Pourquoi imposer le .doc/.docx de MS Office dans l’administration? c’est un vrai sabotage numérique.
Trop souvent, Microsoft Office s’impose dans nos administrations comme une fatalité. Une fatalité qui coûte cher : des millions d’euros en licences et maintenance.
En 2017, le ministère de la Culture engageait 2 M€ pour imposer Office à ses agents. Ce choix a été présenté comme une harmonisation nécessaire, mais à quel prix ?
Le ministère de la Défense avait signé dès 2009 un contrat “Open Bar” couvrant 200 000 machines. Ce contrat a été critiqué : sans appel d’offres, sans alternative. Il a été renouvelé jusqu’en 2017 : 8 ans d’emprise totale de Microsoft puis reconduit de 2017 à 2021. Depuis 2021 : plus de contrat “open bar” direct, mais licences via l’UGAP
Dans l’Éducation nationale , c’est le grand écart. Certaines académies bannissent Microsoft 365, citant RGPD et souveraineté. D’autres signent des deals faramineux (74–152 M€) pour l’achat d’Office 365. Résultat ? Un patchwork incohérent, selon la région ou l’académie d’un établissement.
À Polytechnique, malgré la circulare Dinum, Office 365 est encore en place.
Économie & Finances : LibreOffice règne, mais MS Office survit dans les postes critiques.
Intérieur/Gendarmerie font figure de pionniers open source : Linux + LibreOffice. Bravo à eux pour leur courage et leur prévoyance.
À force de répéter que « tout le monde l’utilise », on oublie de poser la vraie question : qui contrôle les outils, et donc les données ? À chaque licence renouvelée, c’est un peu plus de souveraineté qui s’évapore au profit d’un géant américain. Mais apparemment, tant que le tableau Excel s’ouvre et que le ruban est familier, l’indépendance numérique peut bien crever la bouche ouverte.
Avec des enjeux RGPD forts et des lois comme Schrems II , la prudence est de mise. Or, MS 365 n’est pas conforme à la doctrine “Cloud au Centre” de la Dinum depuis 2021. De nombreux services publics restent pourtant abonnés à l’écosystème proprietaire US.
Cette situation brouille la cohérence d’une politique publique claire. Résultat : coût élevé, souveraineté amoindrie, interopérabilité incertaine. À l’inverse, les solutions libres offrent maîtrise, économies, résilience.
Le groupe MIMO (Mutualisation Interministérielle pour un environnement ouvert) préconise ODF, LibreOffice, Thunderbird… Mais sans impulsion politique forte, les migrations restent opportunistes et incomplètes. Il est urgent de décider : souveraineté numérique ou confort à court terme ?
Alors, à quand une vraie liberté numérique dans le monde universitaire et administratif ? On attend toujours, mais chaque jour qui passe sous la tyrannie du .doc/.docx est un pas de plus vers l’enfermement numérique.
Selon un rapport parlementaire, le ministère des Armées risque de tomber dans le "piège Microsoft" - Zone Militaire
"Avec des si, on mettrait Paris en bouteille", dit-on. Mais il n'en demeure pas moins que la France a eu en main tous les atouts pour favoriser l'essor deLaurent Lagneau (Zone Militaire)
Sir Matt
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