(2) Pourquoi Proton quitte la Suisse ? #10minutes pour comprendre

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Quand une macroniste satisfaite donne des leçons de vie aux Gaulois réfractaires

Qui n’a jamais rêvé d’un nouveau livre de responsable politique clamant sa vertu et énumérant une foule d’anecdotes plus insignifiantes les unes que les autres, le tout dans un style plus plat que celui d’Olivier Véran ? Grâce à Yaël Braun-Pivet (À ma place, Buchet-Chastel, 22 euros), le rêve devient enfin réalité.

« Je sais que le pays est en tension, que l'abstention a atteint des sommets au 1er tour », écrit la présidente de l’Assemblée nationale au début de son livre, plus que jamais déterminée à combattre ce mal à la racine. Celle qui se targue de bien connaître les Français sait pertinemment que ce qui leur manque le plus, c’est le énième livre d’un politique qui leur explique à quel point il fait bien son travail.

Et pour ce faire, quoi de mieux que de livrer aux lecteurs tous ses secrets ? Peu avare de révélations, Yaël Braun-Pivet a décidé de ne rien leur cacher, ni sa manie « gardée du Japon », d’être « tout le temps pieds nus », ni sa visite « au marché de Rungis fin 2024, au rayon boucherie à 4h du matin, à l'atelier désossage des carcasses », ni le lieu de ses courses du samedi (au Carrefour de Montesson, ndlr). N’hésitez pas à aller y pousser votre caddie un week-end, vous aurez peut-être l’immense chance de la croiser.

Une lecture attentive de son œuvre nous permet également de reconstituer le menu des anniversaires chez les Braun-Pivet : boulettes, spaetzles et gâteau maison. Tout ceci est déjà passionnant, mais ce n’est pas tout puisqu’on a droit aussi à la liste des députés avec lesquels elle échange sur « la fin de vie » ou à la mention de son coup de téléphone à son amie Agnès Firmin Le Bodo. Espérons que le lecteur saura apprécier le privilège d’être ainsi mis dans la confidence d’un des plus hauts personnages de l’État.

Yaël nous révèle même le contenu de certains messages du président, comme celui-ci, après son élection à la présidence de l’Assemblée : « Oserais-je te dire que je m'en réjouis, car t'avoir au perchoir pour moi est une chance ». On regrette simplement qu'il n'ait pas ajouté : « Championne, ma sœur ! ».

Un livre pour l’histoire

L’ex-ministre des Outre-Mer est loin de se contenter de simples révélations. Elle sait soupeser à chaque instant la dimension historique des évènements sans jamais verser dans l’outrance. C’est ainsi qu’elle qualifie sobrement la lourde défaite des macronistes aux dernières législatives de décapitation (« notre groupe est décapité »), ajoutant gravement : « Les noms des battus sont annoncés comme une litanie : Richard Ferrand, Christophe Castaner, Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguignon ». Quel cataclysme : la France s'en relèvera-t-elle ? La suite prouvera hélas que non.

Quant à son élection à la tête de l’Assemblée, elle l’évoque également avec la simplicité qui s’impose : « Un plafond de verre pluricentenaire vient d'exploser par ce vote ». Même chose pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution : « L'histoire vient de s'écrire dans cette salle ». C'est peu de le dire tant ce droit était menacé en France.

Tout ce que Yaël touche devient aussitôt historique. Ainsi, elle parvient « à créer un vrai “esprit commission des lois” ». Et contrairement à l’esprit Charlie, « cet esprit perdure des années plus tard ». Et pour l’éternité. Amen.

Comme dans la Bible, toutes les prédictions des grands prophètes sont retranscrites à l'instar de celle de Sébastien Lecornu qui annonce : « Tu as du pif, si tu y vas, c'est que c'est possible, et tu vas gagner ». Les prophéties d’Esaïe sur Jésus, à côté, c’est du Omar Sharif de chez Wish.

Une personnalité attachiante

Mais si Yaël a décidé de prendre la plume, c’est avant tout parce qu’elle est différente. Contrairement à de trop nombreux collègues, elle « écoute les citoyens et les acteurs locaux, tous ». D’ailleurs « on (lui) dit que cela change et fait du bien ». Évidemment. Dommage que tous ces gens ne soient pas là pour en témoigner. C’est sans doute cette anecdote qui la définit le mieux : « Lors d'un échange pour un portrait, un journaliste m'indique que certains me reprochent d'être “trop sympa”. Je rétorque que “ce n'est pas mon truc d'être chiante et autoritaire” ». Quelle répartie ! Ça, c’est envoyé !

Elle appelle également les lecteurs à séparer la femme de l’artiste : « Il y a la présidente de l'Assemblée nationale et les missions qu'elle doit assurer et il y a Yaël Braun-Pivet, mère, femme, citoyenne, qui garde une vie normale ». C’est beau comme du Sandrine Rousseau introduisant un séminaire sur les identités plurielles.

Malgré toutes ses qualités, la présidente de l’Assemblée ne peut s’empêcher de privilégier l’humilité. Jugez plutôt : elle « fai(t) toujours face », n’a « rien à cacher », est « un pur électron libre » ; elle est « une femme de dialogue », « aime être aux manettes », a « la peau dure » et « ne (s)e plain(t) jamais », parle « avec enthousiasme et avec sincérité », le tout sans « perdre de vue l'objectif qui est celui d'un représentant de la nation : servir l'intérêt général, agir au mieux pour les Français, protéger les institutions, en toutes circonstances ». Difficile de ne pas verser une larme devant un tel dévouement.

D’ailleurs, elle tient à le préciser : si sa place est au perchoir, ce n’est « pas pour la gloire », mais uniquement parce qu’elle « peu(t) y être utile ». Quelle dévotion doublée d'un prodigieux esprit de sacrifice ! À côté, la crucifixion du Christ, c'est les fêtes de Bayonne. Pour tout ceci, elle ne manque toutefois pas de remercier le président : « Une partie d'entre nous se serait sans doute éloignée de la vie politique sans Emmanuel Macron ». Quelle tragédie cela aurait été.

Lucidité et métaphysique

Cela ne l’empêche nullement de se montrer critique à l’endroit du macronisme, comme lorsqu’elle explique qu’en 2017 « Emmanuel Macron place le travail au cœur de son projet », en oubliant néanmoins de préciser qu’il s’agissait du travail précaire. Ou lorsqu’elle juge durement l’affaire Benalla en écrivant : « Nos oppositions pensent avoir trouvé une prise leur permettant d'atteindre le président ». Sur la réponse apportée par le gouvernement aux attaques terroristes, là encore, elle ne fait aucun cadeau : « Oui les Français ont besoin de sécurité. Non la réponse n'est pas simple. Elle ne peut pas être simpliste ». Niveau inefficacité, en revanche, on n'est jamais déçu.

C’est sans doute son extrême lucidité sur tous les sujets qui caractérise le mieux la présidente de l’Assemblée. Elle sait tirer les leçons de la déroute des Législatives : « Les Français nous ont envoyé un message à travers cette majorité relative ; ils souhaitent que nous apprenions à nous entendre, à travailler ensemble ». On aurait juré qu'en ne votant pas pour eux, une majorité de Français leur proposait gentiment de dégager, mais l'erreur est humaine.

Cette impressionnante clairvoyance se double d’un rejet de tout angélisme, sachant pertinemment que la politique est avant tout un rapport de forces : « L'amitié franco-allemande, c'est l'antidote aux poisons qui par deux fois ont failli emporter l'Europe : le nationalisme et l'expansionnisme. C'est un gage tout à la fois de démocratie et de prospérité, pour le présent bien sûr, et plus encore pour l'avenir ». Nathalie Loiseau, sors de ce corps !

Et que dire de cette réflexion : « Après mon élection à la présidence de la Commission des lois, je me rends vite compte que la politique est capable du pire comme du meilleur » ?

Quelle pertinence et quelle leçon de vie ! On ne la lui fait pas, à Yaël ! Si par malheur elle décidait d’arrêter la politique, une brillante carrière de philosophe de plateau s'offrirait à elle.

À fond la forme !

Bien que cet essai regorge d’intelligence et fourmille d’idées révolutionnaires, il ne serait rien s’il n’était pas servi par une langue impeccable qui évite constamment les tournures familières (« Je suis rincée », « j'ai fait un carton », « cela a pu décoiffer quelques préfets », « mouiller le maillot », « je suis au taquet », « je flippe un peu », « ne me calculent pas », « je m'éclate », « je le renvoie dans les cordes », « gros coups de barre », « il m'avait scotchée », « je suis dégoûtée ») tout en ne cédant jamais à la novlangue technocratique qui a envahi le champ politico-médiatique. Au contraire, la présidente appelle à « rebondir », à « changer de logiciel », « se met(tre) en mode solution », « faire société » et « faire nation », « prendre le leadership », « apaiser les débats », « piloter de nouveaux projets », « fai(re) rayonner la commission » ou encore « dépasser les vieilles postures ». Un générateur d’éléments de langage de Bruno Le Maire n’aurait pas dit mieux.

Cette phrase résume à elle seule la pensée et le style Braun-Pivetiens : « Les questions fusent, c'est cash, sans langue de bois, ça phosphore ». Quel humain normalement constitué ne serait pas séduit par un tel programme ? Quant aux aphorismes qui parsèment tout le livre, ils n’ont rien à envier à ceux d’Oscar Wilde : « On ne m'enlèvera pas de la tête que le dialogue est le meilleur médicament pour une société qui tousse », « Sans transparence il ne peut pas y avoir de confiance », « Rien n'est tout noir ni tout blanc et on a rarement raison tout seul. Et la politique est nécessairement plurielle parce que les voix des Français le sont » ? Jean-Claude Van Damme ajouterait sûrement que parfois, 1+1 = 11.

Enfin, Yaël Braun-Pivet innove en proposant une nouvelle vision de la démocratie dans laquelle on pourrait empêcher « un candidat qui promeut des discours de haine contraires à nos principes républicains » de se présenter aux élections sans expliquer toutefois comment et par qui ces discours seraient évalués. Un monde où le Conseil constitutionnel « garantit les droits de tous les citoyens » sans jamais se transformer en instrument politique, où le 49.3 « est nécessaire à la continuité de notre vie démocratique » et où les mesures prises pendant l’épidémie de Covid n’ont pas « hypothéqu(é) les libertés fondamentales », puisque les responsables se sont « battus avec toute la force de la démocratie ». Sans oublier le bon sens de l’auto-déclaration et la liberté du passe sanitaire.

Malgré tout ce jus de cerveau, la lecture de l’œuvre de la présidente de l’Assemblée ne se fait pas sans une certaine émotion, comme lorsqu’elle écrit que pour occuper sa fonction, « il faut être capable de réagir et de décider très rapidement, avoir un mental d'acier » ou lorsqu’elle évoque la « solitude du perchoir ». Espérons qu’elle nous en dira plus, dans son prochain ouvrage, sur ce « spleen du perchoir ». Peut-être sous forme de poème ?

Yaël Braun-Pivet confesse : « Nous allions faire de la politique différemment… nous ne sommes pas parvenus à tenir cette promesse ». D'où la question : pourquoi ce livre ?

En attendant d’y répondre, n'hésitez pas à le ranger dans le vide-ordures. À sa place.

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Quand une macroniste satisfaite donne des leçons de vie aux Gaulois réfractaires

Qui n’a jamais rêvé d’un nouveau livre de responsable politique clamant sa vertu et énumérant des anecdotes insignifiantes ?

^{Samuel Piquet (Élucid)}

Art of the deal

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VV27 road to liftoff

Video: 00:07:00

Highlights and liftoff of Vega-C flight VV27 from Europe’s Spaceport in French Guiana, at 23:03 local time on 25 July (03:03 BST/04:03 CEST on 26 July).

Flight VV27 was operated by Arianespace and launched Airbus’s four CO3D satellites and the French space agency CNES MicroCarb mission.

The four small satellites in the CO3D constellation (an abbreviation of the French 'Constellation Optique en 3D') are set to map the globe in three dimensions from low Earth orbit, to serve public and private sector needs.

MicroCarb is designed to map sources and sinks of carbon dioxide on a global scale. ESA coordinated and procured the launch of MicroCarb on behalf of the European Commission, as part of its In-Orbit Demonstration / In-Orbit Validation (IOD/IOV) programme.

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Solar Light? Mains Light? Yes!

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