Il y a peine 78 ans, un peuple errant, rejeté, brisé.
Chassés de leurs terres (Europe de l'est), refusés aux ports, ignorés par les nations, ils voguaient de rivage en rivage, frappant aux portes... en vain.
Cuba leur dit non.
L’Amérique leur ferma les bras.
Le Canada détourna le regard.
D'autres pays, muets ou complices, les laissèrent dériver, sans abri, sans terre, sans espoir.
Ils étaient les indésirables de la planète.
Et puis, ce peuple arriva sur une terre qu’il ne connaissait pas, qu’il n’avait jamais foulée, mais qu’on lui avait promise.
Une terre déjà habitée. Déjà enracinée. Déjà vivante.
Mais peu importe. On planta des drapeaux, on traça des frontières, on effaça des villages.
Et voilà que ceux qu’on appelait autrefois réfugiés devinrent les bourreaux.
Les exclus d’hier, devenus puissants, dressèrent des murs, imposèrent des blocus, rasèrent les maisons des autres,
comme si l’histoire ne leur avait rien appris.
On regarde cette histoire à l’envers, et on se dit, presque :
Peut-être que ceux qui les avaient refusés avaient lu l’avenir…
Malte Engeler
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