmemizi, düşmanımızla barışmamızı, zalimi affetmemizi…

Hayır!

Kürt halkı, Yahudilerin yaptığı gibi bir onur savaşı vermedikçe özgür olamaz.
Faşizmin kırıntılarına razı olanlar, kendi halkına ihanet eder.
Demokrasi masallarına tutunanlar, sadece yeni bir inkârın zeminini hazırlar.

Unutmayın: PKK, Apo ve Kürt özgürlük hareketi, tam da bunun için doğdu.
Baş eğmemek için.
Biat etmemek için.
Bir daha kimseye muhtaç olmamak için.

Şimdi sorumluluk hepimizin.
Ya şerefimizle direniriz, ya da bir halk olarak kendimizi inkâr ederiz.
Tercih, her Kürdün vicdanında yankılanıyor.

Ya onurlu bir gelecek…
Ya da düşmanın sofrasında utançla yaşamak.

Tercih sizin.
Ama tarih affetmeyecek.

Mahmut Uzun
instagram.com/p/DLxJh7kK6PO/

Rahasia Tersembunyi di Aztec Gem yang Bisa Memberikan Anda Jackpot Besar!


Rahasia Tersembunyi di Aztec Gem yang Bisa Memberikan Anda Jackpot Besar!

Aztec Gem adalah salah satu permainan slot online yang paling menarik dan menguntungkan, terutama bagi pemain judi online pemula. Dengan tema misterius peradaban Aztec, game ini menawarkan lebih dari sekadar hiburan. Di platform-platform terpercaya seperti dewapoker Aztec Gem dikenal karena peluangnya untuk memberikan jackpot besar kepada pemain. Apa rahasia di balik kesuksesan game ini? Simak penjelasan lengkapnya di artikel ini dan temukan cara untuk memaksimalkan peluang kemenangan Anda!

Mengapa Aztec Gem Populer di Kalangan Pemain Pemula?


Aztec Gem menjadi pilihan utama bagi pemula karena gameplay-nya yang sangat sederhana dan mudah dipahami. Pemain hanya perlu memutar gulungan dan berharap mendapatkan simbol yang cocok untuk memenangkan hadiah. Dengan RTP (Return to Player) yang cukup tinggi, game ini memberikan peluang yang lebih baik bagi pemula untuk meraih kemenangan besar tanpa harus menguasai strategi yang rumit. Selain itu, fitur-fitur menarik seperti multiplier dan simbol bonus membuat Aztec Gem semakin seru dan menggoda.

Di platform-platform kami pemain pemula dapat menikmati pengalaman bermain yang menyenangkan dan mudah diakses. Dengan taruhan yang dapat disesuaikan dengan anggaran, pemain baru di situs dewapoker bisa mulai dengan taruhan kecil namun tetap memiliki peluang untuk memenangkan jackpot besar. Hal ini membuat Aztec Gem sangat ramah bagi pemula yang ingin merasakan sensasi kemenangan tanpa harus berisiko besar. Dengan sedikit keberuntungan, kemenangan besar bisa diraih hanya dalam beberapa putaran.

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Aztec Gem juga menawarkan pengalaman visual yang memukau dengan tema Aztec yang penuh warna. Simbol-simbol permainan yang menarik, ditambah dengan animasi yang halus, menciptakan atmosfer yang menyenangkan selama bermain. Pemula yang mencoba peruntungan di dewapoker bisa langsung merasakan sensasi petualangan tanpa kesulitan. Keberuntungan adalah kunci, dan Aztec Gem memberikan kesempatan untuk meraihnya dengan cara yang sangat mudah diikuti.

Fitur-Fitur Tersembunyi yang Membantu Anda Menang Besar


Salah satu fitur yang sangat menarik di Aztec Gem adalah simbol multiplier yang bisa menggandakan kemenangan Anda berkali-kali lipat. Setiap kali simbol multiplier muncul di gulungan, hadiah Anda akan dikalikan dengan angka yang ditentukan, memberikan potensi kemenangan yang luar biasa. Ini adalah fitur kunci yang dapat membawa Anda lebih dekat ke jackpot besar. Di situs-situs seperti dominobet pemain sering kali mendapat kesempatan untuk memicu multiplier ini dalam putaran mereka, yang meningkatkan peluang meraih hadiah besar.

Selain itu, Aztec Gem sering menawarkan mode free spin, yang memungkinkan Anda untuk memutar gulungan secara gratis dan meraih hadiah tanpa mempertaruhkan lebih banyak uang. Free spin ini memberikan peluang lebih besar untuk mendapatkan simbol pengali dan simbol bonus yang dapat memperbesar kemenangan. Dengan memanfaatkan fitur free spin dengan bijak, Anda bisa meraih hasil yang lebih besar tanpa tambahan biaya. Pemain yang bermain di dominobet sering menemukan peluang untuk memicu fitur ini, meningkatkan kesempatan mereka untuk mendapatkan jackpot besar.

Keberuntungan memang menjadi faktor utama dalam Aztec Gem, tetapi kombinasi dari simbol-simbol yang tepat dan fitur bonus yang menguntungkan dapat membantu Anda memperoleh kemenangan yang lebih besar. Fitur-fitur ini tidak hanya menambah keseruan permainan, tetapi juga memberikan kesempatan untuk meraih jackpot besar. Dengan pemahaman yang baik tentang cara kerja fitur-fitur ini, Anda bisa meningkatkan peluang meraih kemenangan besar setiap kali bermain.

Strategi Sederhana untuk Meraih Jackpot di Aztec Gem


Meskipun Aztec Gem sangat bergantung pada keberuntungan, ada beberapa strategi sederhana yang bisa meningkatkan peluang Anda untuk meraih jackpot besar. Pertama, pastikan Anda mengelola taruhan Anda dengan bijak. Mulailah dengan taruhan kecil agar Anda bisa menikmati lebih banyak putaran, yang memberi Anda peluang lebih besar untuk mendapatkan simbol yang menguntungkan. Di platform seperti olxtoto Anda bisa menyesuaikan taruhan sesuai dengan anggaran Anda, memberi fleksibilitas saat bermain.

Selain itu, manfaatkan fitur free spin yang sering kali ditawarkan dalam game ini. Mode ini memberi Anda kesempatan untuk memutar gulungan secara gratis dan meningkatkan peluang Anda untuk mendapatkan kemenangan besar. Fitur multiplier juga cenderung muncul lebih sering selama free spin, sehingga Anda bisa menggandakan kemenangan Anda dengan cepat. Bermain secara konsisten di situs olxtoto dengan menggunakan strategi ini bisa membantu Anda meraih hasil yang memuaskan dan mendekatkan Anda pada jackpot besar.

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Terakhir, pastikan untuk tetap disiplin dalam bermain. Jangan terburu-buru mengejar kemenangan besar—bermain dengan sabar dan menikmati setiap putaran dapat memberikan hasil yang lebih baik dalam jangka panjang. Di olxtoto Anda bisa bermain dengan berbagai taruhan yang sesuai dengan kemampuan Anda, memungkinkan Anda untuk bersenang-senang tanpa khawatir kehilangan terlalu banyak. Dengan sedikit perencanaan dan disiplin, Anda bisa meraih jackpot besar di Aztec Gem.

FAQ


Q1: Apa itu Aztec Gem?

Aztec Gem adalah permainan slot online bertema peradaban Aztec, yang menawarkan gameplay sederhana dengan berbagai fitur bonus, termasuk multiplier dan free spin, yang memberikan peluang besar untuk meraih kemenangan besar.

Q2: Di mana saya bisa bermain Aztec Gem?

Anda dapat memainkan Aztec Gem di platform judi online terpercaya seperti DewaPoker, Dominobet, dan OLXToto, yang menyediakan berbagai pilihan taruhan dan bonus menarik untuk pemain.

Q3: Apakah Aztec Gem cocok untuk pemula?

Ya, Aztec Gem sangat cocok untuk pemula karena gameplay-nya yang mudah dipahami dan memberikan peluang besar untuk memenangkan jackpot besar tanpa harus mempelajari strategi rumit. Cobalah di DewaPoker, Dominobet, atau OLXToto!

europesays.com/uk/242728/ Inside exotic animal trade with 12 LIONS among dangerous wild pets kept at Brits’ homes – map shows if you live near any #AnimalAbuse #Animals #Coronavirus #Dogs #EnergyBills #England #Europe #facebook #jobs #london #MentalHealthAndIllness #pets #Science #Section:News:UKNews #SocialMedia #SunClub #TikTok #trends #UK #UnitedKingdom #Wales #wildlife #WildlifeAndNature
in reply to UK

I worked for a Veterinarian in high school.
His daughter, who by now was three decades old, had two lions as pets. No one knew. No one cared.
These animals were well cared for and the Veterinarian was on 24/7 call if necessary.

One day, the local newspaper did an article on her lions. What an uproar.

Idiots came out of the woodwork, much like this post, to complain.

If you’re a UK resident and/or a UK citizen, please make sure you sign this petition. It’s at almost 80k signatures and it’s got 3 weeks left to get to 100k.

‘Legally enshrine the right of adults to physically transition using NHS services’

petition.parliament.uk/petitio…

#trans #TransRightAreHumanRights

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