La fausse austérité du Dr Bayrou


par Descartes

« Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent. » (Talleyrand)

Il est fascinant de constater combien les hommes politiques peuvent quelquefois être inconscients des messages subliminaux qu’ils transmettent. Ainsi, il était amusant de voir François Bayrou parler sur une estrade où l’on pouvait lire en gros caractères « le moment de vérité ». Doit-on conclure que les autres moments, fort nombreux, où notre Premier ministre s’exprime ne sont pas « de vérité » ? Je ne sais pas vous, mais moi, quand j’entends un politicien au bout de trente ans de carrière déclarer « maintenant, je vais vous dire la vérité », la première question qui me vient à l’esprit est « pourquoi maintenant ? ». Pourquoi tout à coup décider de rompre avec l’habitude d’une vie ?

Il faut dire que pour une fois il y eut un « moment de vérité » dans le discours de notre premier ministre. Ce n’est pas souvent qu’on a entendu ces derniers temps un leader politique admettre cette simple vérité : « nous ne produisons pas assez ». Pendant des années, le problème était que « les Français ne travaillent pas assez », ou bien « que la France n’était pas assez compétitive ». Pour la première fois, notre monde politique réalise que le problème se situe dans la production, que c’est là que se trouve la mère de toutes les batailles.

Nous avons bâti un système où, globalement et en termes relatifs, on produit de moins en moins et on dépense de plus en plus. Et pour pouvoir maintenir l’équilibre, on emprunte la différence. Bien sûr, cette vérité globale n’est pas uniforme suivant les groupes sociaux, et on peut discuter à l’infini sur la distribution de l’effort ou de la consommation. Il est clair que certains groupes sociaux bénéficient bien plus largement de ce système que d’autres. On peut aussi discuter longuement sur le partage de cette dette entre les acteurs privés et les acteurs publics. En France, on a choisi d’endetter l’Etat plutôt que les particuliers, c’est l’inverse par exemple aux Etats-Unis ou en Grande Bretagne, où la dette privée est une menace réelle pour la stabilité du système – et l’exemple des « subprimes » est encore dans toutes les mémoires. Mais le fait fondamental demeure : une société ne peut durablement consommer globalement plus que ce qu’on produit.

Le problème, c’est qu’une fois ce diagnostic porté, notre Premier ministre ne propose aucune solution sérieuse, et se contente d’un catalogue de bonnes intentions, ou de mesurettes symboliques. Que propose-t-il de nouveau pour augmenter la production ? La suppression de deux jours fériés, ce qui, en prenant pour référence les 1600 heures que compte une année travaillée, représente 0,7% d’augmentation du travail disponible. Est-ce que quelqu’un imagine que cela aura un effet visible sur la réindustrialisation de la France ? A côté de cela, on ne trouve que de vagues promesses identiques à celles que tous les gouvernements, de droite comme de gauche, égrènent depuis la fin des années 1980. Combien de fois on a entendu promettre des « simplifications », des « réformes » du code du travail ou de l’assurance chômage, la mise en place de « stratégies de filière » ou la toujours fantasmatique « préférence européenne » ? Si la martingale pour augmenter la production se trouvait dans ces mesures-là, cela se saurait.

La réalité, et c’est là que le « moment de vérité » s’arrête et les mensonges reprennent leur place, c’est que la construction européenne et son obsession de la « concurrence libre et non faussée » ne peut que provoquer la migration des activités productives. Qui dit libre circulation et libre concurrence, dit mise en concurrence des conditions de production chez nous avec celles de pays où les salaires sont bas, la protection sociale schématique et les règles environnementales souples. Il y a là je pense une très profonde méconnaissance des effets réels de la concurrence : la concurrence « libre et non faussée », nous dit-on, fait baisser les prix pour le consommateur. Et c’est parfaitement vrai. Mais de la même manière qu’elle fait baisser les prix des chemisettes ou des téléphones portables, la concurrence fait baisser le prix du travail, c’est-à-dire, la rémunération dont le travailleur peut disposer en échange de son travail. Or, la libre circulation des marchandises et des capitaux revient à mettre en concurrence les travailleurs. L’effet prévisible de cette concurrence, c’est la baisse – relative, s’entend – des rémunérations directes ou indirectes.

C’est cela, le problème de Bayrou – mais aussi celui de tous ceux qui l’ont précédé depuis la fin des années 1980 : faire avaler aux travailleurs – et notamment aux travailleurs des classes intermédiaires, qui ont constitué la base électorale des gouvernements successifs – cette baisse. Jusqu’ici, on ne l’a fait que par petites touches, en empruntant ce qu’il fallait pour que le niveau de vie ne chute pas trop vite et en puisant dans le trésor accumulé – notamment sous forme d’infrastructures et de capital immatériel – pendant les « trente glorieuses ». Mais maintenant, on est au pied du mur. Les bijoux de famille sont déjà vendus, le trésor est largement consommé. La capacité d’emprunt s’approche des limites. Alors, tout ce beau monde s’inquiète. Assez pour sonner le tocsin – et chercher au passage à culpabiliser les Français – mais pas assez pour s’attaquer au véritable problème, ce qui suppose une dose de courage bien plus importante.

Et parce qu’on ne s’attaque au problème de fond, le programme bayrousien est forcément un programme malthusien. Il faut réduire la dépense, c’est-à-dire, ne nous racontons pas d’histoires, réduire le niveau de vie des Français. L’idée qu’il y aurait dans le secteur public du gras miraculeux, des masses considérables qu’on pourrait récupérer sans que le niveau de vie des Français s’en ressente est une idée fausse – ou alors il faudrait poursuivre comme criminels tous les hommes politiques qui, ces trente dernières années, ont permis que subsistent ces dépenses inutiles, voire les ont créées, et comme incompétents tous ceux qui nous ont promis de les réduire et ne l’ont pas fait. Mais il faut comprendre que la réduction de la dépense utile, cela a un effet dépressif sur l’économie, parce que la dépense de l’un est le revenu de l’autre. On peut baisser les retraites – ou prélever plus sur elles, ce qui revient au même – mais cela suppose donc des retraités qui dépensent moins, donc moins de demande de biens et de travail. Et on retombe dans la contradiction fondamentale du capitalisme : il faut des travailleurs mal payés pour réduire le prix des produits, et des travailleurs bien payés pour pouvoir les acheter. On n’en sort pas.

Bayrou nous avait parlé d’une révolution, mais il ressort toutes les prétendues mesures d’économie dont ses prédécesseurs ont usé et abusé : la réduction du nombre de fonctionnaires, des remboursements de sécurité sociale, la rationalisation des opérateurs de l’Etat, la vente des bijoux de famille. Toutes mesures dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles n’ont pas montré leur efficacité. Ce malthusianisme ne peut que poursuivre la spirale descendante dans laquelle notre pays est engagé depuis les années 1980.

C’est une tout autre politique qu’il faudrait. Vous voulez un vrai « moment de vérité » ? Le voici : on ne peut pas vivre au-dessus de notre production. Alors, il faut choisir entre travailler plus, augmenter la productivité, ou consommer moins – que ce soit en termes de biens ou de services. Veut-on conserver notre niveau de vie à terme ? Alors il faut investir pour augmenter la productivité et travailler plus. Mais cela ne sera possible que si l’on met des barrières à la « concurrence libre et non faussée », parce qu’aussi longtemps que cette concurrence sera effective, la pression pour baisser le prix du travail sera dominante et condamnera à l’échec toute politique qui aurait un autre objectif. La logique de la « concurrence libre et non faussée » nous condamne à long terme à l’austérité. Pour le moment, on y a échappé grâce à l’endettement, mais cela ne peut pas durer éternellement.

Je sais que certains me répondront qu’il suffit de « taxer les riches ». Ils n’ont pas tout à fait tort. Mais il faut séparer deux questions. Il y a la question du revenu, et il y a la question du patrimoine. Taxer le patrimoine, ce n’est pas une solution pérenne. Une fois le patrimoine en question consommé, on se retrouve avec le même problème (1). J’insiste sur ce point : il s’agit d’équilibrer les flux, et non les stocks. Une politique qui consiste à financer le niveau de vie par la consommation de stocks – que ce soit des stocks d’infrastructures, d’investissements, de patrimoines – ne peut être qu’une politique conjoncturelle. Reste la question du revenu. J’insiste là encore sur le fait que le raisonnement que j’ai exposé plus haut est un raisonnement global. Le fait qu’on fasse le choix de réduire globalement le niveau de consommation n’implique pas que cette réduction soit distribuée uniformément. J’entends parfaitement qu’on puisse faire le choix de réduire la consommation de ceux qui consomment beaucoup, et maintenir voire accroître celle des couches les moins privilégiées. Mais cela est un autre problème. Sommes-nous d’accord sur le besoin d’équilibrer globalement les flux, c’est-à-dire, sur la nécessité de produire globalement autant qu’on consomme globalement ? Si l’on est d’accord, alors on peut commencer la discussion sur la répartition des cordes et des pendus. Mais pour moi c’est le consensus au moins sur ce besoin d’équilibre global qu’il faut atteindre. Sans cela, aucun débat rationnel n’est possible.

Il est d’ailleurs remarquable qu’il ait fallu quarante ans de désindustrialisation et de destruction de notre appareil productif pour qu’on découvre le problème. Quarante ans pendant lesquels la question de la production n’a jamais été considérée comme une question sérieuse. La politique industrielle est devenue depuis la fin des années 1970 essentiellement une politique de l’emploi. Lorsque l’Etat intervient pour empêcher la fermeture d’une usine, il ne le fait pas pour atteindre des objectifs de production, mais parce qu’on craint les conséquences sociales et économiques – et donc électorales – de la perte d’emplois. Lorsqu’on essaye d’attirer un investissement, c’est là encore le nombre d’emplois créés qui domine la réflexion des décideurs. On est prêt à laisser filer des fleurons industriels dans des mains douteuses, quelquefois avec de grosses subventions publiques à la clé, contre des engagements – rarement tenus d’ailleurs – de préservation de l’emploi. Sans que personne ou presque ne dénonce l’absurdité d’une telle politique, on a dirigé la promotion industrielle – et agricole, d’ailleurs – vers les activités les plus pourvoyeuses d’emplois, alors même que c’étaient les activités moins rentables et moins productives. Pour le dire autrement, on a fait une politique industrielle qui recherchait non pas la valeur ajoutée, mais l’emploi. C’est ainsi qu’on se retrouve avec un appareil de production où abondent les canards boiteux qui ne survivent que grâce à des subventions, les usines vieillottes – pardon, « traditionnelles » – exploitant un créneau avec un outil de production dépassé, les activités à très faible productivité, des productions de qualité médiocre qui n’arrivent pas à monter en gamme faute d’investissements.

La gauche a d’ailleurs une responsabilité écrasante dans la diffusion de cette idéologie qui fait de l’activité économique un réservoir d’emplois avant d’en faire un pourvoyeur de biens, renversant ainsi le principe marxien qui veut qu’on travaille parce qu’on est soumis à la contrainte matérielle de la survie – le passage par le royaume de la nécessité pour atteindre le royaume de la liberté – et non l’inverse. Dans l’univers mental de la gauche, la modernisation, l’industrialisation détruisent l’emploi puisqu’on produit la même chose avec moins de main d’œuvre. On en est resté aux tisserands lyonnais mettant le feu aux métiers Jacquard. Mais comme l’a montré Schumpeter, ce raisonnement malthusien est empiriquement faux. Si l’augmentation de la productivité amenée par les méthodes industrielles détruisait l’emploi, alors le taux d’emploi aurait dû diminuer continûment depuis le début de la révolution industrielle. Or, c’est exactement le contraire qui s’est produit. L’industrialisation, loin de générer un excès de main d’œuvre, a produit une telle pénurie que les capitalistes ont dû mettre les femmes au travail et importer des travailleurs des colonies. Et ce paradoxe apparent s’explique aisément : l’amélioration de la productivité fait baisser le prix relatif des biens, qui à son tour génère une demande supplémentaire qui absorbe la main d’œuvre surnuméraire. Imaginer qu’il suffit de baisser la productivité pour atteindre le plein emploi est une absurdité. Ou plutôt non : c’est raisonnable, à condition d’accepter une baisse massive du niveau de vie. Et pourtant, beaucoup à gauche y croient encore…

« Produire plus » ? Oui. Mais « plus » de quoi ? « Plus » de biens certes, mais surtout « plus » de valeur. Et pas n’importe quelle valeur. Une politique de rapatriement d’activités ne peut avoir pour objectif l’autarcie. Ce serait aller d’une manière générale et indiscriminée contre la division du travail et contre la logique des avantages comparatifs. Il faut au contraire une politique de rapatriement ou de développement d’activités très sélective, se concentrant sur les activités à forte valeur et des activités fortement capitalistiques et des activités stratégiques. Des activités qui très souvent ont besoin de capitaux importants, de connaissances et savoir-faire de pointe, d’infrastructures de qualité, d’institutions d’enseignement et de recherche fortes. Tout ce dont le programme Bayrou ne parle pas, et pour cause : avec une vision malthusienne, il s’apprête à faire exactement le contraire, dans la parfaite continuité de ses prédécesseurs et avec beaucoup moins de marges de manœuvre.

Descartes

(1) Je laisse de côté ici la problématique de l’illusion monétaire, c’est-à-dire, le fait que les patrimoines sont en grande partie constitués non pas de biens réels, mais de papier censé représenter ces biens. Prélever une partie du patrimoine pour financer l’Etat, cela revient à transformer ces papiers en biens réels. Mais la conversion ne peut se faire à la valeur nominale : on sait que le patrimoine financier dépasse d’un ordre de grandeur au moins le total des biens réels disponibles…

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The Workers' Dreadnought (Vol. 09 No. 18 - 15 July 1922)
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I just mistyped happy as "heppy"
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Anyway, fun thought train (on a shit day for lots of folks):

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Here is an interesting read. I saw a doc about this over the weekend. Essentially, because of the French, and in particular French general Ferdinand Foch, there were 11,000 casualties on the final day of WWI.

The armistice was signed at 5:30 AM, and the commanders all knew the guns would go silent at 11:00 AM. There was no need to attack/fight.

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« … shares her experience being a student in the Israeli school system… »⁣⁣⁣

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Anna Ayers,21,is accused of sending herself three 'hateful' homophobic notes

She said she found two in her student senate desk and one at her campus home

The Ohio University student used the notes to campaign against hate on Twitter

On Monday, she was arrested by university police for sending them to herself

She now faces 18 months in jail and fines of up to $3,000 if convicted

Ayers, who has deleted all of her social media accounts, pleaded not guilty on Thursday

in reply to Dar ul Harb 🇺🇸 🟠

>@BillMelugin_: 'NEW: DHS confirms that both of the men in custody for the shooting and attempted robbery of an off duty CBP officer in NYC are Dominican illegal aliens who were caught and released at the border during the Biden administration. DHS says both have active deportation orders, and both were protected by sanctuary policies with ICE detainers ignored on prior arrests. [...]
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Peaceandprosperity

@neanderthalsnavel that's like saying, "there are so many people with fists, I don't know why people leave the house"

There is an extremely limited number of fish that can bite, nevertheless would bite a person. And the ocean is massive so coming across one of those fish has almost a zero probability.

As a scuba diver, it's like being in another world. Full of beauty and wonder!

@GettingCooked @zephyrotv

kolektiva.social/@igd_news/114…

"“I’m a big believer in a diversity of tactics. I don’t think there’s one answer for how to change the world. There are a million answers, and we need all million of them." truthout.org/articles/nearly-2…"

Εχει δοκιμασει κανεις να περασει απο LLMs τους ορους επεξεργασιας δεδομενων των τραπεζων ;

Να δει σε ποσες εταιρειες και data brokers πανε τα δεδομενα του, με το αναλογο profiling στην αναλυση εσοδων/εξοδων του;

Ειναι 14 αρχεια κειμενου, το καθε αρχειο εχει 4 εως 15 σελιδες, κατι που για κατσει ενας ανθρωπος και να επεξεργαστει και βγαλει ακρη ειναι τελειως αποθαρρυντικο.

Για να φριξετε τροφοδοτηστε αυτα τα κειμενα σε LLM με τα αναλογα prompt ωστε να απαριθμησουν data brokers και risks κλπ

in reply to Norshgaath

Εδω πχ οι πληροφοριες της Πειραιως καλη ωρα

piraeusbank.gr/el/support/gdpr

Odd. A moving company hiring young & strong men sued by the USG

reason.com/2025/07/21/feds-try…

We have "Meathead Movers" in CA who hire athletes & advertise the "clean-cut, strong, and professionally-trained" workers.

No complaints by former workers or applicants. The EEOC filed the lawsuit in 2023 after a decade of investigations. The Goldwater Institute is helping the company fight the USG.

Maybe MAGA Don needs to hear about this and put an end to the USG actions.

When the peasants get uppity about #genocide in @palestine and stuff like that. give them circuses.

"#HunterBiden... pardoned over multiple federal charges by his father during the last months of the (#Biden) administration, has reemerged in public in recent weeks to slam the #DemocraticParty’s handling of the election... blaming the Democratic Party’s loss on its lack of loyalty to his father."

Hunter Biden attacks establishment Democrats in expletive-filled interview
thehill.com/homenews/campaign/…

⚠️ WARNING: Very disturbing content ⚠️

Here's a Telegram channel documenting the crimes of the current Syrian regime, led by the ex-#ISIS commander #AlJawlani, and supported by the #US, #Turkey, #Qatar, #KSA, #UAE, and #Jordan.

t.me/Syrdoc

⚠️ The footages/photos contain evidence of beheadings, summary executions, slaughtered children and women, forced suicides (forced jumping from balconies) among other horrific crimes. ⚠️

All done by #Wahhabi criminals and tribal fighters.